Genre : Image
Type : Objet
Source : © Musée de l'Armée, Dist. RMN / Emilie Cambier Droits réservés
Détails techniques :
Matière : bois. Hauteur : 1.25 m. Largeur : 0,115 m.
Date document : 2009
Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Lot-et-Garonne - Villeneuve-sur-Lot
Poteau en bois dont la partie supérieure a été déchiquetée par les tirs du peloton d’exécution. Ce poteau a été remis au musée de l’Armée le 4 mai 1971 au cours d’une cérémonie à laquelle participaient : pour l’amicale des anciens d’Eysses : Victor Michaut, président de l’Amicale, Mme Françoise Fuchs, présidente d’honneur, le Dr Paul Weil, vice-président, Raymond Prunières, secrétaire général, Henri Entine, membre du bureau, M. Barrès, président du Comité du Souvenir des martyrs d’Eysses à Villeneuve-sur-Lot, Claude Delahaye, président la section de la région parisienne. La FNDIRP était représentée par Jean Roger, secrétaire national. La remise du poteau s’est effectuée dans la salle des drapeaux où les anciens d’Eysses furent reçus par le général de Grasset, gouverneur des Invalides, assisté du colonel de Buttet, conservateur du musée, de Mme Aubry, conseiller technique du ministère des anciens combattants et victimes de guerre, et de Mme Burgard, documentaliste, adjointe au colonel de Buttet, chargée spécialement de la Résistance et de la Déportation.
Parmi les autres poteaux, un a été donné au musée local de Villeneuve-sur-lot, un au musée de la Résistance nationale de Champigny-sur-Marne et un autre est conservé dans la salle de mémoire du centre de détention d'Eysses.
Le 23 février 1944, à 11 heures, les douze résistants condamnés à mort par la cour martiale, sont fusillés dans la cour d’étendage de la centrale. Si tous les rapports officiels taisent l’attitude des condamnés, plusieurs témoins de l’exécution, parmi lesquels les membres du personnel de surveillance et le pasteur Féral, aumônier d’Eysses depuis 1906, qui consigne dans un carnet, quelques heures après l’exécution, le détail de ces heures dramatiques, sont touchés par leur mort courageuse. Citons C. Robert, désigné avec onze autres surveillants pour les accompagner : « Après la sentence, les condamnés ont entonné la Marseillaise, tout le monde était au garde à vous et les G.M. ont présenté les armes. Auzias a pris la parole déclarant notamment : « Nous allons mourir en braves pour vous tous, pour sauver la liberté et surtout pour la libération de la France ». A nouveau ils ont chanté des chants patriotiques puis ont demandé d’écrire (enchaînés). Le lieutenant leur a donné cinq minutes montre en mains pour terminer. Auzias a demandé à parler à Schivo et lui a reproché de ne pas avoir tenu parole. Chauvet a fait remarquer aux GM et GMR le crime qu’ils allaient commettre en tirant sur des Français. Ils ont refusé qu’on leur bande les yeux disant qu’ils savaient mourir en Français et voulant voir leurs assassins ». Tous les témoins soulignent le courage de ces hommes qui parviennent à transformer ce moment ultime de leur vie en une manifestation de Résistance patriotique, en affirmant qu’ils meurent pour la France. La condamnation d’Auzias constitue déjà une projection dans l’avenir, celle de la France libérée où les serviteurs de Vichy auront à rendre des comptes.
Auteur : Fabrice Bourrée
Sources : Archives de l’association nationale pour la mémoire des résistants incarcérés à Eysses. Site officiel de l’Association nationale pour la mémoire des résistants emprisonnés à Eysses (www.eysses.fr)
Le 19 février 1944, Eysses est le théâtre d'une ambitieuse tentative d'évasion collective. Après plusieurs heures de combat et face aux menaces des autorités allemandes de bombarder la centrale, l'état-major du bataillon d'Eysses décide de déposer les armes le 20 février à 5 heures.
