Plaque commémorative du SOE, Londres
Légende :
Plaque apposée au 64 baker street à Londres
Genre : Image
Type : Plaque commémorative
Source : © London remembers Droits réservés
Détails techniques :
Photographie numérique en couleur
Lieu : Angleterre - Londres
Contexte historique
La brutale invasion des forces allemandes en Europe en mai 1940 a surpris l'Intelligence Service et ses réseaux tissés en 1939 sont démantelés. Aucun renseignement ne parvient plus en Grande-Bretagne et le besoin de combler ce vide se fait ressentir. Pour Churchill, il n'existe qu'une possibilité de gagner la guerre : débarquer en Europe avec une puissante armée britannique qui délivrerait les pays opprimés et, aidé par ces hommes libérés du joug allemand, repousser l'envahisseur jusqu'à Berlin. L'état-major étudie les cartes des côtes françaises. Mais pour le moment, de la Baltique à Biarritz, les côtes contrôlées par l'armée allemande lui sont interdites.
Le 25 mai 1940, dans un rapport commun, les chefs d'Etat-Major suggèrent la création d'"une organisation spéciale" de renseignement et d'action dans les territoires occupés. Ce service utiliserait des méthodes comme le sabotage militaire et industriel, la propagande, l'agitation ouvrière, les actions de représailles contre les traîtres et les dirigeants allemands. Par l'appel du 18 juin 1940, le général de Gaulle a théoriquement rassemblé les bonnes volontés qui n'acceptent pas la défaite, mais il reste à réaliser l'instrument capable d'exécuter sur le terrain ce qui a été défini en théorie. Winston Churchill est enthousiaste et favorable à ce projet. Chacun trouvant des arguments en sa faveur, les différents ministères britanniques réclament le droit d'organiser et de diriger ce service. Le Premier ministre tranche la question. Le 16 juillet 1940, il donne naissance officiellement au Special operations executive (SOE) qu'il remet à Hugh Dalton, ministre de la Guerre économique et, le 19 juillet, est signé le document donnant pouvoir au SOE, sous sa haute autorité, d'accomplir des actes de subversion et de sabotage contre les forces ennemies du continent européen et l'autorisant à recruter autant de personnel qu'il lui sera utile. A l'un des responsables qui lui demande ce qu'il doit faire, Churchill prononce cette phrase qui restera célèbre : "Now, Set Europe Ablaze" ("Et maintenant, mettez l'Europe à feu et à sang"). Cette formule révèle les objectifs de l'organisation dont le but est d'entraver la capacité de production allemande, désorganiser les transports, saboter le matériel.
Churchill apporte son appui au SOE et demande à Anthony Eden, ministre de la Guerre, la collaboration totale de ses services. Celui-ci accepte mais sa bonne volonté ne peut combler le manque réel de matériel disponible en Angleterre. Leur meilleur armement est resté en France, abandonné au fur et à mesure du recul des troupes devant l'attaque meurtrière des Allemands supérieurement équipés.
Parallèlement au SOE, dès le début de l'Occupation, l'état-major des Forces françaises libres dirigé par le général de Gaulle, entreprend de former un service équivalent à celui des Britanniques. Mais son objectif est quelque peu différent. Le BCRA ( Bureau central renseignements et actions ) est chargé de former des groupes, de les préparer pour des opérations données lors de l'assaut final. Des sections du SOE et du BCRA vont collaborer efficacement mais maintiendront, pour des raisons de sécurité, un cloisonnement entre leurs réseaux.
La responsabilité du SOE est confiée à Sir Nelson, puis Lord Selbourne en février 1942, Sir Hambro en mai, Sir Gubbins en septembre 1943. Il est créé une section F pour la France, RF pour la France libre, N pour la Hollande, EU/P pour les Polonais en France, T pour la Belgique, C pour la Tchécoslovaquie, O pour la Norvège. Les résultats obtenus viendront de la qualité des dirigeants, pour la section F, Sir Humphreys en août 1940, Sir Marriott en décembre et Maurice Buckmaster en septembre 1941, sous la direction duquel le service prendra sa pleine efficacité.
Depuis 1941, la section F du SOE envoie des missions en France qui ont pour but d'implanter des réseaux spécialisés dans l'action directe comme les sabotages, les attaques armées... réseaux qui, au long des années de lutte, vont se construire, se disloquer, se reconstruire au hasard de la répression ou de l'arrestation de leurs chefs. Dès le mois de mai 1942, le SOE F effectue environ dix parachutages par mois. Au cours de cette année, 53 officiers seront parachutés. En septembre, le SOE passe sous le contrôle de l'état-major interallié (COSSAC). Buckmaster reçoit de nouvelles missions. Débutent alors les recrutements en prévision des guérillas qui seront déclenchées avant ou suivront le débarquement allié, le parachutage important d'armes et de matériel, la préparation minutieuse des actions de sabotage systématiques des voies de communications ennemies pour le jour du débarquement et l'établissement de plans d'ensemble de sabotages à exécuter dans les régions par de petites équipes spécialistes du "coup de main".
En novembre, l'Etat-Major considère que la période de préparation est terminée. Les missions effectuées dans toutes les directions ont apporté une expérience suffisante pour passer à l'action.
DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004