Maurice Kriegel-Valrimont

Légende :

Maurice Kriegel-Valrimont, membre du COMAC

Genre : Image

Type : Portrait

Source : © Archives Assemblée nationale Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Lieu : France

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Contexte historique



Fils d'immigrés juifs de l'Autriche-Hongrie venus s'installer en Alsace, Maurice Kriegel-Valrimont obtint en 1934 une licence de droit à l'université de Strasbourg. Il participe à Strasbourg au mouvement Amsterdam-Pleyel, au Comité de vigilance des intellectuels antifascistes (CVIA) et à l'Union fédérale des étudiants (UFE), et il aide occasionnellement les militants du parti communiste : c'est ainsi qu'il traduit en allemand pour L'Humanité d'Alsace-Lorraine, les documents du congrès d'Arles, IXe congrès du Parti, 25-29 décembre 1937.

Ses premiers rapports avec les communistes se firent par l'intermédiaire d'étudiants originaires d'Europe centrale. Parmi eux, une étudiante de Varsovie, Mala Ehrlischster qui deviendra sa première épouse dont il se séparera en 1938. Elle sera tuée à Marseille lors d'une distribution de La Marseillaise, journal du Front national, quelques jours avant la libération de la ville.
Maurice Kriegel poursuivit des études supérieures de doctorat mais ses activités politiques et syndicales le conduisirent vers une autre voie. A Paris, rédacteur dans un service de contentieux, il entra à la LAURS (Ligue d'action universitaire républicaine et socialiste), mouvement étudiant proche de la Ligue des droits de l'homme dont il fut le délégué. Adhérent, dès son arrivée à Paris, à la CGT réunifiée, Maurice Kriegel-Valrimont participa très activement aux grèves de juin 1936 chez les employés d'assurances. C'est ainsi qu'en 1937, il fut élu, à vingt-trois ans, secrétaire général d'un syndicat de 10.000 adhérents. La Fédération était alors dirigée par les ex-confédérés Albert Gazier et Oreste Capocci, Christian Pineau étant responsable des banques. Il sera licencié une seconde fois, au lendemain des accords de Munich.
 Dès le milieu de l'année 1938, il se consacra donc à plein temps à l'activité syndicale, dirigeant la Chambre des employés de la Région parisienne et participant, avec Albert Gazier, au congrès de la Fédération internationale des employés à Berne. C'est à cette époque qu'il publia un premier article syndical dans L'Humanité. Le déclenchement de la guerre, la mise hors la loi du PC puis l'exclusion des unitaires de la CGT contribuèrent à son refus de faire chorus avec les anticommunistes. Appelé à Angoulême dans un peloton d'élèves-officiers, il fut exempté pour raison de santé en décembre 1939. Il retourna alors à Paris, vécut avec sa compagne Paulette Le Souef et travailla comme expert chez des conseils juridiques. 

Après avoir participé à l'exode, Maurice Kriegel-Valrimont revint à Paris en juin 1940. Ses parents, expulsés d'Alsace, s'établirent d'abord à Caen, puis à Toulouse. Maurice Kriegel-Valrimont demeura encore neuf mois à Paris où il poursuivit ses activités professionnelles, puis il franchit la ligne de démarcation début 1942 et retrouva sa famille à Toulouse. Il y rencontra Jean-Pierre Vernant, Pierre Hervé. Mais c'est finalement Raymond Aubrac, qui s'était lié d'amitié avec son frère André, qui lui proposa de travailler avec lui à Libération-Sud, début 1942. Aux côtés de d'Astier de la Vigerie, Pascal Copeau et d'autres, il s'installa à Lyon afin d'y prendre des responsabilités dans le secteur militaire sous le pseudonyme de "Fouquet". C'est à cette époque qu'il contribua à la formation de l'Armée secrète avec Delestraint. De nouvelles recrues vinrent s'adjoindre : Malleret, évadé d'un Stalag et recruté à Lyon, Serge Ravanel, recruté par Bordier. En mars 1943, il fut arrêté par la police française avec, entre autres, Raymond Aubrac, Ravanel, Morin-Forestier : tous furent incarcérés à la prison Saint-Paul. La Gestapo de l'hôtel Terminus s'intéressa à eux, les interrogea puis les rendit aux autorités françaises. Maurice Kriegel-Valrimont fut puissamment servi par sa connaissance de l'allemand, qui lui permit de suivre son interrogatoire. Il inventa avec Aubrac un faux aveu de marché noir et ils furent renvoyés à la prison Saint-Paul. Aubrac sortit le premier de prison grâce à une démarche de son épouse Lucie auprès du procureur. Les autres (Kriegel-Valrimont, Ravanel et Forin-Morestier) furent transférés à l'hôpital de l'Antiquaille d'où, le 24 mai 1943, un groupe-franc de Libération se présenta comme des agents de la Gestapo et les délivra. 

