Maquette de la base sous-marine de La Pallice

Genre : Image

Type : Maquette

Source : © La Rochelle, musées d’Art et d’Histoire. © Max Roy Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : 2015

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Poitou-Charentes) - Charente-Maritime - La Pallice

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Contexte historique

À l’instar des autres ports choisis pour abriter une base sous-marine, le site de La Pallice revêt un intérêt stratégique particulier, qu’il s’agisse de sa position médiane sur la façade atlantique ou de ses infrastructures de grand port industriel, lesquelles offrent de nombreux équipements de manœuvre (grues lourdes), de stockage (hangars, zones de dépôts) ou de maintenance navale (deux formes de radoub dont l’une de 180 mètres de longueur, chantiers navals). D’autre part, les industries qui y sont rattachées sont desservies par un réseau de communication dense, qui utilise aussi bien les voies routière que ferroviaire ou aérienne. La première tranche de travaux s’achève en novembre 1941. Le bunker représente une surface de 23 000 m2 (192,25 x 159 m), il comporte sept alvéoles, à l’intérieur desquelles on peut abriter neuf sous-marins (U-Boote) dans deux bassins à flotet cinq docks pouvant être asséchés. Au nord-est du bunker, une tour de 50 mètres de long et large de 30 mètres, haute de 25 mètres, contient une centrale électrique de 5 000 volts, ainsi que des groupes électrogènes de 400 kw chacun. Achevée en 1942, cette tour abrite également le commandement, les services administratifs et le PC opérations.

Compte tenu de l’augmentation du nombre d’unités en service et déployées dans la bataille de l’Atlantique, la capacité de la base va devoir évoluer, pour porter sa capacité d’entretien à treize U-Boote. En avril 1942, une deuxième tranche de travaux débute donc. Le quai de l’Entrepôt est ainsi curé sur une longueur de 200 mètres, qui s’achève au début de l’année 1943. Un couloir inter-box couvert, d’une largeur de 15 mètres, sépare les deux tranches de travaux. Il se termine par un môle, reliquat de l’ancien quai de l’Entrepôt.

Des améliorations permanentes sont apportées à la base. Ainsi, une annexe de 1 700 m2 est ajoutée à la façade est du bunker, pour apporter de l’espace supplémentaire aux services du chantier naval (Kriegsmarinewerft - KMW). Des contreforts sont montés sur la façade nord, au niveau des ateliers, pour renforcer des fondations peu solides. Mais l’effort est surtout porté sur la dalle de couverture de la base. Afin de ne pas la soumettre à une tension trop importante, un fond de coffrage placé au-dessus de chacune des alvéoles crée un vide entre les deux dalles. Constitué de murs parallèles supportant des poutres de béton coulées en forme de U renversé, celui-ci doit permettre de faire exploser les bombes avant qu’elles n’atteignent la dalle, le souffle de l’explosion se dispersant ainsi dans une chambre vide entre la superstructure et la dalle. Si ce moyen va démontrer son efficacité, la suprématie aérienne alliée empêche que chaque base en soit pourvue dans sa totalité. En effet, les travaux débutent à l’automne 1943 mais le chantier de renforcement est interrompu à la fin du mois d’août 1944, à cause de l’intense activité aérienne alliée. Au bilan, la dalle de protection du toit est, au-dessus des alvéoles 1 à 5, de 7,30 mètres, au-dessus des alvéoles 6 à 10, de 6,50 mètres. Les travaux ne sont pas terminés à l’extrémité de l’alvéole 10. Au total, 425 00 m3 de béton ont été investis dans la base depuis le début de sa construction.


Eric Brothé