Genre : Image
Type : Graphique
Source : © Corinne Jaladieu, La prison politique sous Vichy. L’exemple des centrales d’Eysses et de Rennes Droits réservés
Détails techniques :
Graphique en couleur.
Date document : 2007
Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Lot-et-Garonne - Villeneuve-sur-Lot
Rappelons qu’il n’existe pas de peine spécifique réservée aux politiques. Travaux forcés, réclusions et emprisonnements correctionnels en matière politique résultent de choix délibérés. Pour la centrale d’Eysses (nous connaissons ces données pour 88% des politiques, soit 1562 détenus), 26,5% des politiques sont condamnés à des peines de travaux forcés, 9% à la réclusion et environ deux tiers à l’emprisonnement.
Une étude par catégorie montre que le motif « atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat » donne lieu le plus souvent à une condamnation aux travaux forcés ou à la réclusion (pour 70% d’entre eux), ce qui est le cas pour 54% des « détentions d’armes », pour 45% des « terroristes » et 43,5% des subversifs. La catégorie regroupant diverses activités communistes (infraction à la loi du 26 septembre 1939, réorganisation du PC, distribution de tracts, propagande communiste) est la moins condamnée à ces lourdes peines (25,5%). Ceci peut s’expliquer par le sens politique donné à ces motifs : la propagande étant condamnée moins lourdement que le renseignement ou l’action armée.
Si l’on se réfère à la durée de la peine, les condamnations sont lourdes à Eysses. 3% sont condamnés aux travaux forcés à perpétuité, 11,5% de 10 à 20 ans de travaux forcés. Toutes peines confondues, 43% des détenus sont condamnés à 5 ans et plus et 25% à des peines de 1 à 21 mois de prison. Les condamnations les plus fréquentes se situent à l’extrémité de la chaîne pénale et les peines de réclusion de 5 à 10 ans sont les moins fréquemment accordées.
D’après Corinne Jaladieu, La prison politique sous Vichy : l’exemple des centrales d’Eysses et de Rennes, L’Harmattan, 2007