Après quelques jours de clandestinité dans les environs de Lyon, Kriegel-Valrimont gagna Paris pour y reprendre le combat. À partir de juin 1943, l'activité des MUR commença à prendre une forme plus élaborée. L'action ouvrière fut détachée comme organisme indépendant, Maurice Kriegel-Valrimont en devint le délégué national et Action fut fondée, initialement en tant qu'organe de l'action ouvrière : sabotages, lutte contre le STO, revendications, etc.
Début 1944, des départs et des arrestations entraînèrent une réorganisation de la direction des MUR. Une dizaine de dirigeants demeuraient en activité et une nouvelle répartition des tâches fut adoptée : Copeau et Degliame-Fouché exercèrent conjointement la direction, Hervé, Cuvillon et Baumel le secrétariat et Kriegel-Valrimont devint responsable militaire. C'est à ce titre qu'il fut chef d'état-major des Corps-francs de la Libération, nouvelle formation, créée pour unifier les actions militaires des MUR, assisté de Ravanel, Leduc et Ribier. Il poursuivait par ailleurs la publication d'Action et la direction de l'action ouvrière.
Enfin, en avril 1944, la préparation de l'insurrection nationale amena le Conseil national de la Résistance à se doter d'un comité d'action militaire (COMAC) où étaient délégués Pierre Villon pour le Front national et les FTP, "Vaillant" (de Vogüe) pour la zone nord et Kriegel-Valrimont pour la zone sud ; le général Revers était adjoint comme conseiller technique par l'ORA (Organisation de résistance de l'armée). Chaban-Delmas participait au COMAC comme délégué militaire national de l'état-major de Londres.

Le COMAC participant au commandement de toutes les formations militaires de la Résistance unifiées dans les Forces françaises de l'intérieur, devait assurer, après le Débarquement, leur engagement aux côtés des armées alliées et surtout préparer et déclencher l'insurrection nationale. Dès le début de l'insurrection parisienne, Kriegel-Valrimont représenta le COMAC à l'état-major de la Région parisienne installé sous la place Denfert-Rochereau. En accord complet avec Villon et de Vogüé, il rédigea la protestation du COMAC contre la trêve et ils contribuèrent ainsi, le 21 août, à son rejet au cours d'une réunion décisive du Conseil national de la Résistance. Après un accord conclu le 22 août avec Alexandre Parodi (délégué général du gouvernement provisoire) en vue de mener l'insurrection parisienne à son terme, Kriegel-Valrimont exalta dans la cour de la préfecture de police, devant une foule de policiers, en présence de Luizet, préfet de police, et de Rol-Tanguy, cet appel au combat. Le 25 août, von Choltitz arrêté, fut conduit par Rol-Tanguy, Chaban-Delmas et Kriegel-Valrimont à la gare Montparnasse où il signa une série d'ordres afin que les derniers points d'appui allemands cessent les combats. Le lendemain après-midi, Kriegel-Valrimont participa avec de Voguë à la descente des Champs-Élysées puis il se rendit à Notre-Dame en voiture aux côtés du général Juin. 

À partir de septembre 1944, Kriegel-Valrimont siégea dans les divers organismes de direction de la Résistance et continua d'administrer le COMAC dont le rôle fut prolongé trois ans après la Libération. Un film, tourné par le service cinématographique de la 2e DB, est conservé où figure Kriegel-Valrimont en présence de De Gaulle.
La gauche du MLN, dont Kriegel-Valrimont, forma en février 1945 avec le Front national, les Mouvements unis de la Résistance française (MURF). À l'Assemblée consultative, Kriegel-Valrimont était rapporteur général de la commission de la Défense nationale dont Pierre Villon était le président ; il participait également à la commission du Travail et des Affaires sociales.
Dès le début de 1945, sa carrière politique se dessina plus nettement. Avec d'Astier, Pierre Cot, Copeau,Pierre Meunier et P. Hervé, il participa à la formation d'un groupe de républicains et résistants qui sera le noyau initial de l'Union progressiste. Dès ce moment, en accord avec Maurice Thorez, il prépara sa candidature en Meurthe-et-Moselle avec le soutien de la fédération communiste locale. Il fut enfin élu député progressiste du département à la Constituante, le 21 octobre 1945. 