Se trouvant à Vichy, Joseph Darnand, Secrétaire général au maintien de l'ordre,est avertis dans la nuit de cette situation exceptionnelle. Ilse rend d'urgence à Eysses, où il arrive dans l'après-midi du 20 février. Il dirige alors en personne la répression, donnant l'ordre de renforcer la garde extérieure et d'introduire des forces de police dans la centrale, ce afin d'organiser une fouille générale des locaux et des détenus. Il repart pour Vichy le lundi 21 février dans la matinée, après avoir exigé « cinquante têtes ». L'enquête menée par les brigades mobiles de Limoges et de Toulouse permet de désigner les prétendus meneurs de la mutinerie. Les détenus sont tous rassemblés dans les préaux, ceux qui sont désignés sont mis à l'écart et conduits au quartier cellulaire.
Seize personnes sont immédiatement mises en cause - « comme meneurs actifs et armés de la mutinerie » :
Auzias Henri, avec neuf témoins à charge, dont trois l'ayant vu porteur d'un revolver, les autres « donner des ordres et parlementer au téléphone »
Stern Joseph, vu armé d'une mitraillette par quatre surveillants
Bernard François, mis en cause, en tant que « chef à qui les autres détenus demandaient des instructions » par le directeur et son garde du corps, et en tant que blessé
Chauvet Jean et Brun Roger mis en cause par le premier surveillant Dupin, qui affirme les avoir vus participer à la mutinerie avec une arme
Sero Jaime, Marqui Alexandre, Sarvisse Félicien et Serveto Bertran, tous les quatre blessés, le dernier par une grenade. Parmi eux, seul Serveto reconnaît avoir transporté des matelas pour attaquer le mirador, les autres nient toute participation active.
Vigne Jean, Guiral Louis et Pelouze Gabriel, tous trois mis en cause par le détenu L., Vigne et Pelouze : pour avoir commandé l'attaque du mirador, le dernier donnant des ordres et Guiral pour avoir défoncé le plafond de la lingerie et jeté des grenades sur le mirador
Canet jean, légèrement blessé au bras
Fieschi Pascal, accusé par le surveillant-chef d'avoir agressé le directeur
Brinetti Henri, accusé par le surveillant-chef d'être l'agresseur de l'inspecteur et, par un surveillant, de l'avoir menacé d'un revolver.
Seuls deux des principaux responsables, Auzias et Bernard, sont donc mis en cause. Le seul détenu « dénonciateur », est un blessé : L. Lucien, qui, sans doute dans l'espoir de voir sa vie épargnée, se déclare immédiatement disposé à raconter tout ce qu'il sait sur les événements du 19 février. Parmi les mille deux cents détenus interrogés, c'est le seul qui parlera, et ses déclarations seront lourdes de conséquences... Le mercredi 23 février, à quatre heures du matin, la cour martiale se réunit pour l'examen de quatorze procès-verbaux, parmi les seize initialement choisis. Deux détenus échappent donc de justesse à la cour martiale : le dénonciateur en contrepartie de ses révélations et Brinetti, mis hors de cause par l'inspecteur qui ne reconnaît pas en lui l'homme désigné comme son agresseur. Notons que Pascal Fieschi, accusé d'avoir capturé le directeur, est lui amené à comparaître car il a été formellement reconnu par ce dernier comme étant son assaillant. Les témoignages recueillis auprès du personnel sont donc déterminants. Les procès-verbaux sont remis à la cour martiale qui délibère à huis clos. Douze détenus sur quatorze sont condamnés à mort, les deux autres, Fieschi et Canet devant être présentés devant le procureur de la République afin d'être poursuivis par la section spéciale de la cour d'appel. A dix heures, le président de la cour martiale, assisté de deux juges, a déjà lu la sentence aux condamnés, qui sont passés par les armes à onze heures. Six heures au plus se sont donc écoulées entre la remise des procès-verbaux à la cour martiale (une quarantaine avec ceux des accusateurs) et l'exécution de la sentence, sans aucune défense ni plaidoirie. Outre les deux « rescapés » de la cour martiale, Canet et Fieschi, dix-neuf autres dossiers doivent être soumis à la section spéciale. Les détenus visés sont tous suspectés, soit d'avoir participé activement à la mutinerie (sept détenus), soit d'avoir joué un rôle dans l'organisation clandestine des prisonniers (douze détenus). Au total, vingt et un dossiers sont renvoyés devant la section spéciale d'Agen ; ces hommes sont envoyés au quartier cellulaire avec une trentaine d'autres détenus contre lesquels aucune charge particulière n'est retenue, mais qui ont été mis de côté lors de la sélection du 20 février, soit en raison de leur insubordination, soit après avoir été désignés par le personnel. Le quartier cellulaire devient alors pour les détenus et la Résistance extérieure le « quartier des otages ». Trente six détenus du quartier cellulaire seront transférés vers la prison de Blois le 18 mai avant de rejoindre Compiègne pour être déportés. Les autres sont livrés aux autorités allemandes le 30 mai 1944.
