Contexte historique

Grâce à la complicité des gardiens résistants, en particulier Gaston Dumas, la direction clandestine du collectif des détenus réussit à transmettre des messages écrits à la résistance extérieure. Les messages, signés « Mistral », sont rédigés selon les cas par Pierre Doize ou Victor Michaut, Stéphane Fuchs ou Toussaint Raffini, les principaux responsables du Front national des détenus. Ils sont reproduits en très fine écriture par Robert Gladieu, un jeune détenu originaire de l’Aude, sur des feuilles de papier à cigarette ou de papier pelure. Le message est ensuite roulé et glissé dans une niche du réservoir d’essence d’un briquet truqué qu’Auzias avait confié à Dumas (Auzias avait déjà utilisé ce briquet à la centrale de Nîmes). Dumas (ou un autre gardien résistant) peut ainsi sortir le message sans craindre une fouille éventuelle, et le remettre à l’extérieur à un résistant de Villeneuve, Maurance ou Patat, qui le transmet à son tour à Gérard Bouvard. La réponse suivra le même chemin, en sens inverse.
D’autres techniques sont utilisées, comme l’écriture de rapports à l’encre invisible (qui apparaît en trempant le papier dans l’eau vinaigrée).

Les messages ont pour principal objet de renseigner la résistance extérieure sur la vie et la lutte menée à l’intérieur de la centrale, et surtout de préparer le plan d’évasion des 1200 résistants emprisonnés à Eysses.

Gérard Bouvard