Libération de Houilles

Légende :

Arrivée à Houilles de la 28e division d'infanterie US

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection Bruno Renoult Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Lieu : France - Ile-de-France - Yvelines - Houilles

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Contexte historique

Témoignage du lieutenant Loisier, chef du corps-franc FFI de Houilles

" Pendant tout le mois d'août 1944, de nombreux contacts de guérilla, des attaques isolées, des coups de main, permirent de capturer une trentaine de prisonniers, dont les armes furent aussitôt retournées contre l'ennemi. C'est ainsi que nous pûmes abattre 7 Allemands, dont deux prisonniers en cours d'évasion et deux officiers.
Dans la nuit du 18 août 44, alors que les Allemands s'apprêtaient à faire sauter, en gare de Houilles, un train entier chargé de munitions, cinq hommes de notre groupe, secondés par quelques FFI des environs, réussirent, grâce au concours de cheminots amis, qui conduisirent une locomotive sur les lieux, à évacuer en deux fois, la totalité du train qui comprenait 40 wagons de cheddite et 21 wagons chargés d'obus de tous calibres.
Une première rame a été évacuée sur Achères-Foret, convoyée et protégée par nos hommes qui avaient pris place sur les wagons et la locomotive. La deuxième rame fut ensuite conduite au Val-Notre-Dame où elle sautait 24 heures plus tard.
La gare de Houilles étant située au coeur de l'agglomération, une catastrophe fut ainsi épargnée à la ville. Toutes les opérations précédentes furent effectuées pendant l'Occupation et au milieu des allées et venues continuelles des soldats allemands.
Le 26 août, appelé en renfort par les FFI d'Eaubonne et de Sannois, le groupe se rendit à cet appel. Dès son arrivée, il prit le contact à la sortie de Sannois et refoula l'ennemi, par des tirs de harcèlement meurtriers, jusque sur le territoire de la ville d'Eaubonne. Grâce à son cran, il réussit à s'emparer et à ramener à son cantonnement trois camions chargés de munitions diverses, une camionnette chargée de matériel divers et un canon anti-char.
Le 27 août, alerté à nouveau par les FFI d'Eaubonne, où les Allemands, furieux de leur défaite de la veille, commençaient à prendre des otages, le groupe repartit avec tout son matériel. La prise de contact eut lieu dans la ville même, où les Allemands avaient dressé des barrages, qui furent détruits par le canon anti-char. L'ennemi disposait de forces nombreuses mais il fut néanmoins rejeté hors de la ville, en direction de Monlignon. L'ordre de repli fut donné vers 22h.
De l'aveu même de l'ennemi, ses pertes s'élevèrent à 64 tués ou disparus, mais nous estimons à plus du double le chiffre réel de ses pertes.
Tous les véhicules accompagnèrent les 70 membres du groupe qui s'engagèrent pour la durée de la guerre; ils passèrent avec eux à la 10e DI, où l'autorité militaire (4ème bureau) les réquisitionna officiellement fin novembre 1944.
Le principal résultat de ces deux journées de combats fut, en retardant la fuite de l'ennemi, de permettre aux avant-gardes de la Division Leclerc, renseignées par nos soins, de capturer plus de 600 prisonniers. L'arsenal souterrain de Houilles - Carrières, que les Allemands devaient faire sauter après leur départ (25 août) fut conservé intact grâce à l'intervention courageuse de plusieurs de nos hommes, connaissant parfaitement les lieux, qui réussirent à pénétrer dans l'arsenal et à couper les fils électriques commandant les appareils de mise à feu; ils empêchèrent ainsi la destruction de la ville. Les 30 prisonniers détenus à Houilles furent remis à l'armée américaine, dès que celle-ci fit son entrée au Pecq
. "



Sources : Archives nationales 72 AJ 195 BV.19 (Résumé de l'activité militaire du groupe des corps-francs de Houilles par le lieutenant Loisier, rédigé le 28 juillet 1946).