Georges Barthélémy

Légende :

Georges Barthélémy, Bertis, membre du réseau Brutus et de l'organisation La France au combat, sans date

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © ANACR de Marseille Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc. Voir aussi l'album photo lié.

Date document : Sans date

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Var - Signes

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

Georges Henri Victor Barthélémy naquit le 24 novembre 1906 à Marseille, second d’une fratrie de trois garçons. Il se maria,  le 2 juin 1931, avec Isabelle Lucienne Marie Salamagnon, dont il eut une fille, le 6 juin 1932. Titulaire d’une capacité en droit, Georges Barthélémy était sous-directeur des Habitations Bon Marché (HBM) des Bouches-du-Rhône.

Sous l’influence de son frère aîné, Lucien, dit Berthon, Georges Barthélémy participa, sous le pseudonyme de Bertis, au réseau Brutus et à l’organisation La France au combat, qui comptait nombre de socialistes.

Georges Barthélémy tomba aux mains des hommes du SIPO-SD (la Gestapo) dans la soirée du 11 juillet 1944. Les Allemands avaient établi une souricière chez ses parents, 53 rue des Minimes (6e arrondissement de Marseille), peu de temps avant son arrivée. Le frère cadet, Louis, tomba le premier dans le piège et fut mortellement blessé d’un coup de revolver. Georges, arrivé quelques instants après, fut arrêté et conduit au siège de la Gestapo à Marseille, 425 rue Paradis, où il fut immédiatement interrogé.

Georges Barthélémy apparaît sous le numéro 4 du rapport « Antoine », dans lequel Ernst Dunker-Delage, homme clé de la section IV du SIPO-SD, établit le bilan des arrestations qui conduisirent aux exécutions de Signes. Dans le registre de saisies de la police de sécurité allemande (SD) - qui n’est pas un registre d’écrou et ne donne pas de précision sur les dates d’entrée - il figure page 124 sous le numéro 904, à la date du 10 août 1944, comme coupable d’espionnage (Spionnage). Il était, lors de son arrestation, en possession de 2 710 francs.

Il fut fusillé à Signes le 18 juillet et enterré, de manière sommaire, avec 28 autres victimes dans la « première fosse ». Sa dépouille, transportée le 17 septembre à la morgue du cimetière Saint-Pierre à Marseille (cercueil 719), fut parmi les 32 premières identifiées. Le médecin légiste constata que des projectiles, pénétrant au niveau du frontal et au-dessus de la bouche, avaient provoqué l’éclatement de la boîte crânienne. Son corps fut reconnu par son père et par le président du Parti radical, Édouard Lieutier.

Le conseil municipal de Marseille décida, dans sa séance du 19 juillet 1945, de donner le nom des « Trois frères Barthélémy » au boulevard-des-Minimes dans le 6arrondissement de Marseille. Une plaque rappela qu’ils avaient été « lâchement assassinés par la Gestapo, les 11 et 18 juillet 1944 ». Les frères Barthélémy ont été reconnus internés résistants et Morts pour la France.


Auteur : Robert Mencherini

Sources : Acte de décès ; DAVCC Caen, dossier de mort pour la France, Georges Barthélémy, 21P 14817 ; DAVCC Caen, 27 P 244,« Bouches-du-Rhône, charnier de Signes, Procès-verbaux d’enquête, exhumations » ; DAVCC Caen, 27 P 45, registre de saisies de la police de sécurité (SD), Marseille, commencé le 14 juin 1943 (avec jour d’inscription : Tag der Eintragung) ; archives nationales 72 AJ 104, AIII, le Kommandeur de la SIPO et du SD de Marseille, « Rapport final sur l’identification d’un groupe de Résistance de Marseille par le Kommandeur de Lyon dans l’affaire “industriel”. L’affaire Antoine », Marseille, 11 août 1944 ; archives départementales des Bouches-du-Rhône, 58 W 20, Interrogatoire de Dunker par le principal chef de la BST, à propos du rapport Antoine, 9 juillet 1945 ; archives de la ville de Marseille, extrait des registres de délibérations du conseil municipal, séance du 19 juillet 1945 (dossier 44U) ; presse quotidienne régionale, septembre 1944 ; Vérité, organe du mouvement de libération nationale, 1944-1945, en particulier, les numéros 1, 21, 42 ; Adrien Blès, Dictionnaire historique des rues de Marseille, Marseille, Éd. Jeanne Laffitte, rééd. 2001, pp. 49-50 ; Madeleine Baudoin, Témoins de la Résistance en R2, intérêt du témoignage en histoire contemporaine, thèse de doctorat d’État, Université de Provence, 1977 ; Madeleine Baudoin, Histoire des groupes francs (MUR) des Bouches-du-Rhône, de septembre 1943 à la Libération, Paris, PUF, 1962 ; Jean-Marc Binot et Bernard Boyer, Nom de code : Brutus. Histoire d’un réseau de la France Libre, Paris, Fayard, 2007 ; Simone et Jean-Paul Chiny, La Résistance et l’occupation nazie à Marseille, Marseille, comité de l’ANACR, 2014, p. 294 ; Jean-Marie Guillon, notice in Maitron-en-ligne ; Robert Mencherini, Midi rouge, Ombres et lumières. Histoire politique et sociale de Marseille et des Bouches-du-Rhône, 1930 - 1950, tome 3, Résistance et Occupation, 1940-1944, pp. 503-506, 536, tome 4, La Libération et les années tricolores, Paris, Syllepse, 2014, pp. 58-60.