Né le 11 janvier 1909 à Marmande (Lot-et-Garonne), Joseph Salamero quitte l’école à l’âge de onze ans pour travailler à la ferme de ses parents. Réformé militaire le 2 novembre 1929, il se met à travailler dans le bâtiment et participe à la construction des digues de la Garonne puis, en 1930, à celle du pont de Marmande. Cette année-là, il est à l’origine de la création d’un syndicat parmi les ouvriers qui construisaient le pont de Marmande. En 1932 (ou 1935 selon les sources), il donne son adhésion au Parti communiste français. De 1932 à 1933, il est embauché comme auxiliaire au chemin de fer. Parallèlement à sa vie professionnelle, il poursuit des études par correspondance à l’École supérieure des colonies, section agriculture coloniale, qui sont sanctionnées par un diplôme de chef de cultures le 20 juin 1933. En 1933-1934, il est employé à Paris dans l’entreprise de travaux publics qui avait construit le pont de Marmande, puis est employé, en 1935-1936, comme ouvrier à la tuilerie Soizeau à Sainte-Bazeille (Lot-et-Garonne). En juin 1936, il anime une grève à l’usine Soizeau à Sainte-Bazeille ce qui lui vaut d’être licencié. Le 1er janvier 1937, il est recruté au chemin de fer comme gardien de nuit et auxiliaire à la Voie.
Durant ces années, Joseph Salamero acquiert une certaine notoriété. Après l’interdiction du Parti communiste en 1939, il est chargé de la réorganisation du Parti communiste dans le Marmandais. Selon son fils, il représente au sein du comité de réorganisation la commune de Sainte-Bazeille. Sur le plan pratique, il est chargé du sabotage du matériel militaire rapatrié du front et qui était cantonné le long de la RN 113. Il s’occupe également de la propagande politique et syndicale (journaux, tracts).
Rappelé à l’activité le 15 avril 1940, il est démobilisé le 29 juillet 1940 et reprend ses activités politiques clandestines.
En juin 1941, une série d'arrestations démantèle le mouvement communiste : 29 militants et diffuseurs de tracts sont condamnés à Marmande fin juillet 1941 à des peines de prison. Salamero est lui-même arrêté le 4 juillet 1941 à Sainte-Bazeille, à la suite d'une dénonciation, pour les actions suivantes : distribution de tracts et de la presse clandestine, sabotage du matériel automobile stocké près de Sainte-Bazeille et provenant des parcs militaires français livrés aux Allemands.
Il est emprisonné d’abord à la maison d’arrêt d’Agen, puis à la prison Saint-Michel à Toulouse. Jugé devant un tribunal militaire avec les autres personnes arrêtées en même temps que lui, il est condamné à trois ans de prison et incarcéré à Eysses (du 10 octobre 1941 au 23 juin 1943), puis à la prison militaire de Mauzac (Dordogne) du 23 juin 1943 au 5 janvier 1944 et, enfin, à Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) jusqu'au 30 juillet 1944. Après une tentative d’évasion, tout le camp est déporté à Buchenwald (Allemagne) en août 1944. Il y participe au collectif qui organise la vie dans le camp. Parti de Buchenwald dans un convoi de la mort, il réussit à s’évader le 21 avril 1945. Recueilli par l’Armée américaine, intransportable, il n’est rapatrié en France que le 5 juin 1945.
Il reprend alors ses activités professionnelles, politiques et syndicales. Il accède au grade de garde-barrière à Marmande en 1949, puis est muté comme garde-barrière principal à Agen (Lot-et-Garonne) en 1957, où il est réformé en juillet 1964 suite à un accident du travail qui lui vaut une invalidité partielle de 40 %.
Dès la Libération et durant les années 1950, il est secrétaire de la section du PCF de Marmande, puis membre de son bureau jusqu’en 1961. Responsable du syndicat CGT des cheminots de Marmande, jusqu’en 1963 au moins, il anime, en août 1953, la grève de la SNCF dans le Marmandais. Joseph Salamero est également, pendant des années et jusqu’à la retraite, délégué du personnel de la Voie. Secrétaire de l’Union locale CGT de Marmande en 1956, il fait partie du bureau fédéral de la Fédération PCF du Lot-et-Garonne jusqu’en 1953 - année d’une candidature malheureuse aux élections municipales -, membre du comité fédéral de 1954 à 1959, enfin membre de la commission fédérale de contrôle financier de 1959 à 1966. Au moment de la retraite, il devient responsable local des vieux travailleurs. Il décède à Marmande le 3 juillet 1987.
Sources : Marie-Louise Goergen, « Joseph Salamero », sur le site internet Matron en ligne. Pierre Robin et François Frimaudeau, « Joseph Salamero » in le cédérom La Résistance en Lot-et-Garonne, AERI, 2011.
Genre : Image Type : Photographie
Source : © Archives Pôle Mémoire et Archives, ville d'Agen - Droits réservés
Photographie d'identité. Dimensions : 3,5 x 3,5 cm.
Date document : Février 1986