Vues du Sénat - août 1944

Genre : Film

Type : Film américain

Source : © Forum des images Droits réservés

Détails techniques :

Extrait de : "Diverses scènes dans Paris été 1944" - Actualités 1944 (anonyme).
Film 35mm noir et blanc muet.

Date document : Fin août 1944

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

Ajouter au bloc-notes

Analyse média

La Vidéothèque de Paris (devenue depuis Forum des Images) a sélectionné, aux Archives nationales de Washington, ces images de la Libération de Paris, filmées par les opérateurs de l'armée américaine. Parmi ces rushes exceptionnels tournées en août, des images saisissantes de l'épuration avec notamment la tonte des femmes accusées de relations avec des soldats allemands.

Principales séquences :
- le général Eisenhower à l'Arc de Triomphe
- la foule massée sur la place de la Concorde
- des images de l'Eglise de la Madeleine et de l'Hôtel Coislin
- l'inspection du Sénat (extrait présenté dans cette notice)
- des funérailles dans un cimetière parisien


Voir la notice du film sur le site du Forum des images.
D'autres images documentaires de la Libération de Paris à retrouver dans la collection du Forum des images.

Contexte historique

Devant l'avance des troupes alliées, l'état-major de la Luftwaffe quitte progressivement le Palais du Luxembourg entre le 12 et le 18 août 1944. Il y est remplacé, dans l'après-midi du 18 août, par des troupes de choc auparavant cantonnées au lycée Montaigne et que renforcent des SS et une compagnie de Schutzpolizei Durant l'insurrection parisienne et les combats de la Libération, du 19 au 25 août, l'ouvrier électricien Dalby provoque, à l'initiative de l'architecte du Palais, des pannes de courant électrique qui gênent considérablement le travail de minage des abris de défense entrepris par les Allemands. Le Palais est libéré en fin d'après-midi le 25 août 1944 par l'action conjuguée de la 2ème DB et des FFI. Il est trouvé dans un état indescriptible de désordre et de déprédations intérieures, indépendamment des conséquences des combats eux-mêmes pour les extérieurs. 

Les combats du 25 août 1944 ont causé beaucoup de dégâts au Palais, notamment au pavillon Nord-Est, dont les étages supérieurs ont subi le feu du char « la Moskowa » qui progressait dans la rue de Vaugirard. De l'Orangerie de la rue Auguste Comte à l'école des Mines, les traces d'impact d'obus et de rafales de mitrailleuses témoignent de l'âpreté des engagements. Tout au long du boulevard Saint Michel, des plaques commémorent aujourd'hui le sacrifice de nombreux combattants français. Le Jardin ne compte plus les balustrades détruites et les plantations dévastées. Dans la Cour d'Honneur, jonchée de quantités considérables de détritus de toute nature, des blindés et des bus ont été abandonnés.

L'intérieur du Palais offre le spectacle d'un « indescriptible chaos », d'un lieu évacué en toute hâte après quatre ans d'occupation, puis soumis à de violents combats. "Partout, dans les enfilades de galeries et de salons, dans la grande Salle des Conférences, dans la Bibliothèque, gisent, parmi les cartes piétinées, les dossiers dispersés, les revues et les livres déchiquetés, des saladiers pleins de mangeaille, de la vaisselle cassée, des vêtements en loques et des bouteilles de champagne, et encore des bouteilles de champagne ! Dans toute l'étendue des appartements, les meubles sont renversés. L'ancienne chapelle, transformée en magasin d'habillement, est recouverte d'une épaisse croûte de vieux uniformes et d'équipements hors d'usage" (Défense de la France - 30 août 1944).

Dès le 26 août, les mesures de sauvegarde du bâtiment et de sécurité publique qui s'imposent sont prises. Dans les jours qui suivent, le pavillon Nord-Est est étayé. Il est procédé, avec l'aide du service de désobusage du ministère de la Guerre, au regroupement et à l'enlèvement des munitions et explosifs. Un artificier du Laboratoire municipal est blessé et hospitalisé au Val-de-Grâce. La distribution intérieure du Palais, qui avait été considérablement modifiée par la Luftwaffe, est rétablie. Les installations militaires édifiées par les Allemands dans le Jardin sont démolies, les tranchées bouchées, les sols remis en état. Le Jardin est réouvert au public le dimanche 29 octobre, et le Palais du Luxembourg prêt à accueillir, à partir du 7 novembre 1944, l'Assemblée consultative provisoire. Mais ils ne retrouveront véritablement leur aspect d'avant guerre qu'en 1946, pour la Conférence de la Paix.


Site internet du Sénat