Les télégrammes demandant un signe de reconnaissance pour les FFI

Légende :

Par cette note adressée au colonel Vernon (Henri Ziegler), chef de l'état-major des FFI à Londres, le commandant Lejeune, chef du 3e Bureau de ce même état-major, demande des instructions suite à la réception de télégrammes demandant un signe de reconnaissance pour les FFI (26 mars 1944).

Genre : Image

Type : Document

Source : © Archives nationales, 3AG2/457 Droits réservés

Détails techniques :

Note dactylographiée

Date document : 26 mai 1944

Lieu : Angleterre - Londres

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Contexte historique

A plusieurs reprises, le BCRA de Londres a reçu des télégrammes émanant de France signalant la nécessité de munir les FFI d'un signe de reconnaissance.

Ainsi le 15 avril 1944, Jacques Lecuyer ("Perpendiculaire"), chef régional ORA et chef FFI Alpes Maritimes, demande s'il y aura un signe distinctif unique ou un brassard. Le 15 mai, Henri Fille-Lambie ("Ligure"), responsable du réseau Jean-Michel, indique les "besoins en brassards" pour les "éléments qu'il contrôle". Maurice Bourgès-Maunoury ("Polygone"), délégué militaire national, rapporte également l'inquiétude de tous les combattants en France à ce sujet dans un télégramme du 20 avril 1944.

André Rondenay ("Lemniscate"), délégué militaire de la Zone Nord depuis avril 1944, informe Londres le 4 mai 1944 qu' "en l'absence d'instructions précises nous avons fait confectionner des brassards".

Le 18 mai 1944, Jean-Pierre Cabouat ("Cardioïde"), délégué militaire de la région A, questionne : "Qu'est-il prévu au sujet des signes de ralliement ?". Le 20 avril 1944, c'est un câble d'Yves Le Corvaisier ("Californien") qui arrive à Londres au même sujet.

Le 25 mai, Pierre Deshayes ("Gramme"), chef du BOA pour la région A, demande : "Envoyez-nous brassards ou autres pièces de reconnaissance homologuées".

Le 26 mai, le commandant Lejeune chef du 3e bureau de l'état-major FFi de Londres demande des instructions au commandement au sujet de ces demandes.
Il reçoit le 30 mai la réponse suivante : le brassard comme signe de reconnaissance le plus fréquemment suggéré a été refusé par le commandement allié, "probablement en raison de son peu de valeur d'authenticité". Le capitaine Delsuc suggère la création d'un insigne en métal. 

Le 1er juin, c'est un câble de Bernard Gouy ("Mediane"), adjoint au chef de la mission Jedburgh Benjoin, qui demande "la reconnaissance comme combattant de tout homme porteur d'un brassard rouge avec V blanc et croix de Lorraine bleue". Cette demande est faîte en urgence car le réduit du Mont-Mouchet subit à ce moment une attaque d'un bataillon de l'Ost Legion. Le lendemain, André Desgranges ("Maréchal"), officier d'opérations du DMR de la région C, demande si Londres prévoie des brassards ou uniformes.

Le 3 juin 1944, une note du capitaine Prévost du 3e Bureau de l'état-major FFI à destination des officiers de la section "Missions" stipule : "Chaque fois que la question des brassards ou des insignes est soulevée par nos amis de France, leur répondre en gros, que la question est à l'examen des autorités alliées et que nous regrettons d'être dans l'impossibilité de fournir une solution immédiate". 

Ce n'est que le 13 juin 1944, que l'état-major allié donnera son accord au général Koenig pour l'envoi de brassards en France.


Auteur : Fabrice Bourrée
Sources :
Archives nationales, 3 AG 2 / 457
Site internet de l'Ordre de la Libération
Stéphane Longuet, Nathalie Genet-Rouffiac, Les réseaux de résistance de la France combattante, dictionnaire historique, Économica, 2013.
Gilles Levy, "La genèse du groupe « Auvergne » du Réduit du Massif Central (avril - août 1944)", site internet des Amitiés de la Résistance.