Le Mémorial de la Shoah, un outil pour le temps présent
Le Mémorial de la Shoah a ouvert ses portes au public en janvier 2005, rue Geoffroy l'Asnier, sur le site du Mémorial du Martyr Juif Inconnu.
Installée au tournant du « siècle des génocides », ouverte sur le siècle nouveau, cette institution neuve est un pont jeté entre les femmes et les hommes contemporains de la Shoah et ceux qui n'ont pas vécu, ni directement ni par la médiation de leurs parents, cette période historique.
Inscrit dans la continuité du CDJC et du Mémorial Juif du Martyr Inconnu, le Mémorial de la Shoah n'en constitue pas moins une nouvelle étape de la transmission de la mémoire et de l'enseignement de la Shoah, qui étaient jusqu'alors essentiellement portés par les témoins directs de l'extermination des Juifs d'Europe.
Pourquoi et comment « enseigner la Shoah » au XXIe siècle ? Ces questions sont au cœur de la mission du Mémorial, au cœur du travail des historiens, chercheurs comme formateurs, qui animent la vie de ce lieu de rencontre entre tous les publics, grand ouvert sur les nouvelles générations.
Centre de ressources, première archive d'Europe sur la Shoah, le Mémorial est aussi un « musée de la vigilance » conçu pour apprendre, comprendre et ressentir, parce qu'il est nécessaire de construire encore et toujours « un rempart contre l'oubli, contre un retour de la haine et le mépris de l'homme », selon les mots d'Eric de Rothschild, président du Mémorial.
Le fonds documentaire
Les ressources du Centre de documentation juive contemporaine couvrent l'histoire de la Seconde Guerre mondiale et celle des Juifs de France au XXe siècle. Par la richesse de ses sources, ce fonds constitue une archive unique et un instrument de tout premier ordre pour étudier la destruction des Juifs d'Europe.
Depuis 1945, la plupart des recherches effectuées sur ce sujet font référence aux archives du CDJC, consultées par les historiens comme par les journalistes. La justice, française et internationale, a aussi abondamment puisé dans les archives du centre pour instruire les procès de Nuremberg, ceux des responsables de la " Solution finale ", jusqu'au procès Barbie.
Ce fonds documentaire exceptionnel, abondé régulièrement depuis la création du CDJC en 1943 par les donations et acquisitions de documents des témoins de la Shoah, se compose d'archives de plus de 30 millions de pièces, d'une photothèque de quelque 90 000 images, d'une bibliothèque riche de 50 000 références, et de nombreux films d'archives.