Avenue Arblade, Malakoff (Hauts-de-Seine)
Genre : Image
Type : Nom de rue
Producteur : Claude Richard
Source : © Collection Claude Richard Droits réservés
Détails techniques :
Photographie numérique en couleur
Date document : Septembre 2015
Lieu : France - Ile-de-France - Hauts-de-Seine - Malakoff
Contexte historique
Aloyse Arblade, fils d'un maçon, est né le 18 août 1901 au 2 rue Condorcet à Montpellier (Hérault). Il habite au 20, rue Auguste Dumont à Malakoff (Seine / Hauts-de-Seine) au moment de son arrestation. Aloyse Arblade (peut-être scieur de profession) est manœuvre aux usines Citroën (Paris), au chômage. Militant communiste et syndicaliste, il est élu conseiller municipal de Malakoff sur la liste Léon Piginnier le 12 mai 1935. Aloyse Arblade est déchu de son mandat le 29 février 1940 par le Conseil de préfecture pour son appartenance au Parti communiste. Sous l'Occupation, il diffuse des tracts anti-allemands. Il est arrêté le 26 octobre 1940 par la police française, comme "communiste et membre de la CGT" et interné au camp de séjour surveillé d’Aincourt, dans le département de la Seine-et-Oise (aujourd’hui dans le Val d’Oise), près de Mantes, ouvert spécialement, en octobre 1940, pour y enfermer les communistes arrêtés dans la région parisienne par le gouvernement de Vichy.
Le 9 février 1942, il est remis - en même temps que 28 autres internés originaires du département de la Seine - aux autorités allemandes à leur demande. Celles-ci l’internent au camp de Royallieu à Compiègne (Frontstallag 122). Aloyse Arblade est déporté à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45000 ». Ce convoi d’otages composé, pour l’essentiel, d’un millier de communistes (responsables politiques du parti et syndicalistes de la CGT) et d’une cinquantaine d’otages juifs (1170 hommes au moment de leur enregistrement à Auschwitz) faisait partie des mesures de représailles allemandes destinées à combattre, en France, les « judéo-bolcheviks » responsables, aux yeux de Hitler, des actions armées organisées par le parti communiste clandestin contre des officiers et des soldats de la Wehrmacht, à partir d’août 1941. Il est enregistré à son arrivée à Auschwitz le 8 juillet 1942 sous le numéro 45176. Après l’enregistrement, il passe la nuit au Block 13 (les 1170 déportés du convoi y sont entassés dans deux pièces). Le 9 juillet tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau, situé à 4 km du camp principal. Le 13 juillet il est interrogé sur sa profession. Les spécialistes dont les SS ont besoin pour leurs ateliers sont sélectionnés et vont retourner à Auschwitz I (approximativement la moitié du convoi). Les autres, restent à Birkenau, employés au terrassement et à la construction des Blocks. On ignore dans quel camp il est affecté à cette date.
Aloyse Arblade entre à l'infirmerie d'Auschwitz le 10 janvier 1943 et y meurt du typhus le 13 janvier 1943 selon les registres du camp («Death Books from Auschwitz»). Son état civil établi dans les années d'après guerre et un arrêté du 10 avril 1987 publié au JO du 10 juin 1987 portant apposition de la mention "mort en déportation" portent néanmoins une date approximative "mort en décembre 1942 à Auschwitz » (jugement déclaratif de décès). Car, afin de permettre l'obtention de titres et de pensions aux familles des déportés, l’état civil français n’ayant pas eu accès dans les années d'après-guerre aux archives d’Auschwitz emportées par les armées soviétiques, a fixé celle-ci à une date fictive (le 1er, 15 ou 30 d'un mois estimé) sur la base du témoignage d'un de ses compagnons de déportation.
Le titre de déporté politique lui a été attribué. Il a été déclaré "Mort pour la France".
Biographie rédigée en octobre 2010 par Claudine Cardon-Hamet, docteur en Histoire, auteur des ouvrages : "Triangles rouges à Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942" Editions Autrement, 2005 Paris et de «Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45000 », éditions Graphein, Paris 1997 et 2000 (épuisé).