Légende :
Monument érigé sur un îlot dans le port du Diben à Plougasnou, rendant hommage à la mémoire des Bretons des Forces françaises libres
Genre : Image
Type : Monument
Producteur : Cliché Vincent Rogard
Source : © Collection Vincent Rogard Droits réservés
Lieu : France - Bretagne - Finistère - Plougasnou
Ce monument érigé sur un îlot dans le port du Diben à Plougasnou, rend hommage à la mémoire des Bretons des Forces Françaises Libres. Portant les noms de 288 patriotes, il a été inauguré le 12 juin 1955 par l'association Sao Breiz (Debout Bretagne).
Auteur : Vincent Rogard
Plougasnou dans la guerre
Plougasnou, Ville médaillée de la Résistance - Décret du 31 mars 1947 - JO du 23 décembre 1948.
Plougasnou figure parmi les premières communes bretonnes ayant répondu à l'appel du général de Gaulle.
Le 19 juin 1940 à 9 h 45, les troupes allemandes entrent à Morlaix et des patrouilles blindées sillonnent la région. Le même jour à 16 heures, un bateau de pêche, " l'Oiseau des tempêtes ", piloté par ses patrons quitte le port de Primel-Plougasnou pour l'Angleterre avec huit passagers à bord. Dans les semaines qui suivent, de nombreux bateaux feront de même. Certains effectueront plusieurs voyages tel le Primel, qui transportera à lui seul 230 volontaires. C'est plus de 350 patriotes qui quitteront Plougasnou pour rejoindre le général de Gaulle à Londres. Alors que les Allemands surveillent étroitement la côte, le 5 juin 1942 à 23 heures, la Yolande, un slop de 6 mètres s'échappe avec à son bord trois passagers, dont deux jeunes de 15 ans et demi et 16 ans. Ils seront reçus le 20 juin 1942 par le général de Gaulle au Carlton Garden.
Au fil des mois, les installations allemandes se multiplient en batteries de DCA et blockhaus du mur de l'Atlantique. L'armée quadrille aussi bien l'intérieur que les moindres recoins de la côte. Dans ces conditions, le recrutement et la formation du maquis s'avèrent excessivement difficiles. Huit résistants arrêtés sur dénonciation seront fusillés les 4 et 6 juillet 1944 après avoir été effroyablement torturés pendant quatre jours. Le traître, condamné à mort le 21 septembre 1945, sera fusillé le 7 novembre 1945. Les premiers éléments plouganistes rejoignent le maquis de Plourin et se constituent en section autonome, comprenant 37 hommes. Le 3 août, ils participent à la réception de 12 parachutistes. Le lendemain, c'est l'attaque de deux voitures allemandes. Bilan : quatre Allemands tués, deux grièvement blessés et deux prisonniers. La section déplore la mort d'un homme.
Le 5 août 1944, un groupe de FFI fort de 80 hommes entre dans Plougasnou pavoisé. Une trentaine de soldats se trouvent encore retranchés dans leur blockhaus de la côte. Les assiégés réussissent à prendre contact avec une colonne ennemie forte de 200 hommes et puissamment armée. Celle-ci se porte à leur secours et exige 30 otages dans la population civile en menaçant de détruire le bourg en cas de résistance. Les otages réussissent à s'échapper et la colonne ennemie sera anéantie près de Plouigneau. 11 Allemands seront tués et 30 faits prisonniers. La section comptera deux tués et deux blessés graves.
Le 27 août, la section se porte volontaire pour les combats de la poche du Conquet, où elle fera 39 prisonniers. Elle s'empare, en même temps que les Américains, de la grosse batterie de Lezingard, puis prend une part active aux combats des rues de Brest. Le 1er octobre, elle se rend sur le front de Lorient. Le 1er février 1945, elle rejoint le front de Saint-Nazaire. Le 5 mai, elle retourne à Lorient où elle est chargée de l'acheminement des prisonniers. Le monument érigé sur un rocher du port de Primel, en hommage aux premiers bretons qui ont pris la mer pour gagner la côte anglaise et reprendre le combat, porte les noms des 297 patriotes qui ne sont pas revenus. Pour sa part, la commune de Plougasnou a vu partir 50 de ses enfants, dont 20 ne devaient pas revenir.
Texte extrait du site Internet de la ville de Plougasnou.