Geneviève de Gaulle quelques temps après son retour de déportation

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Mémorial Charles-de-Gaulle Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : 1945-1946

Lieu : France

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Contexte historique

Dès sa libération et son transfert en Suisse par la Croix-Rouge, Geneviève de Gaulle n’a qu’une idée en tête : en dépit de son épuisement, rejoindre son oncle Charles à Paris. Hébergée dans la villa que les de Gaulle occupent près du jardin de Bagatelle, elle livre longuement son témoignage de l’enfer concentrationnaire : « Je lui ai énormément parlé. C’est à peu près la seule personne à qui j’en ai parlé comme ça. Il y avait pour moi des choses qui étaient pratiquement indicibles, que je n’ai pas dites à mon père, mais que j’ai dites à oncle Charles. […] On a eu vraiment, je dois dire, des moments de très grande intimité. » Le récit permet au chef du gouvernement provisoire de découvrir de l’intérieur le système concentrationnaire, ce qui l’émeut jusqu’aux larmes, ainsi que le confirme Philippe de Gaulle : « D’entendre Geneviève conter les détails de sa détention dans l’horrible camp de la mort plongeait chaque fois mon père dans une tristesse dont, me confia ma mère après coup, il avait bien du mal à émerger. » En dépit de son emploi du temps très chargé, de Gaulle converse avec elle des grands problèmes du moment – la réconciliation avec l’Allemagne, les procès de la collaboration… 

Geneviève fonde avec deux amies l’association des femmes déportées et internées de la Résistance (ADIR) pour offrir aux survivantes un accueil, des soins médicaux, une aide à la réinsertion sociale et professionnelle. Elles donnent des conférences. Geneviève rencontre fin 1945 un éditeur français de Genève, Bernard Anthonioz, qui diffusa un journal de Résistance dans la région lyonnaise, les Cahiers du Rhône. Entre eux, le coup de foudre est immédiat et réciproque : "Ce qui nous unissait et nous a unis toute notre vie, c’est une foi et une confiance dans la valeur de l’homme". Ils se marient le 23 mars 1946.


Frédrique Neau-Dufour, « Yvonne de Gaulle, Geneviève de Gaulle, deux gaullistes de l’intimité », Histoire@Politique. Politique, culture, société, n° 17, mai-août 2012, www.histoire-politique.fr

Geneviève de Gaulle Anthonioz (1920-2002) – « Résistante contre toutes les misères » sur le site d'Odile Haumonté