Jacques Rouin, tué au combat de Saucats (Gironde), le 14 juillet 1944

Légende :

Jacques Rouin, dit Dunablat du Toubib, tué au combat de Saucats (Gironde), le 14 juillet 1944

Genre : Image

Type : Photographie

Producteur : Le combat de Saucats, 1946

Source : © Wikimedia Libre de droits

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : Sans date

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Gironde - Saucats

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

Jacques Rouin est né le né le 13 juin 1922 à Bordeaux (Gironde). Il est le fils cadet d'une mère terriblement éprouvée durant cette guerre, et dont le père, docteur ès sciences, ancien combattant, meurt en mai 1940.
Marcel Rouin, son frère, ancien élève de l'École Polytechnique de Fontainebleau, tombe en Belgique, lui aussi, en mai 1940.

Sur les traces de son père et de son frère, Jacques savait le devoir qui lui incombait ; tout ce qu'il fit, c'est avec l'idée de suivre l'exemple de son frère Marcel. Il fit toutes ses études au Lycée Michel-Montaigne jusqu'en 1940. Il s'est engagé dans des études de médecine, avec pour ambition d'entrer à Santé Navale : cette vocation lui convenait parfaitement, car il aimait se dévouer et se dépenser pour ses semblables.
La Défense passive fut pour lui, tout d'abord, un des moyens de servir et de soulager ; qualités qui lui venaient peut-être de sa grande ferveur religieuse. Cette volonté de payer de sa personne, ce besoin d'affectation effective et utile qu'il sentait en lui, il les satisfaisait également en allant avec le père Galier dans les quartiers de Lormont et de Cenon visiter les malheureux. Ainsi apparaît Jacques Rouin, âme d'une très vive sensibilité et d'une vie intérieure intense, jeune homme demandant à la vie de famille exactement ce qu'elle avait été pour lui enfant, car il y avait une solide union et une totale confiance au sein de cette famille.
De plus, il possédait une véritable passion pour la musique et il a assisté à de nombreux concerts. Les événements de 1940 firent une très vive impression sur lui, et dans les premières semaines de l'Occupation, il passa très rapidement de la mentalité d'un adolescent à celle d'un homme mûri par la peine et la volonté de faire son devoir.

Dans le journal qu'il a commencé à rédiger en juillet 1940, on peut trouver les observations suivantes :
« 26 juillet 1940 : acte de barbarie allemande ; ils ont torpillé Le Meknès. Ils parlent de démembrer la France ; nous sommes trahis.
23 septembre : un Français a été tué à Castillon par des soldats. Les Allemands sont des brutes, ils ont prouvé ce matin qu'ils étaient des lâches. »
Ne perdant pas espoir, chaque jour il termine son journal par cette formule : « Ce soir, nous avons écouté Londres ». Sur chaque page, il trace une croix de Lorraine.
Il trouve enfin l'occasion de participer activement à la Libération. Il appartient à la Résistance et, en juin 1944, s'installe avec ses camarades à la ferme de Richemont. Mossé, Anère et lui viennent le lundi 10 juillet 1944 déjeuner chez Mme Rouin, car la demeure maternelle était leur « point de chute » préféré. Ils étaient enthousiastes : le 14, ils allaient recevoir des parachutistes et, à plus de quarante, ils devaient partir ailleurs et lutter.

Hélas, le matin du 14 juillet, il tombe, blessé, achevé dans un sentier près de la ferme, alors qu'il était en train de panser Huault et Taillefer. Ainsi, jusqu'au bout, ce garçon ardent et bon a montré qu'il était voué à soigner et soulager même au milieu des pires dangers.


D'après le site Internet FFI33.org animé par Jacques Loiseau, consulté le 27 avril 2017.