Rue Maurice Garnier, Royan

Légende :

Nom de rue attribué au résistant Maurice Garnier, tué le 14 avril 1945 lors du bombardement de Royan

Genre : Image

Type : Noms de rue

Producteur : Claude Richard

Source : © Cliché Claude Richard Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : Août 2017

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Poitou-Charentes) - Charente-Maritime - Royan

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Contexte historique

Engagé dans la Marine en 1916, Maurice Garnier est alors commissaire de 3ème classe, au service du chiffre (M.B.A.), à bord du Marceau, division des flotilles de l'Adriatique. Fin 1918, il est désigné pour continuer ses services auprès de l'Attaché naval à l'Ambassade de France à Rome.

A la déclaration de la guerre, sa position est nette. Dès 1939, il sollicite avec succès une affectation au 2ème Bureau. Homme d'action ayant profondément ancré en lui le sentiment de l'honneur et du devoir, il a su créer un réseau de collaborateurs actifs et ainsi procurer de nombreux renseignements très précis sur les agissements de l'ennemi. Luttant pied à pied avec l'occupant qu'il se plait à railler, à moquer, à désarçonner par sa verve et son audace, il intervient plusieurs fois auprès de l'armée allemande pour éviter aux vauxois des vexations et des sévices.

A partir du 1er août 1943, il se rallie à la Résistance militaire, recevant chez lui des agents de liaison et de renseignement, exécutant personnellement des reconnaissances, fournissant des plans, indiquant les positions défensives ennemies de toute la région Nord-ouest de la zone de Royan. Maurice Garnier est un homme cultivé, maniant aussi bien la langue de Goethe que celle de Shakespeare. Un jour, en entendant les Allemands se moquer de son allure très anglaise, Maurice Garnier s'en prend à eux. Il est arrêté et questionné par la Gestapo pendant deux jours, puis libéré. Il avait étudié avec minutie les tâches à accomplir après la libération. Rien n'avait été omis pour que, dès le départ de l'envahisseur, tous les services soient en place afin de reprendre dans la liberté reconquise, le travail de reconstruction morale et matérielle.

Début avril 1945, Jean Godet, chef de l'antenne sud, contacte Maurice Garnier qui lui assure la coopération de 30 soldats de l'armée allemande. Il a en effet réussi à contacter et convaincre les éléments polonais, autrichiens, tchèques, alsaciens et lorrains incorporés d'office dans la Wehrmacht. Il les a organisés, a pourvu les groupes de chefs qui, au moment de l'attaque sur Royan, ont déserté et se sont immédiatement mis au service de l'armée française. Ceux-ci ont guidé les chars français à travers les champs de mines, renseigné et précédé les éléments de premier échelon. Ils ont ramassé des armes et se sont battus aux côtés des troupes françaises. Avertis par Maurice Garnier dans la soirée du vendredi 13 avril, les vauxois attendent l'opération "Vénérable". Il propose à la famille Audureau de venir se protéger dans son abri. Il s'agit d'une tranchée creusée près des chais, recouverte de planches et de terre. Les habitants de la ferme préfèrent rester chez eux, dans leur propre abri. Bien leur en a pris. Le lendemain matin, 14 avril 1945, Maurice Garnier sera tué par une bombe avec deux de ses employés, Louis et Emilienne Madelaine, et son chien.