Colonel Xavier de Virieu

Légende :

Colonel Xavier de Virieu, membre de l'ORA, qui a d'abord joué un rôle décisif avec le Camouflage du Matériel (CDM), avant d'accueillir sous son toit, en juillet 1943, la réunion ORA-Rhône-Alpes - ici après-guerre

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection privée Droits réservés

Détails techniques :

Reproduction de photographie analogique en noir et blanc.

Date document : Après-guerre

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Isère - VIrieu-sur-Bourbre

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Contexte historique

Colonel - Officier d'Active.

État civil :

Xavier, marquis de Virieu, est né le 14 mai 1898 à Paris, d’une grande famille dauphinoise. Il épouse Marie-Françoise Brugière de Barante, née en 1906, dont il aura cinq enfants.


Carrière militaire
:

Il entre à Saint-Cyr en 1916, promotion des « Drapeaux et de l’Amitié américaine » (1916-1917). Au front l’année suivante, il est blessé trois fois. Dans l’entre-deux-guerres, il se révèle comme l’un des offiiers les plus prometteurs de sa génération. Il anime à partir de 1937 les Cercles sociaux d’officiers, avec son camarade Frédéric de La Chapelle, cercles qui fourniront les principaux chefs militaires de la Résistance et des Forces françaises libres.

En 1940, comme chef d’état-major de la 5e division de cavalerie, il est fait prisonnier à Saint-Valéry-en-Caux (Seine-Maritime). Il tombe malade à l’Oflag, au point d’être "rapatrié sanitaire" en France en décembre.

En mars 1941, il se voit confier le commandement de l’école régionale des cadres des Chantiers de la Jeunesse pour la province Alpes-Jura, implantée à Collonges-au-Mont-d’Or. À ce poste, il affiche un patriotisme sans concession, tentant de faire de cette émanation du régime de Vichy un instrument de la revanche. En février 1943, il démissionne et écrit : « Je souhaite donc, de toute mon âme, la défaite de l’Allemagne, et je forme des vœux pour tous ceux qui la combattent ».


Résistance - Libération :

Dès la fin de 1940, son épouse accepte de dissimuler 40 tonnes d’armes pour le compte du Camouflage du Matériel (CDM). Les armes sont cachées dans les réserves à grain et les munitions, dans des tranchées faites le long des murs de la grande terrasse. Alain Le Ray notera, en 1952, que "ce château est à citer parmi les rares dépôts dauphinois qui ne seront pas donnés à l'ennemi".

Son château accueille de nombreux résistants, dont Dunoyer de Segonzac. Il crée sous son propre toit un centre de documentation, de recrutement et d’hébergement pour les réfugiés juifs et alsaciens. La famille de Virieu héberge ainsi deux familles de juifs polonais sauvés du ghetto de Varsovie (neuf personnes sont cachées au total), ce qui vaudra au couple de Virieu en mars 2015 la reconnaissance de Juste parmi les nations.

En démissionnant de la direction de l'École régionale des cadres de Coullonges-au-Mont-d'Or, il fait connaître ses positions en faveur de la résistance et du général de Gaulle. Il ne peut alors plus rester au château de Virieu sans se mettre en grand danger. Il se réfugie en novembre 1943 avec sa famille à Chichilianne, au pied du Vercors, où il publie clandestinement Radio journal libre, afin de lutter contre la propagande des organes de la Collaboration.

Il publie à l’été 1943 un Manuel à l’usage des corps francs, véritable guide technique pour les maquis. Il rejoint l’Organisation de Résistance de l'Armée (ORA). C’est sous son toit qu’est organisée, en juillet 1943, la réunion ORA-Rhône-Alpes, dirigée par le général Verneau, avec Descour, de Reyniès, Vallette d’Osia, Brisac, Zeller et Pfiter.

À la Libération, il est chargé par le général de Lattre de Tassigny d’organiser et de commander l’école des cadres FFI au château d’Uriage.


Carrière après-guerre
:

En avril 1946, promu colonel, il est nommé commandant du 11e régiment de cuirassiers. Il termine sa carrière comme directeur du Service historique de l’armée.
Il occupe ce poste lorsqu’il meurt prématurément, le 22 janvier 1953.

 

Distinctions :

Commandeur de la Légion d’honneur ; Médaille militaire ; Croix de guerre 1914-1918 et 1939-1945 ; Rosette de la Résistance.


Auteur : D'après Laurent Battut, in Actes du colloque Les militaires dans la Résistance, 1940-1944, Ain-Dauphiné-Savoie, Avon-les-Roches, Anovi, 2010.

Sources :

D'après David Colon, Une expérience d’humanisme militaire à la Libération : l’école militaire d’Uriage, 1944-1946, mémoire présenté à l’IEP de Paris, sous la direction de Jean-Pierre Azéma, décembre 1994.

Jean-Philippe Landru, La Résistance en Chartreuse, Voiron, Voreppe, Rives, Saint-Laurent-du-Pont (1940-1944), Grenoble, PUG, 2016.

Alain Le Ray,  «Le département de l'Isère de la défaite à l'occupation allemande », Aspects du Dauphiné entre l'armistice de 1940 et la libération. Grenoble : comité des travaux historiques et scientifiques, section d'histoire moderne et contemporaine, Actes du 77e congrès des sociétés savantes, 1952, 21 pages.

Carte du parcours de Roland Bechmann pendant la dispersion