Jean Sriber, adjoint du délégué militaire de la région A

Légende :

Photographie d'identité de Jean Sriber, adjoint du délégué militaire de la région A, lieutenant au 2e régiment de chasseurs parachutistes en 1945.

Genre : Image

Type : Photographie d'identité

Source : © Service historique de la Défense, 16 P 555 910 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : sans date [vers 1946]

Lieu : France

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Contexte historique

Né le 18 janvier 1918 à Paris dans une famille de médecin, Jean Sriber effectue de brillantes études lorsque la guerre éclate. Sous-lieutenant au sein du 150e régiment d’infanterie, il est fait prisonnier à Dunkerque le 4 juin 1940 mais s’évade le 9 juin. Il rejoint alors le 26e RI à Périgueux le 16 août 1940. Jean Sriber est démobilisé le 15 janvier 1941.

Le 7 janvier 1943, il s’évade de France par l’Espagne avec son frère André. Arrêté à Figueras, il y reste interné jusqu’au 2 février 1943, date à laquelle il est placé en résidence surveillée à Jaraba jusqu’au 24 mai 1943. Dirigé sur Madrid puis Gibraltar où il arrive le 28 mai 1943, il réussit à embarquer à destination de la Grande-Bretagne sur le S/S « Santa Rosa » qui quitte Gibraltar le 30 mai 1943. Débarqué à Greenock le 4 juin 1943, Sriber séjourne à Camberley, puis à Patriotic School du 6 juin au 9 juillet 1943 avant d’être affecté à la 3e Compagnie de l’Infanterie de l’Air à Camberlay le 10 juillet 1943.

Finalement, las d’attendre et désireux d’entrer rapidement dans l’action, il se porte volontaire pour le BCRA où il est muté le 10 septembre 1943. Jean Sriber est parachuté en France, dans la nuit du 2 au 3 mars 1944, à La Chamelle, près de Nogent-sur-Seine, en qualité d’instructeur de sabotage mis à la disposition du délégué militaire de la région A. Son pseudonyme est « Faucheuse ». Arrêté à Paris le 19 mars 1944, emprisonné à Fresnes jusqu’au 9 avril 1944, il est transféré à Châlons-sur-Marne le 10 avril 1944 avant de revenir à Paris le 13 juin 1944. Déporté le 16 août 1944 à destination de l’Allemagne, son train est stoppé en gare de Bruxelles par l’avance alliée. Sriber y est libéré le 3 septembre 1944 par la Résistance belge.

Revenu à Paris, il rejoint l’état-major FFI le 10 septembre 1944 puis la Direction générale des Services spéciaux le 12 septembre 1944. Affecté à la Compagnie des Services n°1 à Paris à compter du 1er octobre 1944 avec le grade de lieutenant, il est détaché au Centre d’Ecoles de la DGER le 1er janvier 1945.
Remis de ses blessures et mauvais traitements, Jean Sriber se porte alors volontaire pour intégrer le 2e régiment de chasseurs parachutistes (2e RCP) en février 1945. En tant que lieutenant, il est nommé chef de troop au sein du 1er squadron du lieutenant Mairet et assure notamment la cohésion de ses hommes et la formation des jeunes recrues. Dans la nuit du 7 au 8 avril 1945, il est parachuté avec son stick dans la province de Drenthe (Pays-Bas) dans le cadre de la mission « Amherst ».

Démobilisé le 18 septembre 1945 et de retour à la vie civile, Jean Sriber connaît une brillante carrière professionnelle en tant que haut fonctionnaire, d’abord comme administrateur en Indochine puis comme directeur de cabinet de Robert Galley au ministère des Armées et inspecteur des finances. Il était commandeur de la Légion d’honneur, titulaire de la croix de guerre 1939-1945, de la médaille de la Résistance, de la médaille des évadés et de la croix de guerre hollandaise. Décédé le 7 septembre 2012 à Paris, il a été inhumé au cimetière de Montparnasse.


Fabrice Bourrée

Sources : 
Service historique de la Défense, 16P 555 910 (dossier d'homologation de Jean Sriber)
Revue de la Fondation de la France libre, septembre 2012, n° 45