Légende :
Ecrit à Eysses fin décembre 1943.
Genre : Image
Type : Poème
Source : © Dépôt MRN, fonds Amicale d'Eysses Droits réservés
Détails techniques :
Document papier manuscrit.
Date document : Fin décembre 1943
Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Lot-et-Garonne - Villeneuve-sur-Lot
Pierre Babinot, né le 9 avril 1896 dans le Gard, est condamné à un an de prison en juin 1943 pour "menées antinationales". Transféré à Eysses le 16 octobre 1943, il rédige ce poème Aurore nouvelle fin décembre 1943. La triste tonalité du début, signe d’un asservissement, laisse place à un espoir grandissant : la lueur d’une libération proche. Déporté à Dachau avec ses co-détenus en juin 1944, il est ensuite transféré à Mauthausen puis à la prison de Linz où il décède le 16 avril 1945.
Pierre Babinot relate, dans les dix premières lignes, le climat morose de l'année 1943 qui s'achève au moment où il rédige le poème. Le résumé est succinct mais les événements relatés sont significatifs et révèlent assez bien les conséquences de l'occupation allemande (« asservir les peuples, conquérir l'Orient ») et de l'oppression qui en découle (« le brasier infernal qui au loin flambe »). L'évocation de la bataille de Stalingrad en février 1943 (« vers les steppes, les neiges...un grand peuple s'est dressé criant Halte-là !) marque une rupture dans le ton employé jusqu'ici par l'auteur, montrant l'espoir qu'à fait naître cette première grande défaite allemande, un tournant dans la guerre.
Le poème se poursuit sur un ton combatif et teinté d'espoir.
La Résistance s'est organisée à Eysses (« notre discipline, nos efforts incessants ») et l'auteur s'appuie sur l'alliance de tous (« camarades en avant, tous unis ! »), pour leur libération et celle de la France (« communsites, gaullistes, réfractaires francs-tireurs ...l'union de tous fécondera...pour mater les sinistres tyrans »). Tous les espoirs se tournent désormais vers l'année 1944 naissante (« saluons l'aurore nouvelle »).
Auteur : Aurélie Pol, Gérard Michaut
Sources : Documentation Corinne Jaladieu.