D'après l'ouvrage de Corinne Jaladieu, La prison politique sous Vichy. L'exemple des centrales d'Eysses et de Rennes, L'Harmattan, 2007.
Né le 9 avril 1912 à Villevieille (Basses-Alpes), agent des PTT à Marseille. Après sa démobilisation en 1940, Auzias milite au sein du parti communiste clandestin. Militant communiste connu, il est arrêté à son domicile marseillais en janvier 1941 et écroué à la prison militaire Saint-Nicolas de Marseille. Condamné par le tribunal militaire de Marseille, le 19 mars 1941, à quatre ans et trois mois de prison, il est transféré le 8 avril suivant à la maison centrale de Nîmes. Le 15 octobre 1943, Auzias est transféré à la centrale d’Eysses où il devient le délégué communiste des détenus politiques aux côtés de Stéphane Fuchs, délégué gaulliste. Il est également l’un des principaux organisateurs de la tentative d’évasion collective du 19 février 1944 qui se solde par un échec. Condamné à mort par la cour martiale réunie à Eysses, il est fusillé le 23 février 1944 en chantant La Marseillaise et en criant « Vive la France ».
Sources : Association nationale pour la mémoire des résistants emprisonnés à Eysses - droits réservés
Fernand BernardFernand Bernard est né le 10 juin 1906 à Perpignan. En 1936, il rejoint les Brigades internationale en Espagne. De retour en France, il est affecté au 281e régiment d’infanterie, le 28 février 1939, sur la ligne Maginot. Il est ensuite démobilisé et rejoint Toulouse où il trouve un emploi de gardien au parc des sports. En 1941, il rejoint la Résistance en devenant l’un des fondateurs du groupe Bertaux. Fin 1941, une vague d’arrestations démantèle le groupe Bertaux. Fernand Bernard est arrêté à Agen le 10 décembre 1941. Le 24 juillet 1942, il est condamné par le tribunal militaire de la 17e région de Toulouse à 20 ans de travaux forcés, pour atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat puis incarcéré à la prison de Mende. Transféré à Eysses le 15 octobre 1943, il y devient responsable de l’état-major FFI clandestin de la centrale. Blessé à un genou lors des combats du 19 février 1944, Fernand Bernard est fusillé sur sa civière le 23 février.
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Roger BrunNé le 31 août 1922 à Peschadoires (Puy de Dôme), Roger Brun s’engage le 14 février 1941 dans l’armée d’armistice et est affecté au 2e bataillon de chasseurs alpins. Après la dissolution de l’armée d’armisitice en novembre 1942, il regagne le domicile familial puis trouve un emploi à la SNCF en janvier 1943. Réfractaire au STO, il rejoint le maquis de Navarron (Puy-de-Dôme) où lui et ses camarades sont arrêtés le 9 juillet 1943. Incarcéré à la prison de Thiers puis à Riom, il est condamné le 11 septembre 1943 par la section spéciale de Riom à 5 ans de réclusion pour détention d’armes. Transféré à Eysses le 15 octobre 1943, il fait partie du commando qui, le 19 février 1944, tente de prendre d’assaut le mirador de la porte Est de la centrale. Condamné à mort par la cour martiale réunie à Eysses, Roger Brun est fusillé le 23 février 1944.
