Le Mur des fusillés du sculpteur Sartorio, à Tournon (Ardèche)
Légende :
Monument "Le mur des fusillés" implanté place de la Résistance à Tournon
"Execution Wall" by sculptor Sartorio, in Place de la Résistance, Tournon
Genre : Image
Type : Photographie
Producteur : Rose-Avril Bonnaud
Source : © Musée de la Résistance et de la Déportation en Ardèche, Le Teil Droits réservés
Détails techniques :
Photographie numérique. Au verso : photographie analogique Musée de la Résistance et de la Déportation en Ardèche, Le Teil.
Date document : 2012
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ardèche - Tournon-sur-Rhône
Analyse média
Ce monument, érigé devant le mur du lycée à l’emplacement même où furent fusillés sept Tournonnais dénoncés comme résistants, le 6 juillet 1944, comporte trois plaques verticales.
Sur la plaque centrale, on peut lire "Pour la France et la Liberté, le 6 juillet 1944, fusillés par les Allemands, sept Tournonnais sont tombés ici : BURGUNDER Auguste, DEVISE Louis, GILLOT Louis, GIRAUD Paul, JUNIQUE Emile, VERBEURG Georges, WIEL Alfred".
Sur la plaque de gauche sont inscrits les noms des otages fusillés le 27 août 1944, dont 10 à OZON (voir le média lié). Figurent également les noms de deux déportés politiques morts dans les camps en Allemagne.
Sur la plaque de droite figure une liste de victimes diverses de la Seconde Guerre mondiale.
Le monument "Le mur des fusillés" fut inauguré le 17 novembre 1946 en présence d'Yves FARGE, ministre du Ravitaillement et ex-Commissaire de la République régional (voir verso). Cette imposante manifestation fut le coup d’envoi d’une cérémonie commémorative qui se déroule chaque année le 6 juillet, au début à l’appel des organisations d’anciens résistants. Une autre cérémonie du souvenir était organisée le 27 août devant la stèle d’OZON. Avec l’étiolement de la génération des anciens résistants, la municipalité et un comité d’entente d’anciens combattants ont pris le relais. Désormais, une seule manifestation se déroule le 6 juillet sur les divers lieux de mémoire.
This monument stands in front of the very wall where the Gestapo shot seven residents of Tournon, on July 6th 1944, under the accusation of participating in the resistance.
The monument itself is comprised of three vertical plaques. The plaque in the middle reads, “For France and Freedom, on July 6th 1944, shot by Germans, seven Tournonnais fell here: Auguste Burgunder, Louise Devise, Louis Gillot, Paul Giraud, Emile Junique, Georges Verbeurg and Alfred Wiel”.
The plaque on the left is inscribed with the name of the hostages that were shot by German forces on August 27th 1944 in the neighboring town of Ozon, as well as the names of two locals whom were deported to Germany as political opponents where they died in concentration camps.
The plaque on the right is a list of various victims from the Second World War.
The commemorative wall was inaugurated November 17th, 1946 in the presence of Yves Farge, Minister of Ration Programs, and former Regional Commissioner of the Republic. This impressive monument is feted through an annual commemorative ceremony held on the 27th of August at the cenotaph in Ozon. With the passing on of the generation of the Resistance, the municipality and a committee representing the former Resistance fighters have since taken the responsibility for it. As of late only one ceremony is held for both memorial sites every year on July 6th.
Raoul Galataud
Traduction : Sarah Buckowski
Contexte historique
Les fusillés de Tournon : le 4 juillet 1944, quatre agents de la Gestapo venant de Saint-Etienne arrivent à Tournon. Le 5 juillet à 9 heures du matin, Maître Montgolfier, faisant fonction de maire, le commissaire de police et le chef de brigade de gendarmerie sont convoqués à la Kommandantur. Ils sont interrogés et menacés, notamment par l’officier allemand Karl Schussning qui commande la garnison.
En ville, c’est la chasse à l’Homme pendant toute la journée. Les militaires allemands sont munis d’une liste des personnes à arrêter (les collaborateurs locaux ont joué leur rôle de délateurs). Dans la rue, à leur domicile ou sur leur lieu de travail, 31 personnes sont appréhendées et conduites au lycée de garçons où cantonnent les occupants.
Un tri rapide est effectué (toujours la liste préparée !). Sept prisonniers sont séparés et étroitement surveillés. Les autres sont relâchés, à l'exception d'une résistante, Mme Claire Blachon, qui sera déportée.
Le 6 juillet, à 15 heures, les prisonniers sont alignés devant le mur du lycée, face au peloton d’exécution. L’officier Karl Schussning ordonne le feu et les sept prisonniers sont fusillés sans autre jugement, malgré l’entremise de Maître de Montgolfier et de l’abbé Vergne.
Le choix des délateurs est significatif. Les sept victimes sont effectivement des résistants actifs tels Louis Gillot, agent des P.T.T. qui est l'une des pièces maîtresses des services de renseignements de la Résistance ou Georges Verbeurgt, secrétaire de l’Union locale C.G.T., dont l’un des fils, Aimé, maquisard de la première heure, est lieutenant de la 7101e compagnie F.-T.P. qui occupe Lamastre, et l’autre, Georges, qui vient d’être tué au combat, ce même 5 juillet, au cours de la bataille du Cheylard.
On July 4th 1944, four agents of the Gestapo arrived in Tournon from Saint-Etienne. On the following morning, at 9 a.m. Mr. Montgolfier, serving as town mayor, met with the police commissioner and the head of the brigade de gendarmerie (a paramilitary group) at the local German military command center known as the Kommandantur where they were interrogated and threated by the commanding Gestapo officer, Karl Schussing.
In the village of Tournon the Gestapo were on a manhunt as they had been given a list of people to arrest, those being suspected of working with the Resistance. Either in the streets, in their homes or at their workplace, 31 people were apprehended by the Germans and brought back to the boy’s school that they had taken over as their base.
After a quick sorting, seven detainees were separated from the group and put under close surveillance. All the others were released except for Claire Blachon who was deported to Germany.
At 3 o’cock in the afternoon on July 6th the remaining prisoners were lined up along the wall of the school facing the German firing squad, upon which Officer Karl Schussing ordered the troops to fire, despite the pleas by both Montgolfier and the head Priest Vergne.
The Germans had precise reasoning for choosing the seven victims of the shooting, for each one had an integral role in the Resistance effort. Louis Gillot, an agent of the administration of Postal Services and Telecommunications (P.T.T) which had a crucial role in the Resistance’s intelligence services, Georges Verbeurgt, secretary of the local branch of the Trade Union Confédération du Travail (C.G.T) and whose sons, Aimé, was a Resistance fighter and lieutenant of the 7101st company of the F.T.P occupying the town of Lamastre and the other, George who had just died on July 5th in the battle of Le Cheylard.
Raoul Galataud
Traduction : Sarah Buckowski