Plaque en mémoire du maquis de Saucats-Groupe de la Ferme de Richemont, Bordeaux

Légende :

Plaque commémorative apposée par le Souvenir français en hommage aux 13 jeunes du maquis de Saucats, située place de-la-Ferme-de-Richemont, Bordeaux (Gironde)

Genre : Image

Type : Plaque

Source : © Cliché P. Brault Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur.

Date document : 2016

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Gironde - Bordeaux

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Analyse média

Transcription :

« Le 14 juillet 1944, près de Saucats dans la ferme de Richemont, où ils avaient constitué une École des cadres au service de la Résistance, treize jeunes hommes, parmi lesquels on comptait neuf élèves ou anciens élèves du lycée de Bordeaux, tombaient sous les balles ennemies après trois heures d'un combat héroïque et inégal. Ils avaient pour nom :

Jean-Pierre Bouron

Daniel Dietlin

Guy Celerier

Lucien Anere

Jacques Glotz

André Taillefer

Roger Sabate

Jean-Claude Bruneau

Christian Huault

Roger Hurteau

Jacques Rouin

Michel Picon

François Mossé.

C'est pour rappeler leur sacrifice que cette place, anciennement place du grand marché, s'appelle aujourd'hui place de la Ferme de Richemont.

Souvenir Français  »


Paulina Brault

Contexte historique

La ferme de Richemont est située à Saucats, dans la lande girondine, à une vingtaine de kilomètres de Bordeaux.

Le 14 juillet 1944, 14 jeunes gens âgés de 17 à 22 ans, élèves ou anciens élèves du Lycée Montaigne de Bordeaux, occupent la ferme de Richemont.

À l’aube, de nombreux camions ont traversé le village de Saucats. Une quarantaine de miliciens et une soixantaine d’Allemands encerclent la ferme, les premiers devant attaquer à l’ouest, les autres à l’est. Vers 7 h 30, l’homme de garde vient prévenir le cuisinier qu’il a vu des hommes s’approcher. Les Allemands viennent souvent dans la lande pour s’y entraîner. Cette fois, ils ouvrent le feu.  Le lieutenant François Mossé est d’abord abattu. Pendant ce temps-là, dans la pièce voisine non communicante, les résistants, isolés et sans directives, décident de ne pas capituler. Ils tirent avec leurs armes à travers les ouvertures. L’ennemi, stoppé, recule, mais les munitions des résistants s’épuisent.

Philippe Béguerie, resté seul dans la pièce après la mort du lieutenant Mossé, sort pour essayer de communiquer avec ses camarades. Le bruit des tirs couvre ses paroles, il n’a plus de munitions, et, désemparé, il s’éloigne en rampant dans les bruyères et se cache à 200 mètres de la ferme.

Après trois heures de combat acharné, l’ennemi, tenu en échec, doit faire venir un canon de 155 mm du parc d’artillerie du château de Montesquieu. Le canon est placé face à la ferme, à distance de tir tendu. Les trois premiers coups manquent leur but. Dans la ferme, les maquisards brûlent leurs papiers. Un obus atteint l’aile droite de l’habitation, qui s’effondre dans un fracas de pierres, de plâtre et de poutres. Les maquisards décident alors de sortir, coûte que coûte. Michel Picon s’empare du drapeau et s’élance vers la porte. Une rafale de mitrailleuse lui perfore le ventre. Ses camarades, qui n’ont plus aucune munition, sont fauchés dès leur sortie. Certains, seulement blessés, sont sauvagement achevés par les miliciens du colonel Franc.

En fouillant les ruines de la ferme, les Allemands trouvent gravée sur une pierre la devise attribué à Henri de Bournazel : « Mon âme est à Dieu, mon corps à la France, mon honneur est à moi ».


Auteur : Paulina Brault

Sources :

Dominique Lormier, (préface de Jacques Chaban-Delmas), La Résistance dans le Sud-Ouest, Bordeaux, éditions Sud-Ouest, 1989, pp. 44 -50.

Dominique Lormier, Le livre d'or de la Résistance dans le Sud-Ouest, Bordeaux, éditions Sud-Ouest, 1991, pp. 211-213.

Roger Lhombreaud, Un symbole de la Résistance. Le combat de Saucats, Bordeaux, 1946.