Portrait de Jean zay en toge d’avocat

Genre : Image

Type : Portrait

Source : © Archives nationales, 667AP/134 (photos 104) Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : Vers 1930

Lieu : France - Centre - Val-de-Loire (Centre) - Loiret - Orléans

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Contexte historique

Parallèlement à sa vie de journaliste et d'homme public, Jean Zay est avocat à la cour d'appel d'Orléans. Sa réputation de défenseur des braves gens du Loiret est très tôt consacrée. En 1929, il devient célèbre en défendant Étienne Driard, qui est accusé du meurtre de l'amant de sa femme, et dont il obtient l'acquittement. Mais c'est surtout avec une affaire analogue que sa réputation dépasse les limites du Loiret : en 1931, il défend la cause de Gaston Gruslin, mutilé de guerre, ami de toujours de Gustave Balland qu'il finit par tuer lorsqu'il découvre sa liaison avec sa femme.

À la cour d'assises du Loiret, Jean Zay se fait le champion des causes perdues incarnées par Gruslin, cet ancien combattant qui avait accordé sa confiance à Balland depuis les tranchées : à quoi bon condamner à mort un homme qui a déjà des regrets éternels ? Gruslin est acquitté.

Jean Zay, de 1928 à 1936, déploie son intelligence des faiblesses humaines en défendant, surtout au civil, des gens simples et des causes ordinaires : son pain quotidien est tissé de délits de chasse, de fraudes de lait, d'accidents de la circulation, de vols, de coups et blessures, de divorces aussi. Quelques cas plus délicats émergent dans ce quotidien : la défense de mineurs abusés par leurs aînés, celle de femmes complices d'avortement, enfin celle d'hommes mis en cause pour indiscipline militaire. Ainsi, devant le conseil de guerre, le 31 mai 1928, il plaide la cause du jeune brigadier Nédonchelle, accusé d'outrages à ses supérieurs militaires : « J'ai conscience, en vous demandant l'indulgence, de parler au nom d'une mémoire sacrée. [Son père], sergent au 131e puis au 15e [régiment d'infanterie], a été tué le 7 mars 1915 au Bois-Sabot (Marne) où il repose... Le fils de ce héros est devant vous, son sort est entre vos mains. C'est pourquoi j'ai confiance, sachant que vous penserez, vous officiers, avant de juger. Nédonchelle sera condamné à un an de prison avec sursis. ... ».

En juin 1936, Jean Zay renonce à sa carrière d'avocat pour se consacrer à sa seconde mission gouvernementale.


Fonds Jean Zay, répertoire (667AP/1-667AP/150) par C. Piketty et E. Landgraf, Archives nationales, 2010