Michel Picon, tué au combat de Saucats (Gironde), le 14 juillet 1944
Légende :
Michel Picon, dit d'Harcourt, tué au combat de Saucats (Gironde), le 14 juillet 1944
Genre : Image
Type : Photographie
Producteur : Le combat de Saucats, 1946
Source : © Wikimedia Libre de droits
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc.
Date document : Sans date
Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Gironde - Saucats
Contexte historique
Michel Picon est né à Mayence (Allemagne) le 15 janvier 1924. Il était le dernier de cinq enfants. La situation de son père, chef de bataillon à l'état-major de l'Armée du Rhin, lui fait fréquenter divers lycées dans différentes garnisons.
Au moment de la capitulation, il passe avec succès la première partie de son baccalauréat et, bachelier de philosophie l'année suivante, il entra comme pensionnaire au Lycée de Bordeaux, à l'âge où les jeunes gens souffrent le plus cruellement de voir leur pays sous le joug ennemi. Déjà, il fait partie d'un groupe instruit par d'anciens officiers ; mais, en 1942, Michel reprend ses classes.
Il est reçu en fin d'année à son baccalauréat de mathématiques, diplôme exigé pour la carrière qu'il veut faire sienne : la carrière d'officier. Enfin, il va pouvoir réaliser son rêve, accomplir la destinée que lui a tracée son esprit franc et loyal, enthousiaste mais raisonné. Il entre dans la classe préparatoire H.E.C, classe où s'était réfugiée, pour un temps seulement, la classe de Saint-Cyr. Il est enchanté, porte les cheveux en brosse et prend un air militaire qui lui convient tout à fait ; il est parmi les plus attachés au maintien des traditions, et consulte souvent son père au sujet de leur origine ou de leur signification.
Le 15 janvier 1944, on fête ses vingt ans en famille ; mais c'est aussi l'époque où son activité clandestine est la plus grande ; en compagnie de son camarade Roger Sabaté, il court les plus grands risques en repérant des emplacements de D.C.A ou en pénétrant sans autorisation dans la base sous-marine ou à Mérignac, dans le camp d'aviation. Il n'ignorait pas que, s'il avait été pris, il aurait été martyrisé et fusillé.
Dès le début de 1944, il témoigne à sa famille le désir de rejoindre le maquis, et à ses parents qui essayaient de le retenir : « Nous ne devons pas être résistants seulement en paroles, disait-il : et qui donc se battra, sinon ceux qui veulent être officiers ? »
Enfin, le 15 juin, il part, triste en voyant la douleur de sa famille, mais résolu ; en partant, il avait accepté pleinement le sacrifice de sa vie.
« Je connaissais très bien Michel, écrivait l'un de ses amis le 24 juillet 1944, et je suis sûr qu'il aurait fait un officier de grande valeur ; je crois que, de tout temps, il avait donné sa vie à la France avec l'élan de ceux qui ont un idéal. Il avait le culte de la Patrie au plus haut degré, ainsi d'ailleurs que l'amour des vertus militaires. J'aimais beaucoup en lui son désintéressement total et son dévouement absolu à ses amis. En un mot, c'était un vrai Français. »
D'après le site Internet FFI33.org animé par Jacques Loiseau, consulté le 27 avril 2017.