Parachutes et containers: la dépendance à l'égard des Alliés

Légende :

Réception d’un parachutage: extrait du film 10 minutes avec les FFI , réalisé quelques mois après la Libération.

Genre : Film

Type : Film

Source : © Ciné Archives - Fonds audiovisuel du PCF - Mouvement ouvrier et démocratique Droits réservés

Détails techniques :

Film en noir et blanc
Durée de l'extrait : 54 secondes

Date document : Sans date [1944-1945]

Lieu : France

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Analyse média

A l’automne 1944, les actualités françaises de la Libération diffusent plusieurs petits films retraçant les combats tout récents des Forces Françaises de l’Intérieur. Ces films sont ensuite repris et mixés au montage dans le documentaire 10 minutes avec les FFI, que son générique présente comme "réalisé avec les documents gracieusement fournis par France-Libre-Actualités et Ceux de la Résistance" (nom d'un des 8 grands mouvements représentés au CNR). Ce sont en quelque sorte les premiers « docu-fictions », puisqu’il s’agit le plus souvent de reconstitutions, mais qui ont la particularité d’avoir pour protagonistes non pas des acteurs, mais les résistants eux-mêmes.

Ainsi, ce parachutage d’armes pour les forces de la résistance, tourné à l'origine par une équipe du Service cinématographique de l'Armée,  est-il diffusé le 3 novembre 1944 par France-Libre-Actualités. Il met en scène le poète René Char, qui a été responsable en 1943-1944 des opérations aériennes clandestines dans le département des Basses-Alpes. Avant la séquence reproduite ici, on assiste d’abord à l’écoute du message codé de la BBC annonçant le parachutage pour la nuit même, puis à sa transmission par une jeune agente de liaison à René Char dans son PC de Céreste.

Vient ensuite l’opération de parachutage proprement dite :

- l’équipe de réception balise avec des feux le terrain (qui a dû être auparavant homologué par Londres),

- elle adresse des signaux lumineux aux avions alliés pour confirmer sa présence, puis ramasse les containers que les avions alliés ont parachutés (parfois avec une grosse marge d’imprécision…)

- enfin, pour les cacher dans un endroit sûr,  elle les véhicule par camion hors de la zone, sur un itinéraire censé peu propice aux barrages éventuels des Allemands ou de la gendarmerie française.


Bruno Leroux

Sources: 
DVD-Rom Images de guerre 1940-1945. Les actualités cinématographiques françaises de la Seconde Guerre mondiale, Nouveau monde éditions (contient France-Libre-Actualités du 3 novembre 1944); et sur le site internet de l'Etablissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD): "Parachutage d'armes", extrait du Nouveau magazine n°5 du SCA [permet d'attribuer ces images aux opérateurs du SCA; la date de diffusion du magazine est inconnue]

Contexte historique

Les Alliés n’ont armé massivement la Résistance française que très tard : sur les 10000 tonnes de matériel parachuté, 10 % le sont de 1941 à 1943, 10% de janvier à mars 1944, 26% d’avril à juin 1944, 54% de juillet à septembre 1944. Le résultat est qu’à la veille du débarquement du 6 juin 1944, si les FFI sont peut-être 100 000, une minorité d’entre eux seulement  possède une arme individuelle.


Bruno Leroux

Source: François Marcot, « Parachutages et atterrissages », Dictionnaire historique de la Résistance, Laffont, 2006, p 740-741.