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Premier tract du Comité départemental de libération de Seine-et-Oise

Légende :

Tract annonçant la création du Comité départemental de libération de Seine-et-Oise et lançant un appel à l'union et à l'action. Ce tract fait allusion au débarquement de Normandie, ce qui laisse supposer que le CDL n'a commencé à se manifester auprès de la population qu'en juin 1944 soit deux mois après sa création. 

Genre : Image

Type : Tract

Source : © Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, tracts carton 4 Droits réservés

Détails techniques :

Tract dactylographié

Lieu : France - Ile-de-France

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Contexte historique

En avril 1944, à la demande du CNR, des comités départementaux de Libération se sont constitués dans tous les départements. Le 13 avril, une réunion a lieu dans une villa du Raincy pour constituer le Comité départemental de Libération de Seine-et-Oise. Etaient présents des représentants de presque tous les mouvements de résistance. Michel Vandel assistait à cette réunion : " J'ai été désigné par la CGT pour la représenter au CDL de Seine-et-Oise. Il y a eu une série de contacts auxquels je n'ai pas participé pour préparer la première réunion du CDL. Cette première réunion eut lieu le 13 avril 1944 au Raincy. A cette réunion, il y avait une douzaine d'organisations de représentées. (…) C'est à cette réunion que Lefranc a été élu président. C'est Robert Ballanger qui représentait notre Parti. Après j'ai du assister à deux ou trois réunions clandestines durant la période qui allait jusqu'à la libération. Mais au moment où se déclenchait l'insurrection, je suis resté à Paris car mes occupations se trouvaient là. Je n'ai donc pas participé à la première réunion du CDL avec le Préfet. Mais je suis arrivé pour l'installation du CDL à la préfecture le 26 ou 27 août. A partir de là, j'ai participé normalement aux activités du comité. Le rôle du Comité était de remplacer en quelque sorte le conseil général. Notre tâche, c'était de réorganiser la vie publique, notamment le ravitaillement, la reconstruction, de remettre en route la machine. J'ai siégé au CDL jusqu'aux élections d'octobre 1945, où a été élu le premier conseil général de Seine-et-Oise. J'ai alors été élu conseiller général du canton de Maisons-Laffite. " (Entretien avec Michel Vandel, 4 février 1998). 

Dans son autobiographie, Serge Lefranc évoque également sa participation au Comité départemental de libération de Seine-et-Oise, dont il était le président : " Au début avril, je me rends au Raincy, dans une villa dont je serais incapable aujourd'hui de retrouver l'adresse. J'y retrouve des représentants, à l'échelle départementale, de plusieurs mouvements de Résistance. C'est au cours de cette réunion que je fus élu président du comité départemental de libération de Seine-et-Oise. Quelques jours auparavant, j'avais reçu pour mission complémentaire de prendre la direction du Front national de la police parisienne, de la police d'état de Seine-et-Oise et Seine-et-Marne et de la gendarmerie de l'Ile-de-France à la place du responsable qui avait été arrêté.(...) Le 18 août je reçus l'ordre de me trouver à l'angle du boulevard Pasteur et de la rue de Vaugirard, pour gagner Versailles à bicyclette et préparer la prise de la préfecture de Seine-et-Oise. Le 18 août, deux hommes que je ne connais pas me sont présentés, par mon responsable avec chacun leur vélo, et un troisième vélo à ma disposition. J'ai su plus tard qu'il s'agissait du camarade Heidet, responsable du mouvement des prisonniers pour Versailles. Il nous a guidés jusqu'au château. L'autre camarade que je rencontrais pour la première fois représentait le mouvement " Ceux de la Résistance ". Il s'agissait de Pierre Commin, bras droit de Guy Mollet lequel fut plus tard Président du conseil des ministres. Dès le lendemain nous avions à notre disposition une planque dans le vieux Versailles, chez une femme admirable, Marie-Magdeleine Bourdet. Il y avait plusieurs jours que nous étions hébergés chez cette patriote, lorsque le commandant Pastor, responsable des F.F.I. vint nous rejoindre, ainsi que M. Léonard futur préfet avec lequel j'étais en liaison depuis un certain temps. " 

Le 24 août 1944, une réunion a lieu entre les représentants des mouvements de résistance pour préparer la prise de la préfecture de Versailles. Le lendemain, 25 août, Roger Léonard intervient, annonçant qu'il a reçu l'ordre d'Edgar Pisani, représentant de Jacques Chaban-Delmas, de ne pas attaquer la préfecture. Malgré cet ordre, le jour même, encadrés par les FFI, le CDL prend possession des locaux. Au cours de la journée, Serge Lefranc prononce un discours sur les marches de l'hôtel de ville de Versailles devant une foule nombreuse. 

Voici la composition du Comité départemental de Libération : Serge Lefranc (Front national), René Heidet (MNPGD), Pierre Commin (CDLR), Michel Monvoisin (Libération-Nord), Mme Monvoisin (aide aux réfractaires), André Saint-Paul (Démocrates chrétiens), Charles Couderc (Ceux de la Libération - Vengeance), Maurice Bené (parti radical socialiste), Roger Dupont (OCM), Pinet (CFTC), Mme Bertaux (UFF), Mme Vanderschooten (Action féminine), Roger Morane (union jeunesse patriotique), De Nervaud (action démocratique), Edouard Bonnefous (union républicaine démocratique), Breno (parti socialiste), Michel Vandel (union départementale des syndicats), Robert Ballanger (PCF), Paul Chaussonière (MLN), Georges Hamelet (Comités populaires). On peut remarquer dans la composition du CDL, plusieurs responsables FFI parmi lesquels Charles Couderc (responsable secteur de Dourdan) et Paul Chaussonière (état-major FFI de Seine-et-Oise Nord). 


Auteur : Fabrice Bourrée

Sources et bibliographie : Archives départementales des Yvelines, 1W472 (presse). 
Bibliothèque municipale de Versailles, fonds Couderc. 
Entretien de l'auteur avec Michel Vandel, 4 février 1998. 
Serge Lefranc, La longue route, Etampes, Serge Lefranc, 1993