Légende :
Régime carcéral en vigueur à Eysses en janvier 1941.
Type : Témoignage écrit
Source : © Archives privées Corinne Jaladieu Droits réservés
Détails techniques :
Retranscription dans un document .pdf.
Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Lot-et-Garonne - Villeneuve-sur-Lot
Retranscription d'extraits d’une lettre témoignage adressée à Corinne Jaladieu le 25 février 2002. Le document d'origine est composé de 9 pages manuscrites sur feuilles de classeur perforées à petits carreaux (format : 21 x 29,7 cm).
Le 15 août 1940, Eysses passe sans transition d’un établissement destiné aux mineurs à une centrale de force destinée aux adultes considérés comme les plus dangereux. Alors que le nombre de détenus oscillait avant guerre autour de deux cents, en juin 1940, suite à la débâcle et à l’exode pénitentiaire, l’effectif atteint 7 à 800 détenus. Mais la prison ne comptera jusqu’au 30 septembre 1943 que 10% de politiques, comptant dans ses murs essentiellement des prisonniers de droit commun condamnés pour vols. Le régime carcéral qui s’applique est celui propre aux maisons centrales. Les premiers « politiques » (ils ne sont que 7) arrivent à Eysses en 1940 en provenance de la maison centrale de Poissy. Bagnards en tenue de bure, les quelques politiques demeurent mêlés aux droits communs. Dans la journée, les prisonniers travaillent dans les ateliers de la centrale. L’obligation de silence est de rigueur, de même que la marche au pas cadencé. L’alimentation de base est insuffisante, de façon à pousser le détenu à s’assurer un surplus grâce à son travail. Néanmoins, une instance est prévue permettant un dialogue entre surveillants et surveillés où les réclamations de ces derniers sont légales.
Sources : Corinne Jaladieu, La prison politique sous Vichy. L’exemple des centrales d’Eysses et de Rennes, L’Harmattan, 2002. Amicale des anciens d’Eysses, Eysses contre Vichy, 1940-…, Editions Tirésias, 1992.