Brassard FFI de Charente-Maritime

Genre : Image

Type : Brassard

Source : © Collection Eric Pierret Droits réservés

Détails techniques :

Brassard en toile

Date document : sans date

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Poitou-Charentes) - Charente-Maritime

Ajouter au bloc-notes

Analyse média

En forme de fuseau, ce brassard comprend en son centre un écusson tricolore, le cachet des FFI de Charente-Maritime agrémenté d'une croix de Lorraine, et le matricule de son détenteur (56). 


Fabrice Bourrée

Contexte historique

Suite au débarquement du 6 juin 1944, les troupes alliées concentrent leurs efforts sur le Nord-Est de la France et l’Allemagne. La libération de la Charente-Maritime engage les Forces françaises de l'Intérieur (FFI) dans une « marche vers la mer » ayant pour objectif de couper le réseau allemand entre La Rochelle et Royan. Ce n’est qu’en août 1944 que les troupes allemandes ont ordre de quitter la côte Atlantique, à l’exception des points stratégiques que consitituent encore Ré, Oléron, Royan et La Pallice. Renforcée par les flotilles de sous-marins venus de Brest et de Saint-Nazaire, la base sous-marine de La Pallice constitue un des derniers remparts derrière lequel se retranche l’occupant. Le 25 août, La Rochelle est érigée en forteresse. Les troupes allemandes, constituées de plus de 15 000 soldats, sont placées sous le commandement du vice-amiral Schirlitz. On conseille aux derniers civils encore présents d’évacuer la ville, ceux qui restent ont interdiction d’y circuler. Autour de la ville, les affrontements entre résistants et occupants sont violents. Les FFI avancent progressivement mais au prix de lourdes pertes humaines. Finalement, le 20 octobre 1944, des négociations aboutissent à la signature d’une convention délimitant une zone allemande et une zone française qu’il est interdit de franchir. Entre les deux, un « no man’s land » accueille les affrontements. On s’efforce surtout de ne pas perdre de terrain. C’est une guerre d’attente qui mène quelques mois plus tard, à la déroute du camp allemand. 

En novembre 1944, alors que la poche de La Rochelle est isolée du reste du territoire, la résistance rochelaise entreprend, à l’intérieur même de la cité, la construction de quatre engins blindés en prévention de l’attaque finale pour la Libération. Celle-ci n’ayant pas eu lieu, l’automitrailleuse « Joseph Camaret ll » et ses semblables ne sortent de leur cachette que le jour de la libération pour défiler dans la ville.

Le 1er mai 1945, Oléron est libérée, le même jour Hitler se suicide. Tout s’enchaîne alors très vite. Le 8 mai, La Rochelle est libérée : les troupes FFI pénètrent dans la ville et les derniers prisonniers sont libérés. A 23h 45, l’amiral Schirlitz se rend au colonel Chêne qui dirige les troupes FFI. La Rochelle est officiellement redevenue française ! La Milice est arrêtée et 15 600 prisonniers allemands sont répartis dans les casernes de La Rochelle (à la prison de Lafond, au camp de Jeumont de La Pallice) en attendant d’être menés dans les camps d’internement. Les derniers soldats allemands cachés dans la ville, dans les souterrains et chez certains particuliers sont récupérés. Une opération de déminage est également mise en oeuvre sur le pont du canal Maubec d’où les prisonniers allemands réquisitionnés sortent des bombes de gros calibres. Les réfugiés rochelais n’ont l’autorisation de revenir en ville qu’à partir du 1er juin sous condition d’apporter avec eux leur propre ravitaillement. Le 23 juillet, le général De Gaulle vient à La Rochelle.

Le 11 novembre 1948, la ville reçoit la citation de l’armée, comportant la croix de guerre avec les palmes comme « Dernière ville de France délivrée » et comme incarnation de la fidélité patriotique.



Dossier pédagogique de l'exposition "La Rochelle, 1939-1945" présentée du 8 mai 2015 au 3 janvier 2016 au Musée des Beaux-Arts de La Rochelle