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Livret universitaire de Paul Weil (1936-1937)

Légende :

Livret de relevé de notes de Paul Weil lors de sa première année d'études de médecine (1936-1937)

Genre : Image

Type : Carnet

Source : © Collection Bernard Weil Droits réservés

Détails techniques :

Carnet imprimé et manuscrit

Date document : 1936-1937

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

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Contexte historique

Issu d’une famille alsacienne installée à Versailles après la défaite de 1870, Paul Weil est né le 8 mars 1916 à Versailles. Il passe son enfance rue de la Paroisse et suit ses études secondaires au lycée Hoche. Paul Weil est étudiant en médecine et externe des hôpitaux de Paris lorsqu’éclate la guerre. 

Engagé le 2 septembre 1939, il est affecté le 27 novembre suivant à la 22e section d'infirmiers militaires (caserne Mortier, Paris). En janvier-février 1940, il suit les cours de l'Ecole des officiers de réserve de Rouen. Fait prisonnier le 19 mai 1940 dans sa formation sanitaire (hôpital d’orientation et d’évacuation n°2) à Marcoing, il est interné au fronstalag 101 à Cambrai (Nord). Il s’en évade le 30 octobre 1940. Il rejoint alors Clermont-Ferrand où est repliée l’université de Strasbourg, vivier de la résistance estudiantine. Il y reprend ses études de médecine et devient l'assistant du Professeur Waitz.

Chef de groupe au sein du mouvement Franc-Tireur, il est arrêté le 14 décembre 1942 et emprisonné à Clermont-Ferrand, Cusset, Lyon puis Eysses. 

Embauché à l’infirmerie d’Eysses en octobre 1943, au moment où les détenus politiques obtiennent de tenir les postes généraux, il utilise le temps restant pour rédiger sa thèse et donner des conférences à ses codétenus (sur le cancer, la tuberculose, l’alcoolisme). Dans son journal intime, il transcrit le quotidien d'un médecin pénitentiaire à la centrale d'Eysses en 1943-1944. Regard d'un professionnel en exercice, il livre un rapport sanitaire et médical, document inédit sur l'état de santé des diverses catégories de prisonniers. Il y évoque aussi les conditions de travail.

En tant que responsable du service médical de l’infirmerie, il est soupçonné d’avoir utilisé son poste pour diriger l’organisation clandestine et donc tenu pour personnellement responsable des armes retrouvées enterrées dans la cour de l’infirmerie après la reddition. Il est violemment malmené par les hommes de la brigade spéciale de Limoges avant d’être déporté le 30 mai 1944 à destination de Dachau, d’où il reviendra. 

A son retour de déportation, Paul Weil reprend l'externat à Paris et soutient sa thèse de médecine le 21 juin 1946 (Rôle du facteur Rh dans les accidents de la transfusion sanguine, Jouve, 1946, 72 p.). Inscrit à l'ordre des médecins de Seine-et-Oise le 11 juillet 1946, il devient quelques années plus tard chef du centre de transfusion sanguine de Versailles.


Auteur : Fabrice Bourrée
Sources : 
Corinne Jaladieu, Les centrales sous le gouvernement de Vichy : Eysses, Rennes, 1940-1944, thèse de doctorat, Histoire, Rennes 2, 2004.
Reynaud Michel, Cantaloup Jean, Ringeval Jean, Eysses contre Vichy 1940-..., Paris, Tiresias, 1992, 220 p.
Archives départementales de Lot-et-Garonne 
Archives municipales de Versailles