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Monument départemental de la Déportation, Lacapelle-Biron (Lot-et-Garonne)

Légende :

Place du Monument aux Morts, 47150 Lacapelle-Biron

Genre : Image

Type : Monument

Producteur : Pascal Londero

Source : © Cliché Pascal Londero Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : 15 mai 2017

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Lot-et-Garonne - Lacapelle-Biron

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Analyse média

Ce village est situé à 18 kilomètres au nord de Monflanquin. Particulièrement éprouvé par la déportation massive de sa population, le 21 mai 1944, Lacapelle-Biron a été choisi, dès 1945, pour accueillir le monument départemental de la déportation. Dû au talent du sculpteur Buisseret, Grand Prix de Rome, il symbolise, en une saisissante allégorie, le martyre et le sacrifice des 211 Lot-et-Garonnais qui ne sont pas rentrés des camps de la mort : une multitude de bras surgissant de la terre supportent un bloc de granit gris sur lequel sont inscrits les noms, groupés par communes, des déportés morts dans l'enfer concentrationnaire.

Inauguré le 15 août 1947, ce lieu de mémoire est le théâtre, tous les ans en mai, d'une cérémonie commémorative et du souvenir.


François Frimaudeau, CD-ROM La Résistance en Lot-et-Garonne, AERI, 2011

Contexte historique

La rafle de Lacapelle-Biron

Dans la nuit du 20 au 21 mai, l'ordre est donné aux unités de la division SS Das Reich cantonnées en Tarn-et-Garonne, d'engager une vaste opération contre le maquis et ce, sur un front allant de Villeneuve-sur-Lot à Freyssinet-le-Gélat (Lot). Cette opération est marquée par de nombreux et sanglants épisodes.
Ainsi, le 21 mai, à Vergt-de-Biron, le passage des Allemands se traduit par l'arrestation de toute la population masculine du village et par le martyre d'un agriculteur de la commune, Jean Abouly. Le même jour, le village de Lacapelle-Biron est lui aussi victime de l'occupant.

M. Souchal, qui a été déporté et qui a vécu cette journée, en a donné un récit : « A Lacapelle, une souricière a été mise en place, à chaque entrée du village. Les Allemands vont trouver le maire, M. Lagarrigue, âgé de 71 ans, et font appeler l'appariteur, une vieille femme de 78 ans. Après l'avoir brutalisée, ils la font monter sur une camionnette, sous la surveillance d'un soldat allemand, et parcourir toute l'agglomération. A chaque carrefour, elle doit annoncer, au son du tambour, le rassemblement immédiat de tous les hommes, sans exception ».
Ce rassemblement a lieu sur la place, à l'endroit où s’élève actuellement le monument. L'appel est fait par le maire avec, pour contrôle, le registre de la mairie. Après l'appel, les hommes sont emmenés dans une prairie, sur la route de Gavaudun, gardés à vue, comme sur la place, par des Allemands armés de mitrailleuses. Ils restent là toute la journée sans ravitaillement. Dans l'après-midi, quelques rares femmes ont la permission de porter des vivres et à boire aux prisonniers. Soixante hommes sont ainsi rassemblés, dont le prêtre. Dans la journée, les Allemands les trient et gardent ceux dont l'âge est compris entre 18 et 60 ans, soit 47. Les autres sont relâchés. Un seul s'est échappé : Yvan Domingie, de Devillac. Il est surpris quelques jours plus tard par une patrouille et fusillé. A 18 heures, ils sont ramenés sur la place et montent sur des camions. La colonne, escortée des SS, fait route en direction du lieu dit « Majoulassy », à l'hôtel des Roches, de Gavaudun. Là, d'autres prisonniers sont joints à la colonne. Toute personne circulant sur les routes environnantes est, en effet, arrêtée dans la région de Lacapelle-Biron. Des paysans travaillant dans leurs champs, comme Zamora, de Gavaudun, sont appréhendés. Un mutilé de la guerre de 1914, Oswald Laparre, veut avoir des nouvelles de son fils, il est arrêté. A l’hôtel des Roches se trouvent plusieurs officiers SS et agents de la Gestapo. Après une longue attente, la colonne formée de 118 prisonniers quitte les lieux et se rend à Agen, caserne Toussaint. Tous les prisonniers seront déportés quelques jours plus tard et 52 d'entre eux mourront en terre allemande.


François Frimaudeau, CD-ROM La Résistance en Lot-et-Garonne, AERI, 2011