Schéma d'installation de soldats dans un planeur

Légende :

Le planeur d'assaut D FS 230 permettait d'emporter 9 soldats et un pilote ou des charges différentes en matériel.

Genre : Image

Type : Croquis

Source : © Musée de la Résistance de Vassieux-en-Vercors Droits réservés

Détails techniques :

Document sur feuille de papier cartonné.

Date document : Sans date

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Vassieux-en-Vercors

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Analyse média

Le schéma permet de distinguer la disposition des soldats dans la carlingue du planeur. On constate qu'ils sont imbriqués les uns derrière les autres sans aucune possibilité de se mouvoir. L'étroitesse du fuselage ne permet pas également de bouger d'autant que les soldats sont lourdement chargés avec leurs armes et leurs équipements. Le DFS 230 est plus petit que les planeurs d'assaut britannique Horsa (25 hommes) ou de l'US Army, Waco (13 hommes). La maniabilité de ces aéronefs est faible et ne peut être comparée à celle des planeurs de plaisance. Les planeurs d'assaut ne pouvaient que chuter et ils étaient incapables d'utiliser les mouvements ascendants atmosphériques pour s'élever.


Auteurs : Alain Coustaury

Contexte historique

L’action la plus spectaculaire qui occulte souvent les autres combats est celle de l’atterrissage de deux compagnies de parachutistes, déposées par des planeurs, sur le val de Vassieux-en-Vercors.

L'atterrissage de planeurs et ce qui s'en suit sont l'épisode le plus saisissant du drame du Vercors. C'est celui qui a le plus de retentissement dans la Drôme mais aussi au niveau national et international. Dans la mémoire collective, il occulte, en grande partie, les autres combats qui se déroulent dans le Vercors et même dans le reste de la Drôme. Dans la mémoire, l'affaire de Vassieux-en-Vercors est fortement incrustée. On peut l'expliquer. Sur un même lieu, le village de Vassieux et ses hameaux, se juxtaposent héroïsme des Résistants et horreur des massacres. Pourtant, militairement, historiquement, ce n'est qu'une péripétie parmi les nombreux combats qui ont lieu dans le « donjon » et sur les « remparts » du massif. D'autres massacres de civils sont perpétrés dans la Drôme, à Valréas dans l'enclave du Vaucluse. Ils n'atteignent pas la notoriété de ceux du Vercors. Le nombre de publications relatant l'évènement de Vassieux, comme ceux du Vercors, dépasse largement la cinquantaine. De nombreux ouvrages décrivent cette péripétie en donnant lieu à des descriptions, techniquement, militairement souvent fantaisistes.

Vassieux-en-Vercors et ses hameaux sont présentés aux assaillants, lors de la préparation de l'opération Bettina, comme étant « le PC de la Résistance ; un lieu fortifié où étaient massées des forces considérables ». Aussi, l'ordre est donné de « casser toutes les maisons, pour qu'elles n'abritent plus les terroristes. »

Le manque d'avions remorqueurs nécessite de procéder en deux temps. Cette pénurie empêche les Allemands de régler plus rapidement l'affaire.

L'opération aéroportée.
Le 21 juillet, vers 7 heures 30, 22 planeurs, de type DFS 230, décollent de l'aérodrome de Lyon-Bron où ils ont été rassemblés. Dix hommes sont à bord de chaque appareil, y compris le pilote. Les planeurs sont remorqués par 22 bombardiers Dornier 17. Deux cents hommes constituent l'élément de choc à Vassieux. Après avoir largué leur planeur, les remorqueurs rentrent à leur base à Bron pour tracter un second train de planeurs jusqu'à Valence-Chabeuil. Les conditions météorologiques se dégradent dès l'après midi du 21. Elles restent mauvaises toute la journée du 22. Elles interdisent tout soutien et tout ravitaillement aérien, mettant en difficultés les soldats de la première vague. Ce n'est que le 23 que l'opération aéroportée se poursuit. Vingt planeurs DFS 230 et deux Gotha 242, remorqués par les mêmes avions que le 21 décollent de l'aérodrome de Valence-Chabeuil. 200 nouveaux combattants viennent soutenir les 200 débarqués le 21 qui sont en posture délicate. Le 24, un Gotha 242 se pose, apportant un canon de 20 mm. Il est vraisemblable que si les 400 hommes prévus avaient été aérotransportés en une seule vague, l'opération aurait été menée à son terme beaucoup plus rapidement. Des publications récentes (novembre 2004) commettent encore l'erreur de faire atterrir les 400 et quelques hommes uniquement le 21 juillet. Georg Schlaug décrit parfaitement un vol : « La formation de planeurs commença par descendre la vallée du Rhône. À la hauteur de Valence, elle infléchit son vol vers l'est, pour finir par aborder le Vercors en remontant vers le nord. À environ 10 km de l'objectif, à une altitude de 2 500 mètres, les planeurs décrochèrent et atteignirent Vassieux après un vol plané de cinq à huit minutes. Environ 900 mètres au-dessus de l'objectif, les pilotes commencèrent leur piqué. Les machines du premier échelon se posèrent sans accident tout près des maisons de La Mure et du Château. Les fusées de freinage avaient permis un sensible raccourcissement de la longueur d'atterrissage. Pour deux des appareils de cette formation, les parachutes de freinage ne s'ouvrirent pas. Cependant les pilotes réussirent un poser sûr. » Les conséquences de cette opération aéroportée sont importantes sur le plan militaire et surtout pour la mémoire. Elle nécessite donc plusieurs approches.


Auteurs : Alain Coustaury
Sources : Dvd-rom La Résistance dans la Drôme et le Vercors, éditions AERI-AERD, 2007.