Plaque à la mémoire de Gérard Duvergé, Agen

Légende :

Plaque apposée sur le mur du collège, 29-33 Rue Baudin à Agen

Genre : Image

Type : Plaque commémorative

Producteur : Pascal Londero

Source : © Cliché Pascal Londero Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : Septembre 2017

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Lot-et-Garonne - Agen

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Contexte historique

Né le 16 juin 1896 à Monségur (Gironde), mort sous la torture le 29 janvier 1944 à Agen (Lot-et-Garonne) ; instituteur ; militant laïque ; anarchiste ; résistant au sein du mouvement Libération puis des MUR dans le Lot-et-Garonne.

Fils d’un gendarme, Gérard Duvergé, titulaire du brevet élémentaire, devint instituteur en 1913, en Loire-Inférieure (Loire-Atlantique). Mobilisé pendant la Première Guerre mondiale (1915-1919), gazé (ypérite), il revint malade. Instituteur dans l’Aisne puis dans le Lot-et-Garonne à partir de 1929, d’abord à Bruch puis à Agen à partir de 1935 (écoles Jules-Ferry et Jasmin), il se maria en septembre 1919 à Luscan (Haute-Garonne). Selon un témoignage, il aurait été professeur au lycée Chaumié à Agen, sans doute en 1942. Anarchiste, il milita au sein du groupe d’Agen, publia de nombreux articles dans la presse libertaire, sous le pseudonyme de Fred Durtain. Il se spécialisa dans l’enseignement pour enfants arriérés et anima des œuvres péri et post-scolaires (amicales, colonies de vacances, camping). Il devint président de la Fédération des œuvres laïques (FOL) du Lot-et-Garonne, et fut à l’origine de la création, avec sa compagne Henriette, de la section camping de la FOL. Il hébergea des républicains espagnols. En collaboration avec Aristide Lapeyre, une école libertaire se mit en place à Agen pour la rentrée de septembre, mais la guerre éclata et il fut mobilisé en Alsace. Franc-maçon, révoqué de l’enseignement fin 1940 par Vichy, Gérard Duvergé fut réintégré dans l’enseignement en 1942.

Il participa à une première tentative de création du Front national puis rejoignit la CGT clandestine et le mouvement Libération en formation. Il quitta Agen pour s’installer à Feugarolles. Vers le mois de juillet 1942, il adhéra au Parti communiste et devint, sous le pseudonyme de Chevalier, responsable départemental de Libération après l’arrestation de Gérard Duprat au début de l’année 1943. Cofondateur des MUR, il fut choisi comme chef départemental des maquis, avec en particulier la responsabilité du maquis de la Torgue. Dénoncé, arrêté par la police allemande le 28 janvier 1944 alors qu’il souffrait d’un cancer du poumon, il fut torturé. Les Allemands le présentèrent ensuite à l’hôpital qui refusa de le recevoir. Il mourut dans une cellule de la caserne Lacuée quelques heures plus tard. Le jour de ses obsèques à Feugarolles, la police allemande tira sur les personnes présentes. Plusieurs furent blessées, d’autres arrêtées et déportées. En 1948, le ministère de l’Éducation nationale le proposa pour une citation à l’ordre de la Nation (3 juin 1949) alors qu’il avait été promu chevalier de la Légion d’honneur l’année précédente.

Une plaque fut apposée sur le mur du collège Jasmin à Agen ; son nom fut donné à des rues de Feugarolles et d’Agen.


Jean-Pierre Besse, Jacques Girault pour le Maitron des fusillés

SOURCES : Arch. Nat. F 17/16084. – Amis si tu tombes, les communistes du Lot-et-Garonne dans la Résistance, 1986. – Bernard Lareynie, Gérard Duvergé, le libertaire, Tonneins, Éd. La mémoire du fleuve, 1999. – La Dépêche du Midi, 12 février 1999.