C'est en 1941, que le lycée Lalande est témoin de quelques manifestations individuelles de la part d'un nombre d'élèves qui marquent leur opposition à l'Etat français de Vichy. Fin 1941, peu après la rentrée scolaire, un groupe de résistants se forme dans une classe de seconde. Contactés par Paul Pioda, ils sont rattachés au mouvement Libération et soutenus dans leur établissement par leur professeur d'éducation physique, Marcel Cochet. A partir de ce moment, tracts et journaux (Libération, Combat, Franc-Tireur puis Bir-Hakeim) pénètrent clandestinement au lycée.
Fin 1942, des groupes de résistance sont nés parmi les élèves les plus anciens. Un maître d'internat, Hugues Barange et un élève de seconde, Marcel Thenon, fondent la première section des forces unies de la jeunesse patriote. A partir de cette date, la section compte une trentaine d'adhérents : livraison de la presse clandestine, manifestations au départ des partances pour le STO et diverses actions de moyenne importance qui troubleront l'armée d'occupation. Une vigoureuse répression est déclenchée lors de la destruction de fichiers du STO. Hugues Barange est arrêté, transféré à Montluc, torturé et fusillé. Marcel Thenon, également arrêté, est déporté en Allemagne.
Le moniteur d'éducation physique, Marcel Cochet, devenu chef départemental des FUJP est lui aussi arrêté et déporté. Le successeur de Marcel Thenon, Paul Morin, responsable des FUJP, est arrêté à son tour et déporté en juin 1943. Paul Morin est remplacé par Gilbert Guilland qui participe à quelques parachutages.
Le 5 juin 1944, les miliciens font irruption au lycée pendant les épreuves du baccalauréat : plusieurs élèves et professeurs sont arrêtés, certains élèves sont déportés au camp de représailles de Heidelbreck : Aimé Chambard, Urbain Collettaz, Pierre Figuet, Maurice Lançon, Roger Leboeuf, Marcel Pellet, René Picot, François Rabuel, Gilbert Rude. Tous sont revenus ; Fernand Nicod, lui aussi arrêté, a réussi à s'évader du train.
D'autres élèves fortement motivés continuent la lutte dans les maquis, dans les unités de FUJP (5e compagnie FUJP et groupe "Claude") ou dans d'autres compagnies de FFI. Dès le débarquement du 6 juin, la compagnie des FUJP accomplit des missions de sabotage et de harcèlement le long des voies de communications et livre une série de combats sur le plateau d'Hauteville. Les FUJP participent aux côtés de l'avant-garde américaine aux batailles de la Valbonne et de Meximieux. Pendant la même période, d'autres élèves prennent part à d'autres opérations des organisations auxquelles ils appartiennent (maquis de l'Ain) et subissent de lourdes pertes au cours de ces combats.
Malgré son faible effectif, le lycée Lalande a fourni à la Résistance un très grand nombre d'élèves, dont 32 furent tués ou fusillés et une vingtaine déportés.
Le lycée Lalande est le seul lycée civil de France à avoir obtenu la Médaille de la Résistance française par décret ministériel du 3 octobre 1946.
Sources :
Sites Internet Résistance Lalande, maquisdelain.org
Claude Morel, "Lycée Lalande" in CD-ROM La Résistance dans l'Ain, AERI (à paraître).
Association nationale des médaillés de la Résistance, La Médaille de la Résistance française, Lavauzelle, 2002.
Le lycée Lalande est le seul lycée civil de France à avoir obtenu la Médaille de la Résistance française par décret ministériel du 3 octobre 1946
Genre : Image Type : Carte postale
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