Pendant la première période qui suivit la Libération, Kriegel-Valrimont n'était pas un élu du parti communiste mais un des animateurs du courant favorable à l'Unité. C'est Maurice Thorez qui lui proposa, ainsi qu'à Pierre Hervé, de devenir un élu du parti avec un statut de caractère un peu exceptionnel, toutes leurs activités dans la Résistance devant être prises en compte au titre du parti. Au XIème congrès (Strasbourg, juin 1947), Maurice Kriegel-Valrimont fut élu directement au comité central. À la première Constituante, il siégea à la commission de défense nationale et il fit de nombreux cours sur les questions militaires à l'école centrale du Parti. Dans la seconde Constituante, élue le 2 juin 1946, Kriegel-Valrimont passa du statut d'apparenté à celui de député communiste et devint président de la commission de Justice et de législation générale de l'Assemblée. Il fut élu plus tard vice-président de la Haute Cour de justice aux côtés du socialiste Louis Noguères.
Réélu en novembre 1946 à la première Assemblée nationale de la IVe République, il fut pressenti par Maurice Thorez pour être garde des Sceaux. Durant toute cette période, Kriegel-Valrimont continua simultanément à diriger Action, qui s'était transformée en septembre 1944 en grand hebdomadaire politique, dont la direction quotidienne était assurée par Victor Leduc qui en avait eu la charge dès la fin de la clandestinité, le secrétaire de rédaction étant Francis Ponge.
Le style, volontiers ouvert et non conformiste correspondait alors à l'esprit de la Résistance. Le parti de Maurice Thorez n'y faisait pas obstacle. Toutefois, après la constitution du Kominform, ce qui passait pour une nécessaire audace fut alors tenu en suspicion.
En juin 1947, le XIème congrès du parti siégea à Strasbourg et Kriegel-Valrimont fut élu au comité central. C'est Maurice Thorez qui lui annonça cette promotion inhabituelle puisqu'il sautait par-dessus la situation de membre suppléant et il assistait, en même temps que Bonte et que Cogniot, aux séances du bureau politique. En 1949, Action devint organe du Mouvement de la Paix sous la responsabilité d'Yves Farge. Kriegel-Valrimont fut nommé responsable du Bureau de presse du parti (à l'exception de L'Humanité et de Ce Soir), soit quelque douze journaux quotidiens, les hebdomadaires, l'agence centrale de publicité, l'agence de presse l'Union française d'information ; Kriegel-Valrimont fonda également une école centrale de journalistes.

Tête de liste communiste à Nancy aux élections municipales de 1947, il siégea au conseil municipal de cette ville jusqu'en 1963. Les révélations du XXème congrès du parti soviétique et le rapport secret étant peu à peu connus, Kriegel-Valrimont, au comité central de juin 1956, qui préparait le XIVème congrès, appuyé par Pierrard, Pronteau et J.-P. Vigier, proposa une dizaine d'amendements favorables à ce congrès. Mais le congrès lui-même, tenu au Havre, maintint tels quels les organes dirigeants du parti. Les événements de Budapest et l'anticommunisme qu'ils soulevèrent en France ressoudèrent l'union du parti. L'année suivante, la situation politique interne du parti français infléchit un peu à partir de la chute du groupe antiparti (Molotov, Kaganovitch, Malenkov) en URSS. Au congrès de l'Union interparlementaire de Londres en septembre 1957, Kriegel-Valrimont rencontra pour la première fois une délégation soviétique depuis la chute du groupe anti-khrouchtchévien et les conversations qu'il put avoir alors allaient dans le sens d'une mise en cause du stalinisme dans le prolongement du rapport secret.
Libéré de ses fonctions parlementaires après les élections de 1958, Kriegel-Valrimont fut alors chargé de prendre en mains la rédaction en chef de l'hebdomadaire central du parti France-Nouvelle aux côtés de François Billoux qui en assurait la direction politique. Convaincu que le Parti communiste français, contrairement au Parti communiste italien, ne prenait pas ses distances avec le stalinisme, Kriegel-Valrimont décida alors de demander une entrevue au Bureau politique ; il fut reçu par une délégation de la direction, à laquelle participaient Duclos et Waldeck Rochet, devant laquelle il lut un texte qui exprimait ses divergences avec Thorez. Cette démarche mit fin à l'activité de dirigeant communiste de Kriegel-Valrimont qui se trouva amalgamé à Servin et Casanova dans l'acte d'accusation dressé contre eux au XVIème congrès. Devant le comité fédéral de Meurthe-et-Moselle, le procès de Kriegel-Valrimont fut instruit par Leroy. Kriegel-Valrimont exposa le contenu de ses divergences puis prit congé un à un de ses camarades. 

