"La libération des pays de Savoie"

En juillet, l'état-major des FFI de Haute-Savoie réuni à Montremont (Thônes) organise la réception et la protection du parachutage annoncé pour août sur le plateau des Glières et met sur pied le plan de libération du département. Les combats pour la libération du département commencent réellement avec le grand parachutage du 1er août 1944 aux Glières. Le matériel largué est impressionnant. Il permet d'armer de nombreux maquisards venant s'ajouter à ceux déjà armés et, surtout, il donne un moral d'acier à toute cette jeunesse qui, se révélant au grand jour, est maintenant pressée d'en découdre avec l'ennemi. Déjà en juillet, les accrochages et les combats ont été fréquents et violents. La Résistance s'organise pour le combat final. Le 6 août 1944, elle lance un tract dans tout le département "La libération du pays approche" afin de prévenir les populations et, le 12 août 1944, c'est le déclenchement des opérations pour les combats de la Libération, au moment où le débarquement en Provence est annoncé. Ainsi les combats pour la libération des villes et des villages démarrent-t-ils le 15 août 1944 dans la haute vallée de l'Arve et à Evian ; les maquisards libèrent Chamonix, Megève, Le Fayet, Evian, Sallanches et se battent durement pour libérer Thonon et Cluses avant de converger vers le nord-ouest où d'autres maquisards sont en train de libérer Saint-Julien et Annemasse et, enfin, le 18 août les forces de la Résistance se concentrent autour d'Annecy. Des résistants obtiennent la reddition de la Milice sans tirer un coup de feu, tandis que d'autres reçoivent les émissaires allemands à Chavoires pour aboutir à la capitulation sans condition de la Wehrmacht. Le samedi 19 août 1944 à dix heures, la Haute-Savoie est le premier département de France libéré par lui-même. Il devient une terre libre au milieu d'une zone d'Occupation allemande. Les combattants FFI poursuivent ensuite le combat hors de la Haute-Savoie, en Savoie et dans l'Ain.

Dès le 8 août, la vallée de Tarentaise est libérée par l'action des résistants armés par le parachutage du col des Saisies. Ne pouvant se permettre de perdre cette route stratégique vers l'Italie, les Allemands entament de durs combats pour reconquérir le terrain perdu. Le 21 août, Aix-les-Bains est libérée puis Chambéry, Albertville et Montmélian. En Combe de Savoie, les résistants se heurtent aux forces allemandes qui se replient depuis Grenoble en direction de la Maurienne. Les libérations des deux vallées de Maurienne et de Tarentaise vont être âpres et difficiles. Les embuscades se multiplient et les Allemands utilisent toutes les méthodes possibles pour passer en incendiant des hameaux, fusillant des civils et en utilisant des otages comme boucliers humains. A partir du mois de septembre, la quasi-totalité du département est libérée. L'ennemi s'est replié en Haute-Tarentaise et en Haute-Maurienne où il tient les crêtes alpines et impose un combat trop difficile pour les résistants savoyards et haut-savoyards sous-équipés en armes lourdes. 

Source(s) :

CD-ROM La Résistance en Haute-Savoie, AERI, 2004 et DVD-ROM, La Résistance en Savoie, AERI, 2012.

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