Contexte historique

Roman Piotrowski est né le 31 août 1911 en Pologne. Jeune mineur, originaire de la ville d'Hayange en Lorraine, il vient se réfugier en zone Sud, après l'annexion par le Reich de la Lorraine. Sur place il reprend son métier de mineur dans la région de la Loire.

Militant communiste de la MOI, il organise, en décembre 1942, le premier groupe de combat (OSC). Durant toute l'année 1943, Roman Piotrowski prépare et mène de très nombreux sabotages : attaques contre des bureaux allemands et attentats contre des militaires allemands, déraillement de trains. Traqué par les Allemands, Roman Piotrowski est contraint de quitter la région pour aller se faire oublier dans le Tarn.

Au début de février 1944, Piotrowski arrive donc dans le bassin minier de Carmaux. Mais sur place, il s'implique à nouveau dans le combat clandestin en organisant un groupe de combat de la FTP-MOI, et prend le pseudonyme " Maurice ". En juin 1944, Maurice organise un détachement de maquisards FTPF, qui va devenir la compagnie 4214, constituée uniquement de Polonais. Cette compagnie s'implique, en juillet 1944, dans les combats pour la prise de la ville de Carmaux. Mais les Allemands tendent une embuscade à la compagnie 4214, et Roman Piotrowski trouve la mort durant la bataille en couvrant la retraite de ses compagnons, au prix du sacrifice de sa vie.

Cité à l'ordre de l'Armée, à titre posthume, comportant l'attribution de la Croix de Guerre avec palmes, pour services exceptionnels de guerre rendus au cours des opérations de la libération de la France le 27 juillet 1946.

Roman Piotrowski fait aussi l'objet d'une proposition pour l'attribution de la Légion d'Honneur à titre posthume: "Membre actif de la Résistance depuis 1942, A partir de 1943, il est l'organisateur et l'inspirateur des FTPF polonais dans le bassin minier de Carmaux. Il organise et prend part à de nombreux actes de sabotages. A partir d'avril 1944, il commande la 4214e Cie FTPF et participe en cette qualité à la désagrégation des garnisons allemandes et organise le passage au maquis de nombreux anciens prisonniers soviétiques. Le 6 août 1944, la 4214e Cie renforcée par environ 150 anciens prisonniers soviétiques fut attaquée par une forte colonne allemande à Jouqueviel (Tarn). La Cie était menacée d'encerclement et d'anéantissement complet. C'est alors que le capitaine Piotrowski prend position avec son FM. à la fenêtre  de son PC, installé dans un hôtel. Pendant 2 heures, il endigue la progression ennemie. Toutes les tentatives allemandes de prendre l'hôtel d'assaut et de traverser le village furent vaines. Furieux, ceux-ci minèrent et incendiaire la maison. Piotrowski refusant les sommations de reddition de l'ennemi, ainsi que les exhortations de ses camarades qui lui demandaient de se sauver, continua à tirer de la maison en flammes jusqu'à son dernier souffle. C'est ainsi qu'on trouva les restes carbonisés de son corps crispé sur son FM à moitié brûlé. Son sacrifice suprême permit  à la Cie de se replier en bon ordre et de prendre part après son regroupement à des combats ultérieurs". 

Stèle dédiée aux victimes des combats du 6 août 1944 à Jouqueviel (Tarn)