Eysses devient en quelques mois un pôle de la France pénitentiaire sous Vichy. Entre le 30 septembre 1943, date à laquelle la prison ne compte parmi ses 1075 détenus que 10% de politiques, et le 18 février 1944, quand le plafond de population carcérale est atteint (1430 détenus), la centrale est devenue à 90% une prison de résistants arrivés par convois successifs. .Parmi ces convois, le plus important est celui des 15 et 16 octobre 1943 (« Train de la Marseillaise »), venu de Lyon, Saint Etienne, Marseille, Montpellier, Nîmes, drainant 568 résistants des prisons de zone Sud. Le 8 février 1944, ce sont 250 détenus qui sont transférés de Marseille à Eysses, et quatre jours plus tard, ils sont une centaine à quitter la prison de la Santé pour rejoindre la centrale.
Le circuit carcéral des détenus est complexe ; la plupart sont passés par trois prisons avant d’arriver à Eysses. Parmi les maisons d’arrêt d’où proviennent les condamnés, citons dans l’ordre décroissant : les prisons lyonnaises (16,9 % des condamnés proviennent de St Paul), la prison de Limoges (14,4%), la centrale de Nîmes (14%) qui regroupe tous les condamnés du sud-est jusqu’en octobre 1943. Les prisons de Marseille (Saint Pierre et Saint Nicolas) ont accueilli pour leur part un dixième du corpus, celle de Montpellier 7,4%. En zone Nord, la Santé constitue la première prison d’origine avec un peu plus de 11% des condamnés.
D'après l'ouvrage de Corinne Jaladieu, La prison politique sous Vichy. L’exemple des centrales d’Eysses et de Rennes, L’Harmattan, 2007.
Principaux lieux de détention des détenus avant leur arrivée à Eysses.
Type : Carte
Producteur : Réalisation Christophe Clavel
Source : © AERI - Droits réservés
Carte format numérique.
Date document : Décembre 2011