Colonel Robert Fouré

Légende :

Robert Fouré (1885-1945), membre de Zéro-France et chef des groupes paramilitaires de Libération-Nord dans la région parisienne

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée du général Leclerc - Dépôt François Fouré Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc extraite du DVD-ROM La Résistance en Île-de-France, AERI, 2004.

Date document : Année 1939

Lieu : France - Ile-de-France

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Contexte historique

Robert Fouré est né le 29 septembre 1885 à Tours. A 18 ans, il quitte sa région natale pour réaliser son rêve : voyager et servir la France. Son goût de l'aventure le pousse à s'engager dans l'Infanterie coloniale et c'est au Tonkin qu'il reçoit le baptême du feu. De retour en France, il entre à Saint-Maixent et, en 1911, est promu sous-lieutenant. Entre 1912 et 1914, il est en Indochine, au cap Saint-Jacques. C'est là-bas qu'il apprend l'ouverture des hostilités. Il décide de rentrer immédiatement en France où il est versé au 57e bataillon de Chasseurs. Il combat dans les Dardanelles et participe au débarquement de Koum-Kalé en avril 1915. Il est volontaire pour toutes les missions périlleuses. Blessé au bras, puis à la tête, trépané, il voit sa vaillance récompensée par une croix de guerre et sa nomination au grade de capitaine.
A sa demande, le capitaine Fouré est incorporé dans l'Armée d'Orient. Rapatrié en France suite à des crises de paludisme, il est affecté à l'état-major du général Noguès. A la cessation des hostilités, Robert Fouré est fait chevalier de la légion d'honneur et prend part à l'occupation de l'Allemagne. Il part ensuite pour les colonies : Dakar, Bamako, Ouagadougou, Tombouctou où il mène la vie nomade des méharistes. Il atteint le grade de colonel en 1938.
Lorsque la guerre éclate en 1939, il se trouve à Bizerte où il est adjoint au Préfet maritime et  commandant de la subdivision de Tunis. A l'armistice, le colonel Fouré est mis prématurément à la retraite et regagne la métropole. Il décide immédiatement de réagir face à l'occupation de son pays.  Pendant des mois, il cherche en vain des contacts parmi ses relations. Enfin, sa femme le présente à Louis Roussel, "l'Ours du Sahara" qui l'introduit dans le réseau Zéro-France. Par la suite, Fouré qui a pris le pseudo de "Le Targui" (le touareg en arabe) se met à la disposition du mouvement Libération-Nord. Chef d'état-major du général Lugan "Leblanc", le colonel Fouré prend sa place à la tête des groupes paramilitaires de Libération-Nord dans la région parisienne lorsque celui-ci est arrêté en décembre 1943.

Nommé chef d'état-major de la région P des FFI à la fin 1943, il a sous son commandement 11 départements. Il compose son état-major avec des officiers provenant de chacun des grands mouvements de résistance : colonel Rol-Tanguy (Front national), commandant Gallois, Kergal et commandant Pornot. Il est aussi en rapport constant avec le chef d'état-major national (Zarapoff) et les délégués militaires. En avril 1944, la Gestapo se présente rue de Rennes au domicile du colonel Fouré. Malgré sa présence effective sur les lieux, sa femme affirme aux agents de la Gestapo que la personne qu'ils recherchent est son beau-frère et qu'il se trouve actuellement en Afrique du Nord. Finalement arrêté en mai 1944, il est incarcéré à Fresnes puis déporté en Allemagne par le convoi du 15 août 1944. Il disparaît vraisemblablement au camp de Dora en 1945. Rol-Tanguy lui succède après son arrestation.

Le 29 avril 2005, une plaque à sa mémoire a été apposée à Paris, au 128 rue de Rennes, devant l'immeuble où il habitait.

Décorations :
Officier de la Légion d'Honneur, Croix de guerre 14-18 avec deux palmes et une étoile, Médaille de la Résistance avec rosette, Croix du combattant, Aigle blanc de Serbie avec glaives et nombreuses autres décorations étrangères et coloniales.



Fabrice Bourrée, " Robert Fouré " in DVD-ROM La Résistance en Île-de-France, AERI, 2004.