Après 1961, Kriegel-Valrimont ne renouvela plus son adhésion au parti. Il demeura également étranger aux pratiques oppositionnelles de cette époque. Il prit sa retraite à Paris et dans la Nièvre, tout en restant très actif dans le débat politique. Maurice Kriegel-Valrimont est décédé le 2 août 2006 à Paris.


     Maurice Kriegel-Valrimont

The child of Jewish immigrants from Austro-Hungary who settled in Alsace, Maurice Kriegel-Valrimont received his law degree from the University in Strasbourg in 1934. He participated in the Amersterdam-Pleyel movement, the Comité de Vigilance des Intellectuels Antifascistes (CVIA), and the Union Fédérale des Étudiants (UFE). He also sometimes dabbled with the militants in the Communist Party. He would later translate documents from the IXth congress, dated December 25th to 27th, 1937, for L'Humanité in Alsace-Lorraine.

Kriegel-Valrimont first got involved with the Communist Party through a group of fellow students who shared his Central European background. He met his first wife, Mala Ehrlischster, a student from Warsaw, through the Party as well. They separated from in 1938. She was later killed in Marseille distributing the Front National paper, La Marseillaise, only days before the city was liberated. Maurice Kriegel continued to study for his doctorate, but his politics and involvement with the trade unions put him on another path. In Paris, as a copywriter for a legal firm, he became involved in LAURS (Ligue d'action universitaire républicaine et socialiste), a student movement closely involved with the Ligue des droits de l'Homme of which Kriegel was already a member. As a member of the united CGT, Kriegel-Valrimont was extremely active in the strikes of June, 1936, alongside other insurance company employees. As a result, he was elected as Secretary General of a trade union with 10,000 members at the tender age of twenty-three. Albert Gazier and Oreste Capocci, both former confederates, served as heads of the Fédération, and Christian Pineau was responsible for the banks. But he was dismissed in the aftermath of the Munich Agreement. For all of 1938, Kriegel-Valrimont dedicated all of his time to the trade unions as leader of the Chambre of employés de la Région parisienne. He also worked with Gazier in the Fédération's international congress in Berne. It was at this time that he wrote his first article for L'Humanité. With the start of the war, Kriegel-Valrimont activities with the PC became illegal. The subsequent barring of members of the CGT contributed to his disdain for the anti-communists, and he refused to join them in spite of the political climate. He was summoned to Angoulême to serve in the military, but he was dismissed from service for health reasons. He returned to Paris where he lived with his companion, Paulette Le Souef, and worked as a legal expert for a firm.

