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Ma Résistance en Drôme-Ardèche de Pierre Millet, 2017

Légende :

Couverture de l'ouvrage du résistant Pierre Millet, Ma Résistance en Drôme-Ardèche, paru aux éditions Chemin de mémoire en 2017 -

Dans cet ouvrage, publié en 2017 à compte d'auteur, Pierre Millet raconte les vingt-cinq premières années de sa vie en s'attardant plus longuement sur ses actions de résistant et sur sa participation au devoir de mémoire en rendant hommage à ses camarades de combat lors de leurs obsèques ou de cérémonies commémoratives

Genre : Image

Type : Couverture

Source : © Collection Pierre Millet Droits réservés

Détails techniques :

Scans de documents (voir recto et verso).

Date document : Juillet 2017

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ardèche

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Analyse média

Ma Résistance en Drôme-Ardèche comporte trois parties d'inégale importance.
La première, la plus courte, est intitulée « Avant Résistance », puis le cœur de l'ouvrage a pour titre « Résistance » et, enfin, la dernière partie traite des hommages.
Chaque partie comporte un nombre variable de chapitres indépendants les uns des autres, ce qui rend la lecture aisée tout comme le style concis, précis et sans fioritures. Toutefois, une carte localisant les principaux lieux mentionnés aurait été la bienvenue.

Dans la partie centrale de son livre, Pierre rappelle que ses débuts en Résistance consistent à distribuer des journaux clandestins, des tracts, à récupérer des armes, des munitions et même des chaussures à la cartoucherie, avant de participer à des coups de main, la nuit, dans la vallée du Rhône.

Ses papiers en règle car il est exempté du STO, il peut circuler librement et être en liaison avec des maquis.

Il participe à des actions de résistance, notamment le 4 mars 1944, lors de l'arrestation de trois miliciens au Tracol à Toulaud et de leur interrogatoire par trois gendarmes, ou encore le 8 juin, lors de la récupération sur le terrain Adjoint près du Gerbier-de-Jonc d'un homme parachuté, suspendu dans des arbres [il s’agit du commandant Guy Frédéric Vivier, dit Isotherme, qui se croyait dans le Cantal] ; le 23 juin, lors de la libération, à l'hôpital de Valence, qu'il connaît bien, d'un des blessés de l'expédition tragique du Pouzin du 16 juin ; le 27 juin, lors de la réception d'un parachutage à Gilhoc, qui se termine dramatiquement par le crash de l'avion….

Dans la dernière partie de son livre, s'il rend hommage à certains de ses compagnons connus pour leur rôle dans la Résistance en Ardèche  - Aimé Cases, alias Daniel, responsable du détachement Sampaix de la 7101e compagnie FTP, Louis-Frédéric Ducros, alias Frédo, futur auteur de Montagnes ardéchoises dans la guerre, le docteur Marc Bouvat, maire de Saint-Péray et résistant - il n'oublie pas certains combattants peu souvent sur le devant de la scène, sans négliger non plus certains lieux de tragédie, comme Juventin, commune de Toulaud, le 8 mars 1944, ou encore Le Pouzin, le 16 juin.

L'intérêt de ce livre est de montrer, dans une période sombre, le choix d'un jeune Français qui décide de s'opposer à l'occupant et au régime de Vichy afin que la France reste un pays de liberté. Pierre Millet choisit de résister de façon active. Son ouvrage est l'histoire de son vécu.


Alain Martinot

Contexte historique

Né le 25 octobre 1920 à Bordeaux, Pierre Millet arrive à Saint-Péray (Ardèche) en 1935, son père ayant été nommé « facteur des postes ».

Après avoir fréquenté le collège et le lycée technique à Bordeaux puis à Valence, Pierre entre sur concours à l'école d'apprentissage de la cartoucherie nationale de Valence. Déclaré inapte pour le service militaire suite à l'ablation d'un rein après un accident en 1936, Pierre Millet est requis, en septembre 1939, à la cartoucherie sur le poste qu'il occupait déjà. En 1940, il est affecté au bureau d'études.

Bien que réformé, il est appelé en juillet 1941 aux chantiers de jeunesse, groupement 14 au Cannet-des-Maures (Var). Son mariage le 18 octobre 1941 amène sa mutation à Die (Drôme). Ses problèmes médicaux et ses demandes font qu'il est détaché à l'hôpital de Valence, où il est planton de service auprès du colonel médecin-chef jusqu'à sa libération des chantiers, le 28 février 1942.

Il reprend ses activités à la cartoucherie, suit en septembre 1943 un stage de fraiseur d'une durée de 15 jours à Clermont-Ferrand et devient moniteur d'apprentissage. Son premier enfant, un fils, naît juste après son retour de stage.

Par un camarade de travail, il fait ses débuts dans la Résistance le 1er novembre 1943, date à laquelle il réalise et met en place un panneau au monument aux morts de Bourg-lès-Valence. Sur ce panneau, il avait écrit : « La Résistance, aux Morts pour la France ». De résistant légal  - puisqu’il travaille normalement le jour - il entre en clandestinité en avril 1944 par crainte d'être arrêté. Il rejoint un maquis de la 7101e compagnie FTP sous le pseudonyme de Pierrot. Il combat pour libérer l'Ardèche et s'engage pour la durée de la guerre jusqu'en octobre 1945.

Après la guerre, Pierre suit des études supérieures qui le conduisent au professorat de dessin industriel. Parallèlement, il donne des cours de promotion sociale le soir et le samedi. Il est aussi très impliqué dans des activités comme le mouvement HLM, et dans des associations d'anciens combattants. Il se fait un devoir de porter les valeurs de la Résistance dans les collèges et les lycées.


Alain Martinot