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Jean ChauvetNé à Nîmes le 11 septembre 1921, Jean Chauvet y est ouvrier ajusteur au dépôt SNCF. Le 10 mars 1941, il est surpris la nuit par des gardiens de la paix alors qu’il circule sur son vélo sans éclairage et porte une musette remplie de tracts communistes. Il parvient à leur échapper. Mais son adresse est identifiée grâce à la plaque d’identité de la bicyclette. Des perquisitions effectuées à son domicile amènent la découverte de nombreux tracts et journaux. Jean Chauvet se réfugie en Lozère mais, dénoncé, il est arrêté le 16 juillet 1941 et conduit à la prison de Pont-de-Montvert. Dirigé ensuite sur celle de Mende puis au fort Saint-Nicolas à Marseille, il est jugé par le tribunal militaire de la 15e région, le 4 octobre 1941, et condamné à cinq ans de prison. Conduit à la prison Saint-Pierre de Marseille, il est transféré le 24 décembre 1941 à celle de Nîmes. Le 15 octobre 1943, il est transféré à la Centrale d’Eysses. Au cours de l’insurrection du 19 février 1944, il est en première ligne mais sa mitraillette s’enraie. Reconnu comme ayant pris part activement aux combats, Chauvet est jugé par la cour martiale réunie à Eysses, condamné à mort et fusillé le 23 février 1944.
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Louis GuiralNé le 8 février 1908 à Mondragon (Tarn), Louis Guiral est chauffeur automobile à Labastide Murat (Lot). Réfractaire au STO, il rejoint en avril 1943 un maquis en Corrèze au sein duquel il prend le commandement d’un groupe-franc. Arrêté par la Milice en juillet 1943, écroué à Limoges, il est condamné le 8 octobre 1943 par la section spéciale de Limoges à cinq ans de réclusion pour infraction à la loi du 5 juin 1943 (activité terroriste) et à celle du 16 février 1943 (réfractaire au STO). Sept jours plus tard, il est transféré à Eysses où il participe activement aux combats du 19 février à la tête d’un commando. Louis Guiral est fusillé à Eysses le 23 février 1944.
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Alexandre MarquiNé le 8 juin 1914 à Lourdes, Alexandre Marqui y est chaudronnier. Réfractaire au STO, il rejoint, en janvier 1943, le groupe FTP de Lourdes puis le maquis de Lesponne près de Bagnères-de-Bigorre. Devenu chef de groupe, il participe à de nombreuses actions. C’est après l’attaque du siège de la Milice de Lourdes qu’il est arrêté le 11 avril 1943. Incarcéré à Tarbes, il est condamné à 10 ans de travaux forcés par le tribunal spécial de Pau, le 24 juillet 1943 pour détention, transport d’armes, explosifs et munitions. Transféré à Eysses le 15 octobre 1943, blessé lors des combats du 19 février 1944, il est fusillé le 23 février.
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Gabriel PelouzeNé le 8 janvier 1910 à Carcassonne (Aude), employé des PTT, demeurant à Narbonne, il est membre du PC clandestin et de l’état-major départemental des FTP de l’Aude. Plusieurs fois arrêté et évadé, il est finalement condamné le 11 novembre 1941 à 20 ans de travaux forcés par la section spéciale de Montpellier pour activité communiste. Ecroué à la prison de Carcassonne puis à la centrale d’Eysses, il y dirige le commando de choc qui, le 19 février 1944, tente de s’emparer du mirador de la porte Est. Condamné par la cour martiale, il est fusillé le 23 février 1944.
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Emile Félicien SarvisseNé le 9 juin 1922 à Ouveillan (Aude), il participe à partir de 1941 aux activités du parti communiste clandestin. Arrêté, interné à St Sulpice la Pointe (Tarn), il en est libéré. En juin 1943, il entre dans la clandestinité et rejoint les FTP. Arrêté le 23 juin 1943 après l’attaque du bureau de ravitaillement de Montpellier, il est condamné à 10 ans de travaux forcés par le tribunal spécial de Montpellier, le 2 décembre 1943 pour vols qualifiés, infraction au STO, détention d’armes, activité communiste, et falsification de carte d’identité. Dans sa cellule de la prison de Montpellier, il côtoie notamment. Georges Charpak. Transféré à Eysses le 23 juin 1943, il est aux premières lignes lors des combats du 19 février 1944, en s’attaquant notamment au mirador des cuisines. Blessé au bras par une balle de fusil-mitrailleur, condamné par la cour martiale, il est fusillé le 23 février 1944.
