Légende :
Pierre Billotte, commandant de la Brigade blindée de la 2e DB et du Groupement Tactique V (GTV)
Genre : Image
Type : Portrait
Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc
Date document : Août 1944
Lieu : France - Ile-de-France
Fils du général d’armée Gaston Billotte, tué accidentellement en mai 1940, Pierre Billotte est né le 8 mars 1906 à Paris. Au gré des affectations de son père, il effectue plusieurs séjours à l’étranger, en Pologne et en Syrie, avant de retourner en France et de suivre des études secondaires au collège Stanislas à Paris. Après des études de droit et de sciences, il entre à Saint-Cyr en 1926 et en sort sous-lieutenant (promotion Pol Lapeyre). Affecté au 46e RI pendant deux ans, il est promu lieutenant en octobre 1930, et sert temporairement dans l’infanterie coloniale en Indochine jusqu’en avril 1932. De retour en métropole, il retourne au 46e RI avant d’être admis, à l‘âge de 28 ans seulement, comme élève à l'Ecole supérieure de Guerre en 1934.
Promu capitaine en décembre 1936, il est stagiaire à l’Etat-major puis, après la déclaration de guerre, affecté au Grand Quartier général. En mars 1940 il est affecté, sur sa demande, à l’Ecole des chars de Versailles puis au Bataillon de chars n° 41 au sein duquel il commande, pendant la campagne de France, la 1ère Compagnie, équipée de chars B 1 bis. Il se distingue particulièrement le 16 mai 1940 en détruisant au canon plusieurs engins ennemis et en mettant les autres en fuite. Le 12 juin, lors d’une mission de sacrifice à Mourmelon, il lutte jusqu’au dernier char placé sous son commandement mais il est blessé à la tête et à la main et fait prisonnier. En 5 jours, il fait trois tentatives d’évasion, en vain. Après plusieurs séjours à l’hôpital, il est interné à l’Oflag II D en Poméranie d’où il parvient à s’évader avec deux compagnons et à rejoindre l'URSS, le 1er février 1941. Considéré comme espions potentiels par les Soviétiques, ils sont jetés en prison à Kaunas avant de retrouver, en avril 1941, environ deux cent autres militaires français évadés d’Allemagne, regroupés dans un camp de prisonniers au sud de Moscou. Les Français s’organisent sous l’autorité du capitaine Billotte, qui est alors l’officier le plus gradé. Les Français demandent à rejoindre la France libre et, en raison de l’agression allemande du 22 juin 1941, parviennent à convaincre les Soviétiques de leur faire gagner l'Angleterre. Le 30 août 1941, le capitaine Billotte embarque sur le Empress of Canada avec 185 camarades et rejoint, par Arkhangelsk et le Spitzberg, l’Angleterre, le 9 septembre 1941.
Il signe son engagement dans les Forces françaises libres et est reçu par le général de Gaulle qui l’affecte, malgré son souhait de servir dans une unité combattante, à son Etat-major particulier, avec le grade de chef de bataillon. Promu lieutenant-colonel en décembre 1941, il devient, en mai 1942, chef de l’Etat-major particulier du général de Gaulle. A ce titre il oriente l’action des FFL vers l’outre-mer et vers la résistance intérieure par l’intermédiaire du Bureau central de renseignements et d’action (BCRA) que commande le colonel Passy. Promu colonel en décembre 1942, Pierre Billotte est nommé secrétaire du Comité militaire permanent puis du Comité de Défense nationale à Alger en mai 1943. A de nombreuses reprises, il accompagne le chef du Comité français de la Libération nationale (CFLN) dans ses voyages officiels, notamment aux Etats-Unis et en Italie.
Début juillet 1944, le général de Gaulle lui confie le commandement de la force expéditionnaire C destinée à être parachutée, à la mi-août, sur le Massif Central pour y mettre en oeuvre le plan "Caïman". Il s’agit d’aider la résistance intérieure par un largage massif de troupes aéroportées et d’officiers chargés d’encadrer et de commander les FFI du centre de la France. Par suite du refus américain, l’opération est annulée.
Pierre Billotte est alors nommé commandant en second de la 2e Division blindée du général Leclerc. Débarqué en Normandie le 7 août 1944, il reçoit le commandement de la Brigade blindée de la Division ainsi que le commandement du Groupement Tactique V (GTV). Avec le GTV, il surprend l’ennemi lors de la progression d’Alençon à Ecouché les 11 et 12 août 1944 avant d’être chargé de l'effort principal lors de la libération de Paris.
En septembre 1944, il est promu au grade de général de brigade et chargé de former la 10e Division d’infanterie (10e DI) avec des éléments des FFI et des FTP parisiens. Le 11 novembre 1944, à Paris, le général de Gaulle lui remet la Croix de la Libération. En janvier 1945, avec sa division, il prend une part active à l’offensive d’ensemble menée par la 1ère Armée française dans les Vosges. Malgré des effectifs réduits et fatigués, il réussit, du 1er au 6 février 1945, le nettoyage de la poche des Vosges, contribuant avec éclat à la réussite de la manœuvre générale en Haute-Alsace. Avec la 10e DI, il passe en Allemagne en mai 1945 occupe pendant plusieurs mois les fonctions de gouverneur de la Rhénanie Hesse Nassau.
Chef d’Etat-major général adjoint de la Défense nationale en décembre 1945, Pierre Billotte est promu général de division en mars 1946. Au même moment, il est nommé chef de la Délégation française de l’Armée de Terre auprès du Comité d’Etat-major des Nations unies aux USA. En janvier 1948, il est nommé chef de la Délégation française auprès du Comité d’Etat-major des Nations unies. En février 1950, il démissionne de son grade et, choisissant la carrière politique, est élu député RPF de la Côte d’Or (1951-1955).
Ministre de la Défense nationale et des Forces armées dans le cabinet Edgar Faure (1955-1956), il est élu député UNR-UDT de la Seine et nommé vice-président du groupe UNR à l’Assemblée nationale (1962-1966). Président du Mouvement international de l’Union Atlantique de 1957 à 1966, il est également Directeur délégué de l’hebdomadaire Notre République (1963-1966). Pierre Billotte est de nouveau élu député de la Marne (mars-mai 1967) après avoir été nommé Ministre d'Etat chargé des Départements et Territoires d’Outre-mer dans le gouvernement Pompidou (1966-1968). Maire de Créteil (1965-1977), créateur du nouveau Créteil, il est réélu député RPR du Val-de-Marne (1968-1978). En 1977 il devient Président du Mouvement pour le Socialisme par la Participation.
Pierre Billotte est décédé le 29 juin 1992 à Boulogne, à l'hôpital Ambroise Paré. Les obsèques et l'inhumation ont eu lieu le 3 juillet en l'Eglise Saint-Christophe du vieux Créteil
Vladimir Trouplin
Site internet du Musée de l'Ordre de la Libération