Plaque en hommage à Victor Basch
Légende :
Plaque en hommage à Victor Basch, président de la Ligue des Droits de l'Homme assassiné par la milice avec son épouse Ilona, le 10 janvier 1944, située 8, rue Huysmans, Paris VIe
Genre : Image
Type : Plaque
Producteur : Claude Richard
Source : © Collection Claude Richard Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en couleur.
Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris
Analyse média
Le 25 février 2000, Maître Henri Leclerc, alors président de la ligue française pour la défense des droits de l'Homme et du citoyen, a dévoilé une plaque apposée sur la façade de l'immeuble situé au 8 rue Huysmans en hommage à Victor Basch, lui-même président de la LDH de 1926 à 1940, et qui vécut à cette adresse de 1913 à 1940.
Page Wikipedia, consultée le 16 octobre 2014.
Contexte historique
Victor Basch est issu d'une famille juive : il est le fils de Raphaël Basch et de Fanny Françoise Weissweiler. Lorsqu'il est enfant, la famille s'installe à Paris, au 62 rue Rodier ; Raphaël Basch y est correspondant de presse. Fanny Françoise Weissweiler se suicide le 18 novembre 18761, au cours d'une crise de neurasthénie. Il fait de brillantes études au lycée Condorcet d'abord, puis ses études supérieures en allemand et en philosophie, à la Sorbonne. Il se marie le 7 novembre 1885, au temple de Pest, avec Ilona Fürth (Hélène Basch). Il est naturalisé français en 1887. Hélène et lui habitent d'abord à Paris (au 8 rue Huysmans) de 1913 à 1940.
Reçu à l'agrégation de langues vivantes en 1884, il devient professeur d'allemand et d'esthétique à l'université de Nancy ; il y restera de 1885 à 1887. Il sera ensuite professeur de philosophie à Rennes de 1887 à 1906. Ses travaux sur l'esthétique, en particulier L'Esthétique de Kant (1896), auront une profonde influence sur l'un de ses étudiants qui deviendra également l'un de ses disciples favoris, le jeune philosophe Valentin Feldman, qui rendra un hommage appuyé à son maître dans son ouvrage de vulgarisation sur le sujet, L'Esthétique française contemporaine (Paris, Félix Alcan, 1936).
Socialiste anti-conformiste, il s'est battu dans sa jeunesse pour Dreyfus. Septuagénaire, il a pris une part importante dans la naissance du Front populaire et a apporté son soutien aux républicains espagnols. En 1898, Victor Basch est le cofondateur, avec Ludovic Trarieux et Lucien Herr, de la Ligue française pour la défense des droits de l'Homme et du citoyen ; il en sera d'ailleurs le quatrième président à partir de 1926. Il s'inquiète très tôt à la montée du nazisme en Allemagne. Dans les années 20 et 30, il s'engage contre l'extrême droite et est même blessé en novembre 1930 par les Camelots du roi, lors d'un meeting houleux alors qu'il est âgé de 67 ans.
Inquiétés dès les débuts de l'occupation (son logement est pillé, Victor Basch perd ainsi nombre d'écrits entreposés dans l'appartement), ils fuient en zone libre, en 1940, et s'installent dans le quartier de Saint-Clair à Caluire-et-Cuire, exactement au 116, Grande-rue-Saint-Clair. Investi dans la défense des droits de l'Homme et dans la franc-maçonnerie, Victor Basch est recherché par Vichy.
En janvier 1944, la milice de Lyon, dirigée par Paul Touvier, repère Victor Basch à Caluire-et-Cuire. Le 10 janvier 1944, accompagné d'une dizaine de miliciens (en particulier Lécussan, le chef régional de la milice) et du Lieutenant Moritz de la Gestapo, il participe lui-même à l'arrestation de Victor Basch et de son épouse Hélène, âgée de 79 ans, qui refuse de le laisser. Lécussan racontera par la suite : « Moritz jugea Victor Basch trop âgé pour pouvoir l'arrêter, et nous décidâmes de l'exécuter » ; Lécussan, accompagné d'autres miliciens et de Moritz, conduira alors le couple à Neyron dans l'Ain où Victor et Hélène Basch seront abattus de plusieurs coups de feu, le soir même. Lécussan reconnaîtra avoir abattu lui-même Victor Basch ; Gonnet se chargeant d'assassiner Hélène Basch de deux balles de pistolet. Sur le corps de Victor Basch, sera retrouvé un écriteau laissé par les miliciens sur lequel était inscrit : « Terreur contre terreur. Le juif paie toujours. Ce juif paye de sa vie l'assassinat d'un National. À bas De Gaulle-Giraud. Vive la France. » — Comité National Anti-Terroriste, région lyonnaise.
Victor et Hélène Basch sont inhumés à la Nécropole nationale de la Doua, à Villeurbanne.
Page Wikipedia, consultée le 16 octobre 2014.