La mobilisation du 9 juin 1944

Légende :

Mobilisation d'un groupe de jeunes gens à Presles (sud-Grésivaudan, Vercors isérois), en juin 1944 - ils constitueront une partie de la compagnie Daniel Piron

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Association nationale des Pionniers et Combattants Volontaires du Vercors Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : Juin 1944

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Isère - Presles

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Contexte historique

La mobilisation du 9 juin 1944

Le message émis par la BBC le 6 juin 1944, « Le chamois des Alpes bondit », donne le signal de la mobilisation générale de tous les maquis de France ; et ainsi à celui du Vercors. Il s’agit de perturber dans la profondeur du territoire la réaction allemande face au débarquement en Normandie du 6 juin 1944.
François Huet, Hervieux, considérant l’éloignement du Plateau des côtes normandes, n’est pas favorable à la mobilisation des résistants. Il estime que cette décision est liée à un débarquement sur la côte méditerranéenne, ainsi que le prévoyait le Plan « Montagnards ».  Marcel Descour (Bayard), arrivé au PC de F. Huet le 8 juin 1944, décide au contraire d’exécuter immédiatement l’ordre de Londres.

Aussi, dans la nuit du 8 au 9 juin 1944, F. Huet déclenche-t-il la mobilisation des compagnies civiles, en sommeil sur leurs lieux de résidence, et dont l’effectif pourrait atteindre 1 500 hommes. Ces unités encadrées montent sur le Plateau. Elles sont organisées en vue d’un rassemblement rapide, mais parfois élémentairement instruites au combat, mal armées ou, le plus souvent, dénuées de toute arme. De nombreux combattants rejoignent le Massif, individuellement ou par petits groupes.

Une fois la mobilisation effectuée, entre 3 500 et 4 000 hommes sont ainsi rassemblés. Environ 2 000 hommes sont à armer et à instruire sur le plan militaire. Au déploiement de ces hommes sur le territoire, le commandement donne l’ordre d’en boucler toutes les issues en mettant en œuvre des destructions ou obstructions d’itinéraires préalablement planifiées.

 

La décision d'enclencher la mobilisation repose sur les critères suivants :

- l'ordre de Jacques Soustelle rapporté d'Alger par Eugène Chavant ne laisse aucun doute à Marcel Descour ;

- la leçon des combats des Glières en mars 1944 doit être tirée, afin d'éviter d'être pris au piège d'une attaque préventive allemande contre le maquis ;

- le colonel Jean Constans, Saint-Sauveur, officier français détaché au SPOC (Special Project Operations Center, qui rassemble des services de renseignement : français, DGSS ; anglais, SOE, et américains, OSS), à Alger, a proposé d'engager 4 000 parchutistes sur le Vercors.

Le 10 juin 1944, le général Koenig, commandant en chef des FFI, donne le contrordre suivant : « Freiner au maximum l’activité guérilla… rompre partout le contact… éviter gros rassemblements ». Ce coup de frein a pour raison première l’impossibilité de fournir un soutien correct en armes et en munitions, le potentiel aérien étant consacré en priorité à l’appui immédiat du débarquement en Normandie (6 juin 1944). Il est trop tard pour le Vercors. Les mobilisés ne peuvent être renvoyés dans leurs foyers : non seulement leur sécurité ne serait plus assurée, mais leur moral doit aussi être maintenu et renforcé. Il convient alors d’organiser cette masse désorganisée pour la rendre apte au combat.


Auteur : Guy Giraud

Sources :

MARILLIER Richard, Vercors, 1943-1944, le malentendu permanent, Précy-sous-Thil, éditions de l’Armançon, 2003, 202 pages.

TANANT Pierre, Vercors Haut lieu de France, Grenoble, éditions Arthaud, 1948, 237 pages.

VERGNON Gilles, Résistance dans le  Vercors, Histoire et lieux de mémoire, Paris, Glénat, 2012, 191 pages.

Archives du Service historique de la Défense - SHD - (dossiers Vercors).