Contexte historique

Robert Alexandre Caulet est né le 14 février 1906 à Marseille, de parents qui ont quitté leur ville d'origine, Sisteron (Alpes de Hautes Provence), pour des raisons économiques. Pour des raisons similaires la famille quitte Marseille pour Paris vers 1910. Enfant de Montmartre, Robert est un bon élève tout en découvrant les affres de la guerre de 14-18 assez perceptibles à Paris. A 14 ans il est obligé d'abandonner ses études pour aller travailler en usine. Il décore des porcelaines de Sèvres. Le soir, il suit des cours aux Beaux Arts où il est considéré comme doué.

Il effectue son service militaire à Bizerte (Tunisie) chez les zouaves, à partir de mai 1926. Après sa démobilisation il reste en Tunisie, où il vit de sa peinture tout en préparant le professorat de dessin, qu'il passe et réussit en 1929. Il est affecté à Lorient à la rentrée 1929. Souhaitant visiter le monde, il obtient un poste à La Réunion en 1930. Il y devient un peintre reconnu. Il est ensuite nommé au collège de Sousse (Tunisie) en 1934. Il est scandalisé par la façon dont sont traités les tunisiens de souche employés dans les mines de la région de Gafsa. Il soutient activement la grève des mineurs qui fera 17 morts en 1937, en plein Front Populaire. Considéré comme indésirable en Tunisie, il est nommé à Dakar en 1937. Face à la montée du nazisme il collabore à La Gazette du Tirailleur, bimensuel destiné à favoriser la mobilisation des Sénégalais dans l'armée. Il y publie une bande dessinée : « Mamadou s'en va-t-en guerre ».

Après le ralliement de Dakar au gouvernement de Vichy, Robert Caulet devient à nouveau indésirable. Sur la route du retour vers la France, il s'arrête au Maroc où il retrouve des membres des services secrets restés hostiles à l'Allemagne et à Vichy. A force de démarches, il est nommé au lycée de Tulle, en Corrèze. Il y arrive fin 1941. Il entre rapidement en contact avec les premiers résistants locaux tels que Gilbert Bugeac, Martial Brigouleix ou Marie-Thérèse Tronchon. Il découvre que certains de ses élèves comme jean Picard et Pierre Roubinet sont prêts à prendre leurs responsabilités et à s'engager dans une résistance encore embryonnaire.

Robert Caulet prend la direction du Front National de la Corrèze en 1942. Il adopte le pseudonyme de « Laurent ». A l'été 1943 il est arrêté par la Gestapo à Bordeaux, dans l'appartement d'André Grandclément. Faute de preuves et grâce aux démarches de sa compagne, Renée Reiss, qu'il épousera en 1946, il est libéré au bout d'un mois de captivité. Il ne peut continuer longtemps à jouer son rôle de professeur à la ville et de résistant à la campagne et rejoint la clandestinité. Il y joue un rôle plus politique que militaire. Il participe à la bataille de Tulle des 7 et 8 juin 1944 . . Il est élu Président du Comité Départemental de Libération (CDL) de Corrèze en juillet 1944 et s'installe à Nougein avec une petite équipe, dans la perspective de la Libération. Considéré comme le « préfet du maquis » jusqu'à la libération de la Corrèze en août 1944, il devient préfet de fait jusqu'à l'arrivée de Maurice Chantelauze, nommé par De Gaulle, fin septembre 1944.

En tant que président du CDL, il joue ensuite le rôle de Président du Conseil Général au côtés du préfet officiel. Fin 1945, après avoir préparé sa succession, il démissionne progressivement de toutes ses responsabilités et obtient une affectation à Marseille. Il retrouve une vie « normale », se consacre à son métier et à son œuvre, tout en élevant ses deux enfants. Il décède le 29 février 1984, à Marseille.

Plaque en hommage à Robert Caulet, Nougein, Marcillac-la-Croisille (Corrèze)

Plaque rappelant l'emplacement du siège du CDL de Corrèze, Marcillac-la-Croisille (Corrèze)