Stèle du lieu-dit "La Perière", Buzançais (Indre)

Légende :

Stèle érigée en mémoire du maréchal des logis chef Pavillon et du brigadier chef Garnier (du 8e régiment de cuirassiers), morts pour la France le 30 août 1944, située à proximité de Buzançais (Indre)

Genre : Image

Type : Stèle

Source : © ANACR Indre Droits réservés

Détails techniques :

Montage d'après photographies numériques en couleur.

Date document : 1945

Lieu : France - Centre - Val-de-Loire (Centre) - Indre - Buzançais

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Analyse média

Erigée en 1945 sur un terrain offert par M. Morin, financée par la municipalité, la stèle est située sur la route D 926 entre Buzançais et Sainte-Gemme.


ANACR Indre.

Contexte historique

Le 30 août 1944, vers 8 h du matin, les premiers éléments d’une colonne venant de Saint-Michel-en-Brenne se présentent devant Sainte-Gemme après avoir franchi plusieurs obstacles créés par les hommes du capitaine Baptiste Rocher sur la RN 726.

Cette colonne, forte de 105 véhicules de tous types, poursuit sa route en direction de Buzançais. C’est au lieu-dit « La Perrière » à 4,5 km de là, que le drame va se jouer.

En sens inverse arrive un side-car du 8e régiment de cuirassiers avec à son bord l’adjudant chef Pavillon et le brigadier chef Garnier, qui portent sur eux un ordre de repli destiné à la section Fagot cantonnée à Sainte-Gemme. Les deux militaires sont abattus et fouillés. Une estafette allemande repart en direction de Sainte-Gemme pour prévenir de la présence de résistants la fin de la colonne, qui fait immédiatement demi-tour.

Arrivés à l’entrée du bourg, pensant trouver les résistants dans le village, les soldats de deux ou trois camions descendent, les premiers tirs d’armes automatiques commencent. D’un seul coup, la moitié nord-ouest du village est incendiée. Les soldats allemands font sortir les habitants des maisons à coup de crosses. Pendant que l’arrière-garde de la première colonne incendie une partie du village, les troupes de la seconde colonne qui viennent d’arriver par la route de Mézières-en-Brenne envahissent le reste du village.

La ferme de la Régie est attaquée, les dépendances sont incendiées et pour cause, il y a là des munitions abandonnées par la section Fagot, camions et voitures à la croix de Lorraine. Pendant que l’on entend la fusillade dans une partie du bourg, les premiers otages sont regroupés devant l’église, ils seront 16 ou 17. Parmi eux se trouve madame Alizon, propriétaire du café-épicerie, elle y sera conduite et abattue d’un coup de feu, car cette dernière avait des journaux clandestins (La Marseillaise du Berry) sur le comptoir de son épicerie-buvette. Puis son commerce sera incendié. Quelques villageois se cachent encore dans leurs maisons pendant que d’autres gagnent les bois ou les vignes du sud du bourg.

De nouveaux incendies s’allument dans plusieurs maisons, ainsi qu’à la mairie et un second groupe d’otages est conduit près du monument aux morts. A 9 heures, Messieurs Bone, instituteur, Laurrain, réfugié de l’Est, Rigolet, le boulanger, et un jeune maquisard de 20 ans sont ligotés puis emmenés à Buzançais. Ils seront relâchés sur la route de Levroux.

Il est 14 heures, et les otages restés à Sainte-Gemme voient s’achever leur cauchemar. En effet, leurs gardiens ont changé à plusieurs reprises car les colonnes ennemies défilaient. Un moment arrêtées, les colonne allemandes reprennent leur progression.

Mais vers 16 ou 17 heures, un incendie en plein bourg, va provoquer d’autres représailles, car deux maquisards profitant de la trêve se hasardent sur la place du village, mais une autre colonne ennemie les surprend. Ils doivent leur survie à leur fuite par le chemin de Roy.

Des patrouilles de cette colonne parcourent le village, fouillent et incendient maison après maison. A la nuit tombée, ils mitraillent mortellement Madame Bertrand qui a été blessé aux jambes dans sa maison le matin même, et soignée par un médecin allemand. Elle brûlera dans l’incendie de sa maison. Puis d’autres maisons sont incendiées route de Vendoeuvres.

Les Allemands repartent tard dans la nuit, laissant le village à feu et à sang. 32 maisons sur 50 ont été détruites, ainsi que 5 des 6 commerces. Deux femmes, Mesdames Alizon et Bertrand, sont mortes au cour de cette journée.

Pendant ce temps à Buzançais, il est 13 heures, la colonne allemande arrive dans Buzançais, et fait halte aux « Grands Jardins », pénètre dans les maisons et rassemble 70 otages composés de 60 hommes et de 10 femmes. Ils sont emmenés près de l’église Saint-Honoré avant d’être relâchés. Puis, la colonne allemande incendie plusieurs bâtiments civils, administratifs (mairie, garages, maisons, église). 

Une colonne en provenance de Sainte-Gemme sème la terreur vers 22 h 30. Encore une fois, des destructions sont menées.


ANACR Indre.