After fleeing the city during the Exodus, Kriegel-Valrimont returned to Paris in June of 1940. His parents, who had fled from Alsace, settled in Caen, a town close to Toulouse. Kriegel-Valrimont spent nine months in Paris where he continued to work. He then crossed the Demarcation Line in the beginning of 1942 and joined his family in Toulouse. There he met Jean-Pierre Vernant and Pierre Hervé. Raymond Aubrac, a friend of Kriegel-Valrimont's brother André, convinced him to join Libération-Sud. In order to work alongside d'Astier, Pascal Copeau, and others, Kriegel-Valrimont moved to Lyon and became head of the military sector, taking on the pseudonyme «Fouquet.» He also helped to form and organize the Armée Secrète (AS) with Delestraint. New recruits joined the movement as well, including Alfred Malleret, who had managed to escape the Stalag, and Serge Ravanel, who had been brought in by Bordier. In March of 1943, Kriegel-Valrimont was arrested by the French police with Aubrac, Ravanel, and Morin-Forestier. They were interrogated by the Gestapo at their headquarters in the Hotel Terminus, and then were turned back over to the French police and taken to the prison at Saint Paul. Kriegel-Valrimont, thanks to his German, managed to concoct the story that he and Aubrac were merchants selling goods on the black market rather than resistance fighters. Aubrac escaped thanks to his wife, Lucie, who was good friends with a prosecutor. The others (Kriegel-Valrimont, Ravanel, and Forin-Morestier) were transferred to the hospital at Antiquaille, and then escaped on May 24th, 1943, thanks to a group-who impersonated Gestapo guards.

After a couple days in-hiding in Lyon, Kriegel-Valrimont left for Paris to continue his work for the Resistance. During June of 1943, MUR expanded and the sabotage unit became an independent entity. Kriegel-Valrimont became a key figure in MUR, and Action was founded as part of the sabotage unit, which was responsible for sabotage attack, recruiting from the STO, etc... In the beginning of 1944, because of the number of arrests and abductions of MUR members, the organization had to reorganize. A dozen new leaders and a new sector were named and created to compensate. Copeau and Degliame-Fouché became the new chiefs; Hervé, Cuvillion and Baumel became the secretaries, and Kriegel-Valrimont became head of the military. This new title made him head of the Corps-francs de la Libération, a new organization greeted to unify the military forces within MUR, and Ravanel, Leduc, and Ribier served as his deputies. Kriegel-Valrimont continued to help with the publication of Action as well as direction the sabotage unit.

Finally, at the end of April, 1944, the Conseil national de la Résistance was formed, and along with it, the committee's military unit, COMAC, which was connected to the Front National and the FTP, led by Pierre Villon. «Vaillant» (de Vogüé) was in charge of COMAC in the North Zone, and Kriegel-Valrimont was in charge of the South Zone. General Revers assisted as a technical consultant from ORA and Chaban-Delmas worked as a representative from London.

COMAC functioned as the authority for all of the other military groups in the Resistance who had been unified under the Forces Françaises de l'Intérieur. The goal was to make sure that the Resistance forces were ready to assist the Allied troops after the Allied landing and fight for France's liberation. From the beginning of this chapter of the fighting, Kriegel-Valrimont served as the COMAC's chief for Paris and the surrounding area, his headquarters located at Denfert-Rochereau. Supported by both Villon and de Vogüé, Kriegel-Valrimont openly protested a truce and helped to renounce the plan in front of the CNR on August 21st. After agreeing to continue to fight till the bitter end on August 22nd, thanks to negotiations led by Alexandre Parodi (a delegate in the temporary government), Kriegel-Valrimont delivered a powerful speech calling everyone to the fight in the middle of the police headquarters in Paris, in front of the police prefect, Luizet, and Rol-Tanguy. On August 25th, Von Cholitz was arrested and was taken in by Rol-Tanguy, Chaban-Delmas, and Kriegel-Valrimont at the Montparnasse train station where he signed orders to cease all combat on the German side. The next afternoon, Kriegel-Valrimont and de Vogüé rode down the Champs-Élysées to Notre-Dame with General Juin.

Beginning in September 1944, Kriegel-Valrimont served in several different sectors of the Resistance as well as continuing his administrative duties with COMAC, a role that lasted three years past the Liberation. A film, produced by 2e DB, shows a clip of Kriegel-Valrimont with General de Gaulle.

The left side of the MLN, of which Kriegel-Valrimont was a part, combined with the Front National to create the Movements unis de la Résistance française (MURF) in February, 1945. At the Assemblée consultative, Kriegel-Valrimont served as general of the commission de la Defense nationale, with Pierre Villon as president. Kriegel-Valrimont also participated in the commission du Travail and of Social Affairs.

At the beginning of 1945, Kriegel-Valrimont political career took off. With d'Astier, Pierre Cot, Copeau, Pierre Meunier, and P. Hervé, Kriegel-Valrimont helped to form a Republican group of resistants who would become the core of the Union progressiste. From that moment on, with Maurice Thorez's help, he began his campaign for Meurthe-et-Moselle with the support of the local communist party. He was elected to the position in the Constituent on October 21st, 1945.

