Né le 23 octobre 1908 à Lyon (Rhône), Edouard Aubert entre en apprentissage pour devenir teinturier comme son père. Sa formation terminée, il décide d'aller aux États-Unis retrouver son frère aîné, François, directeur à New-York d’une filiale de l’entreprise Gillet. En mai 1926, à 17 ans, il s’embarque pour le Nouveau monde. Frère du directeur, confortablement installé, il devient chef d'équipe et dirige des ouvriers noirs avec lesquels il sympathise. Au cours de l'année 1927, à l'occasion d'une grève, il se solidarise avec les travailleurs et son attitude entraîne la rupture totale avec son frère. Pendant deux ans, en tant que danseur mondain, trompettiste ou joueur de banjo, il travaille dans de nombreux cabarets new-yorkais. Il rencontre des anarchistes et s'intéresse à leurs idées. En mars 1929, pour éviter d'être porté déserteur, il rentre en France afin d'accomplir son service militaire. Dès sa libération, il est employé dans plusieurs entreprises d’où il est licencié pour avoir fait grève le 1er mai. Il adhère à la CGTU en 1933. En 1934, à la suite d'une grève, il est une nouvelle fois licencié. C’est à partir de ce moment que se développent ses activités syndicales et politiques. Adhérent du Parti communiste, il devient également secrétaire du syndicat CGTU du Textile. En 1935, il est élu secrétaire général du syndicat CGT textile de Lyon et banlieue puis, en 1939, secrétaire fédéral.
Mobilisé dans un régiment de chars d’assaut à Valence en 1939, il est fait prisonnier en 1940 et parvient à s’évader. De retour à Lyon en novembre 1941, il s’efforce immédiatement d’organiser un groupe de résistance. Il est ainsi l’un des fondateurs d'un groupe armé qui devient la 1re compagnie des Francs-tireurs et Partisans de Lyon.
Arrêté le 15 septembre 1943, il parvient à s’évader du commissariat où il est détenu mais se fait reprendre quelques jours plus tard. Jugé, il est condamné aux travaux forcés. Incarcéré à la prison Saint-Paul de Lyon, il est transféré à Eysses le 15 octobre 1943. Après l’échec de la tentative d’évasion collective du 19 février 1944, il fait partie des otages envoyés à la maison d’arrêt de Blois le 18 mai 1944. Conduit ensuite à Compiègne il est déporté le 2 juillet 1944. Rapatrié en 1945, il reprend sa place au secrétariat général de la Fédération CGT du textile. En 1949, il participe à la fondation de l'Union internationale des travailleurs du textile, de l'habillement et des cuirs et peaux dont il devient le vice-président en même temps que membre du conseil général de la Fédération Syndicale Mondiale (FSM).
Edouard Aubert décède le 6 novembre 1971 à Fleury-Mérogis (Essonne).
D’après M. Moissonnier, « Edouard Aubert », in Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français.
Genre : Image Type : Photographie
Producteur : Inconnu
Source : © Dépôt MRN, fonds Amicale d'Eysses - Droits réservés
Photographie argentique en noir et blanc.
Date document : Sans date