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Jaime SeroNé le 10 janvier 1920 à Lérida (Espagne), militant des Jeunesses Libertaires, Jaime SERO BERNAT intègre le corps des Carabiniers durant la Guerre d’Espagne. Réfugié en Normandie, il adhère au PSUC en octobre 1942. Après la rafle du 30 novembre 1942 qui décapite la direction espagnole de la Zone Occupée, Jaime SERO s’installe à Paris où il réorganise des groupes espagnols et sert d’instructeur militaire à des résistants français. Arrêté le 8 avril 1943, il est condamné le 10 juillet 1943 par la section spéciale de la cour d’appel de Paris à 2 ans de prison. Incarcéré à la Santé puis à Eysses, il est blessé lors des combats du 19 février. Sa blessure le désigne pour être fusillé le 23 février. Il a été officiellement reconnu « Mort pour la France » fin 2010.
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Domenec Serveto BertranNé le 4 août 1904 à Tarassa (Espagne), Domenec Serveto Bertran effectue des missions secrètes durant la guerre d’Espagne. Resté clandestin en Catalogne après la victoire des troupes franquistes, il doit brusquement se réfugier en France en 1940 où il est immédiatement interné dans différents camps avec d’autres républicains espagnols. Au camp de Septfonds, il fonde une cellule du parti communiste espagnol. Dénoncé, il est arrêté le 7 juillet 1941 puis condamné à 6 ans de travaux forcés, par le tribunal militaire de la 17ème région siégeant à Montauban, le 6 février 1942, pour détention et distribution de tracts d’origine étrangère et activité communiste. Transféré à Eysses le 15 octobre 1943, blessé par un éclat de grenade le 19 février 1944, il est fusillé le 23 février. Domenec Serveto a été officiellement reconnu « Mort pour la France » fin 2010.
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Joseph SternNé le 19 avril 1916 à Chisinau (Bessarabie), naturalisé français, ingénieur des industries électromécaniques. Pilote de chasse de l’armée de l’air, il est démobilisé le 8 août 1940 à Toulouse. Victime d’une dénonciation, il est arrêté à Toulouse, soupçonné d’avoir livré des informations sur l’aéronautique au consulat général d’URSS à Vichy. Jugé par le tribunal militaire de Toulouse, il est condamné le 21 octobre 1941 à dix ans de travaux forcés. incarcéré à la prison de Tarbes, Stern est transféré à la centrale d’Eysses le 27 juillet 1943. Il y devient membre du comité directeur de la résistance à l’intérieur de l’établissement pénitentiaire. Lors de l’insurrection du 19 février 1944, il est chef-adjoint des forces d’assaut auprès du commandant Bernard, puis il le remplace lorsque ce dernier à la jambe brisée par une grenade. Blessé au genou, Joseph Stern est transporté après la reddition à l’infirmerie, où il est arrêté et transféré au quartier cellulaire. Il est fusillé le 23 février 1944. Sa médaille militaire, cachée dans un des préaux de la centrale d’Eysses, a été retrouvée en 1994.
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Jean VigneNé le 19 mars 1912 à Boisset Gaujac (Gard), Jean Vigne entre dans la clandestinité début 1942 dans le Gard. Envoyé en Savoie pour organiser des groupes-francs, il est arrêté le 20 octobre 1942 près d’Annemasse puis condamné le 5 mars 1943 à 10 ans de travaux forcés par la section spéciale de Chambéry pour activité communiste. Transféré à la prison de Grenoble, il est finalement envoyé à Eysses le 15 octobre 1943 où il est nommé délégué communiste du préau 3. Le 23 février 1944, il est fusillé pour sa participation active à la tentative d’évasion collective du 19 février.
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