Beaufort-sur-Gervanne après les bombardements allemands

Légende :

Ruines de Beaufort-sur-Gervanne après les bombardements allemands de juin 1944, dans la Gervanne, le Royans et le Vercors.

Genre : Image

Type : Ruines

Source : © AERD, fonds Robert Serre Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique en noir et blanc

Date document : juillet 1944

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme

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Analyse média

Le village de Beaufort-sur-Gervanne, à une des entrées sud du Vercors, subit deux bombardements les 22 et 28 juin 1944, puis sera le théâtre d’un long combat le 27 juillet qui s’achèvera par l’incendie des bâtiments encore debout.



Contexte historique

Le 22 juin 1944 au matin, des avions lâchent leurs bombes sur Combovin, où se trouve le PC de l’état-major départemental de la Résistance, Plan-de-Baix, Le Chaffal et Beaufort-sur-Gervanne.

Au village de Combovin, on dénombre dix personnes blessées et sept civils tués, plus le lieutenant Houtmann. Plan-de-Baix compte 7 tués et 2 blessés. Les quatre villages ont subi de gros dégâts matériels, de nombreux immeubles sont détruits ou endommagés. La colonie de La Vacherie, au Chaffal, fera l’objet d’une deuxième tentative le 25 juillet : un avion déverse 7 bombes et des engins incendiaires, mais manque encore une fois son objectif. Beaufort et Plan-de-Baix sont à nouveau des cibles le 28 juin, ainsi que Cobonne et Gigors. Plus de 50 bombes tombent, mais il n’y a cette fois aucune victime. Le lendemain, le Royans est visé : les deux cités de Saint-Nazaire et Saint-Jean sont durement frappées par une douzaine d’avions, la première relève 2 tués et 6 blessés, la seconde, 10 tués et 15 blessés. Saint-Jean aura à nouveau 2 blessés le 14 juillet.

Le 30 juin, le village de Saoû, déjà assailli par les Allemands qui y ont pris des otages, subit une dure attaque qui fait 15 tués et 20 blessés. Les bombes et les incendies qu’elles déclenchent détruisent 15 maisons.

En juillet, les raids allemands se portent directement sur le Vercors : le 12, un avion survole deux fois La Chapelle, bombardant et mitraillant : 2 tués, 2 blessés. Le 14, les avions allant à Vassieux lâchent des bombes et des engins incendiaires au phosphore en passant sur La Chapelle et Saint-Jean-en-Royans : après douze heures de bombardement, le village de La Chapelle, où la population a fui, est en flammes, 24 immeubles sont détruits. Le 23 juillet, trois avions lâchent 20 bombes à Saint-Agnan, mais ils manquent le village. Et bien sûr, Vassieux est très visé : du 13 au 20 juillet, 150 bombes et une multitude d’engins incendiaires y détruisent la quasi-totalité des maisons. Le 14 juillet, l’attaque allemande suit immédiatement l’énorme parachutage allié : des avions mitraillent les Résistants en train de récupérer les containers, bombardent durant des heures la bourgade, déjà en grande partie détruite, s'acharnent sur les habitants, les maisons et les fermes, le bétail, les récoltes. L’église et 41 maisons brûlent. Du 15 au 20, les avions reviennent chaque jour. Ces bombardements font 7 tués et 15 blessés. Ce n’est que le prélude au massacre qui suivra. Le 22 juillet, lors de l’encerclement du Vercors, la sous-préfecture de Die, qui s’était libérée et où l’on a osé proclamer la République, est ramenée aux dures réalités par un bombardement qui fait une victime.


Auteurs : Robert Serre
Sources : ADD, 9 J 69-71, 85, 85, 87, 89, 90, 94 à 98, 340, 341, 350 à 355, 132 J 28 et 132 J 75 (Statistiques Vincent-Beaume). ADD, 500 W 29 (Rapport Thibaud, directeur départemental de la Défense Passive).