During the period right after the Liberation, Kriegel-Valrimont was not representing the Communist party but rather those in favor of the Unité. It was Maurice Thorez, and soon after, Pierre Hervé, who suggested that he should run with a little-known party and trust that his background in the Resistance would win him votes. Maurice Kriegel-Valrimont was elected to the central committee in the XIth congress in Strasbourg, June of 1947. He served on the commission for National Defense during the first Constituante, and raised several issues about the state of the military academies. In the second Constituante, Kriegel-Valrimont having been reelected on June 2nd, 1946, was clearly aligned with the Communist party and became President of the commission de Justice and legislation générale of the Assemblée. He was elected to vice-president of the Haute Cour de justice later alongside the socialist, Louis Noguères.

Reelected in November of 1946 to the first nationale Assemblée of the IV République, Kriegel-Valrimont became the representative for Sceaux, orchestrated by Thorez. All the while, Kriegel-Valrimont continued his work for Action, which had morphed into a political paper in September of 1944, with Victor Leduc in charge of the day to day business, and Francis Ponge as editor. The paper's style—open and non-conformist—reflected the Resistance's influence, and Maurice Thorez's party did nothing to interfere. However, after the Kominform constitution, everything and anything was considered suspicious. In June of 1947, the XIth congress met in Strasbourg and Kriegel-Valrimont was elected to the central committee. Maurice Thorez informed him personally of this unusual promotion, which Thorez engineered by going over substitute members’ heads, after several meetings with Bonte and Cogniot. In 1949, Action became the heart of the Movement de la Paix under Yves Farge's care. Kriegel-Valrimont became head of the Bureau de presse for the party, which directed twelve daily newspapers (with the exception of L'Humanité and Ce Soir),the weekly magazines, the Central Publishing Agency, and the agency of Presse l'Union Française d'information. Kriegel-Valrimont also founded a school for journalists.

Leader of the Communist party in Nancy for the municipal elections of 1947, Kriegel-Valrimont served in the municipal government there until 1963. Because of changes within the XXth congress, the Soviet Communist party itself and it's ties to the French Communist party, Kriegel-Valrimont proposed a dozen new amendments in support of the Soviets to the central committee of the XIVth congress, led by Pierrard, Pronteau, and J.P. Vigier. But the congress, now in Havre, decided to remain neutral and continue in the same direction as before. The events in Budapest and the rising of anti-Communist sentiments in France began to chip away at the Party's unity. The next year, the French Communist party politics became less strict with the fall of the anti-Communist group (Molotov, Kagnovitch, and Malenkov) in the USSR. During the interparlimentary meeting in London in September, 1957, Kriegel-Valrimont, for the first time after the demise of the anti-Khrushchev party, met a Soviet delegation who spoke of challenging Stalinism. After leaving Parliament in 1958 following the elections, Kriegel-Valrimont took over as head of the party's main magazine, France-Nouvelle, alongside François Billoux. Kriegel-Valrimont was convinced that the French Communist Party would not distance herself from Stalinism, as the Italian party had. He asked for an audience with the Bureau Politique, and in front of Duclos and Waldeck Rochet, as well as the entire delegation, Kriegel-Valrimont expressed his growing disagreements with Thorez and his politics. This led to Kriegel-Valrimont being lumped into a group with Servin and Casanova, and all three were accused of trying to bring down the Party's leadership. In front of the federal committee at Meurthe-et-Moselle, Leroy tried Kriegel-Valrimont for his insubordination. Kriegel-Valrimont explained his reasons for leaving the party, and said goodbye to his comrades one by one.

From 1961 on, Kriegel-Valrimont never rejoined the Communist Party. He stayed away from any kind of opposition during that time. He retired to Paris and Nièvre, but still remained actively involved in the political debate. Maurice Kriegel-Valrimont died on August 2nd, 2006 in Paris.



Traduction : Catherine Lazerwitz

Sources : DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004.
Version réduite de la notice parue dans le Maitron, s'appuyant sur des notes de Kriegel-Valrimont et signée de Jean Maitron.

Arrestation du 15 mars 1943 à Lyon

Von Choltitz au PC du général Leclerc à Montparnasse