Genre : Image
Type : Photographie
Producteur : HC Zenou / IFOREP
Source : © FMD, collection « Mémoire vivante de la déportation » Droits réservés
Détails techniques :
Image extraite de son interview filmée dans le cadre de la campagne de la Fondation pour la mémoire de la Déportation.
Date document : Mars 1997
Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Lot-et-Garonne - Villeneuve-sur-Lot
Marcel Letort est né le 1er février 1916 à Compiègne. Son certificat d'études en poche, il entre comme commis à la recette des finances de Compiègne. La montée des fascismes le renforce dans ses convictions politiques. À 22 ans, il effectue son service militaire au 67e régiment d'infanterie à la caserne de Royallieu. Il ne devine pas alors qu'il retrouvera six ans plus tard le même baraquement..., mais cette fois en tant qu'interné. Engagé volontaire de 1936 à 1938, il est rappelé sous les drapeaux pour la « drôle de guerre » et blessé au combat en juin 1940. En 1941, il rejoint les Jeunesses communistes clandestines, avec lesquelles il participe dans le Compiégnois à une série d'attentats dirigés contre les Allemands. Dans la nuit du 30 avril au 1er mai 1942, plusieurs lieux stratégiques sont visés, dont le terrain d’aviation allemand du plateau de Margny.
En septembre 1942, il est arrêté en possession de tracts et emprisonné à Compiègne. Transféré à Amiens où il est jugé, il est transféré, en décembre 43, à la centrale d'Eysses. Dans son « Journal d'un déporté résistant », Marcel Letort rapporte comment il y découvre une solidarité entre gaullistes, communistes et républicains espagnols et une discipline quasi-militaire. Échouant dans leur tentative de soulèvement le 19 février 1944, les prisonniers de cette centrale sont évacués en mai et conduits jusqu'à Compiègne. Le 18 juin 1944, Marcel Letort est déporté à Dachau puis au kommando d’Allach. Il ne sera libéré que le 30 avril 1945, par l'armée américaine. Et c'est au début juin qu'il débarquera enfin à la gare de Compiègne. Il reprendra alors ses activités syndicales et politiques et plaidera inlassablement pour perpétuer le message de solidarité du « bataillon d'Eysses ».
Marcel Letort s’est également investit syndicalement et politiquement. Ancien conseiller municipal de Compiègne, candidat à des élections cantonales, il était également délégué CGT du personnel de l’usine Kulhmann de Villers-Saint-Paul.
Marcel Letort est décédé à Compiègne en août 2009.
Auteur : Fabrice Bourrée
Sources : Marcel Letort, Matricule 73671, journal d'un déporté résistant, CDDP Oise, 2008. « Un destin scellé à Royallieu », in Courrier Picard, 23 août 2009.