André ROUYER

André Rouyer est né le 9 décembre 1914 à Haboudange (Moselle) Issu d'une famille d'agriculteur, André réussit parfaitement ses études primaires et parvient à intégrer la promotion de l'Ecole normale de Montigny-lès-Metz en 1930-1934. Par la suite, il est nommé instituteur à Carling. Il effectue son service militaire à Sétif (Algérie). Après son retour, il devient directeur de l'école de Créhange-Cité. Il est, alors, le plus jeune directeur d'école du département de la Moselle.

Le 21 août 1939, André Rouyer est mobilisé au sein du 291ème régiment d'infanterie. Le 19 juin 1940, il est blessé dans les Vosges. Fait prisonnier de guerre, il est très vite libéré au titre d'Alsacien-Lorrain dès le 6 octobre. Il revient en Moselle mais ne voulant pas supporter l'annexion allemande, il quitte le département pour rejoindre Nancy en zone interdite. Sa femme Fochette et son beau père Léon Gobert sont alors expulsés en zone non-occupée. Il les rejoint clandestinement en janvier 1941. Il créé avec son beau-père, l'Ecole des Alsaciens-Lorrains réfugiés, nombreux dans la ville savoyarde. En effet, elle regroupe plus de 150 élèves. Léon Gobert en prend la direction.

Après le débarquement allié en Afrique du Nord, le 8 novembre 1942, un comité de Libération est créé à Aix-les-Bains par le général de brigade Jean Merson. André Rouyer s'intègre en février 1943 en qualité de trésorier. Au cours de l'année, il est chargé en tant qu'officier au sein de l'Etat-Major de l'Armée secrète (AS) du secteur, des 1er et 4e bureaux. Il s'occupe particulièrement du recrutement et de l'emploi des effectifs. Il tente d'encadrer et de faire vivre les maquisards dans les secteurs d'Aix-les-Bains et Albens. Dans cette tâche, il est aidé par Robert Gachet et Antoine Brachet. Dans le même temps, en compagnie de Johannès Pallière et du lieutenant Auguste Périn, André Rouyer effectue une reconnaissance dans l'Albanais de Rumilly pour repérer des zones de parachutages. Il travaille aussi avec Jacques Paoli, chargé de l'action politique, pour la confection de fausses cartes d'identité et de faux tickets d'alimentation.

Arrêté sur dénonciation le 29 janvier 1944, il est interné à la Villa Ménager, siège de la Gestapo de Savoie à Chambéry. Libéré puis arrêté une seconde fois par le lieutenant de la Gestapo Walter Goubaud, le 20 mars, en compagnie de son beau-père Léon Gobert, il est envoyé à Lyon puis à Compiègne. Déporté le 15 juillet au camp de concentration de Neuengamme (Allemagne), il y voit l'arrivée de deux Aixois, Johannès Pallière et François-Gabriel Dufour. Maitrisant parfaitement l'allemand, André Rouyer est affecté au principal service de l'administration de la SS du camp, l'Arbeitsstatistik, chargé de l'emploi de la main d'oeuvre. Il établit donc la liste des déportés pour les kommandos de travail extérieurs.

Au cours des mois d'avril et mai 1945, la victoire alliée semble proche. De nombreux déportés sont enfermés dans des bateaux mouillés dans la baie de Lübeck-Neustadt, afin d'être évacués vers la Norvège. Ces derniers sont très violemment bombardés par l'aviation alliée et plusieurs d'entre eux sombrent. André Rouyer meurt le 3 mai à bord du à bord du Thielbeck.

Il est décoré le 16 juin 1946, à titre posthume, de la Médaille de la Résistance française avec Rosette. En 1996, un groupe scolaire de Château-Salins (Moselle) prit le nom d'André Rouyer.

Eric le Normand in DVD-ROM La Résistance en Savoie