Georges Cogniot

Légende :

Georges Cogniot, cadre du PCF, auteur au cours de l’été 1943 d'une Esquisse d’une politique française de l’enseignement qui, après la Libération, servit largement de base au programme du CNR puis à la Commission Langevin-Wallon.

Genre : Image

Type : Portrait

Source : © Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Lieu : France - Ile-de-France - Paris

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Contexte historique

Georges Cogniot est né le 15 décembre 1901 à Montigny-les-Cherlieu (Haute-Saône). Normalien (promotion 1921), il adhère la même année au Parti communiste français et lutte au sein de l'Internationale des travailleurs de l'enseignement (permanent en 1928). Agrégé de lettres en 1924, il participe ensuite à des meetings en soutien à l'Espagne républicaine et à la lutte contre les accords de Munich. Au début de l'année 1936 il accède au Comité central du Parti communiste, dont il demeure membre jusqu'en 1964, puis les électeurs du XIe arrondissement de Paris l'envoient siéger à la Chambre des députés française lors des élections du Front populaire (1936). Sa connaissance des organismes internationaux - il milite au Comité mondial contre la guerre et le fascisme - le font désigner représentant du PCF au Comité exécutif de l'Internationale communiste Komintern de septembre 1936 à octobre 1937. Il quitte brusquement cet organisme pour succéder à Paul Vaillant-Couturier au poste de rédacteur en chef de L'Humanité (1937-1939, 1944-1947). Cette responsabilité l'amène à assister aux réunions du Bureau politique, instance dirigeante du Parti.

En contact avec les milieux intellectuels, il est parmi les fondateurs d'une revue, La Pensée qui se fixe l'objectif de diffuser et défendre le marxisme parmi les Intellectuels. Le premier numéro paraît en juin 1939. Le sommaire comprend notamment Paul Langevin, Georges Politzer, Marcel Prenant, Max Barel.

Le 4 septembre 1939, Georges Cogniot quittait Paris et rejoignait son régiment, le 402e Pionniers dans les environs de Laon avec grade, peu après, de commandant de compagnie ; son régiment fut dirigé sur les Ardennes. Et ce fut, pour ses hommes et pour lui-même, pour les appelés comme pour les civils la « drôle de guerre ». Rapatrié sanitaire au Val-de-Grâce, il est ensuite hospitalisé à Asnières. Dans les premiers jours d’avril, il bénéficia d’une permission de convalescence puis regagna le dépôt d’infanterie de Soissons avant d’être mêlé à la prodigieuse débâcle militaire qui le conduisit jusqu’à Nantes où il fut fait prisonnier. Il séjourna alors en camp et y organisa des cours afin de se rendre utile à ses camarades de détention et lutter contre la démoralisation envahissante. À nouveau malade, il fut dirigé sur l’hôpital de Châteaubriant où il fut soigné durant plusieurs mois. Incurable, il fut libéré le 11 octobre 1940. Arrêté à Vesoul, emprisonné à Chaumont, il fut finalement interné au printemps 1941 au camp de Compiègne-Royallieu, non plus en tant que prisonnier de guerre mais de militant communiste, détenu politique. « Doyen » de camp après l’exécution le 19 septembre 1941 de l’avocat Rolnikas fusillé comme otage ainsi que ses camarades Hajje et Pitard, il appartint au triangle de direction clandestine du camp.

Dans la nuit du 22 au 23 juin 1942, Cogniot parvient à s'évader par un souterrain de 48 mètres creusé par les détenus. Rendu à la liberté, il devint le collaborateur du secrétariat du PC illégal, travaillant pour la presse clandestine, qu’il s’agisse de l’Humanité ou des Cahiers du Communisme, rédigeant, au cours de l’été 1943, une Esquisse d’une politique française de l’enseignement qui, après la Libération, servit largement de base au programme du CNR puis à la Commission Langevin-Wallon, Esquisse qui est tout à la fois critique de l’entreprise de Vichy mais aussi ouverture sur l’avenir, écrivant La haute trahison des trusts, apportant une active collaboration au Front national, se tenant au courant des publications de la presse clandestine... jusqu’au jour de la Libération et au premier meeting qu’il tint, avec Maria Rabaté notamment, dans le XIe arr., à l’école de la rue Keller le 3 septembre.

Ayant repris en 1944 la rédaction en chef de L'Humanité, il est réélu député de la IVe République. Il a en charge les questions de l'Enseignement et de la laïcité de celui-ci. En 1948, il est un des représentants du PCF au Comité d'information des partis communistes, le Kominform. Proche collaborateur de Maurice Thorez dont il dirige le secrétariat particulier après 1949. Après la mort du secrétaire général du PCF, il fonde en 1966 l'Institut Maurice-Thorez. Battu aux élections législatives de novembre 1958, il entre au Sénat en 1959 lors des premières élections sénatoriales de la Ve .

 

D'après la biographie de Jean Maitron pour le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français