Avenue Ginette-Marois, Lanton (Gironde)

Légende :

Nom d'avenue donné en hommage à la résistante Ginette Marois (4 Place de la Chapelle), Lanton (Gironde)

Genre : Image

Type : Nom d'avenue

Producteur : Fabrice Bourrée

Source : © Département AERI de la Fondation de la Résistance Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur.

Date document : 24 août 2018

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Gironde - Lanton

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Contexte historique

Ginette Marois est née le 19 juillet 1920 à Mensignac (Dordogne). Son père était maréchal-ferrant, tandis que sa mère tenait le débit de boisson. Malheureusement, et successivement, son père décédait d'un accident du travail, tandis que la maladie emportait sa mère. Elle a sept ans lorsqu'elle et son frère se retrouvent orphelins. Recueillie, à Taussats, par la soeur de lait de sa mère, Rachel Palussière, elle va effectuer ses études primaires dans cette commune. Ginette souhaite poursuivre ses études; pour cela, n'ayant pas d'autre soutien financier, elle est prise en charge par les religieuses de Saint-Joseph (rue du Hâ à Bordeaux) avec l'aide desquelles elle obtiendra le Brevet Elémentaire. N'ayant pas la vocation religieuse et voulant mener d'autre études, elle se présente avec succès au Concours des Bourses ce qui lui permet d'entrer à l'Ecole Primaire Supérieure de Sainte-Foy-la-Grande. Là, de 1939 à 1941, elle obtiendra les trois parties du Brevet Supérieur; la voila institutrice.

Nommée institutrice remplaçante en Gironde, elle enseignera, de janvier 1943 au 6 juin 1944, dans les écoles du Porge, de Bordeaux et de Mongauzy tout en poursuivant ses études en Faculté des Lettres de Bordeaux. Mais son engagement professionnel, comme ses études, ne peuvent empêcher Ginette Marois de réagir à la pesante oppression d'un occupant omniprésent. En fait, dès 1941, âgée de 21 ans, elle entrait dans la Résistance, à Bordeaux, où elle poursuivait ses études; tout d'abord dans le groupe du professeur Auriac, de la Faculté de Médecine, pour lequel, sous le pseudonyme de "Simone", elle passe du courrier, dans le secteur de Castillon, entre la zone occupée et la zone libre. On connaît le tragique destin du professeur Auriac et de son groupe démantelé par l'occupant. Nous sommes en 1942. Ginette Marois réussit à rejoindre la zone Sud. Là, étant rattachée à l'Inspection Académique du Lot-et-Garonne, elle obtient un poste d'institutrice à Mongauzy. Toujours sous le surnom de "Simone" elle poursuit ses activités de résistante en liaison avec l'Union des étudiants et lycéens communistes de France (ULCF), groupe des "Bataillons de la Jeunesse", avec le futur docteur Meyroune et bien d'autres. Elle apportait encore son aide au groupe Grandpierre du maquis de Lorette.

Suite au démantèlement des "Bataillons de la Jeunesse", elle réussit à rejoindre la zone Sud et entra dans les unités combattantes des FTP en tant qu'agent de liaison des groupes "Anic", puis "Demorny", aux côtés de son frère, à la 6e brigade et, enfin, au 108e régiment FTP. "Simone" était devenue "Diktat", nom d'une héroïne Bulgare de 1920, tiré du livre de Charles Plisnier, Faux Passeports, prix Goncourt de 1937.

La Libération approche. Agent de renseignements, agents de liaison, elle participe à toutes les missions à tous les combats, toujours volontaire quels que soient les dangers encourus. Le 15 août, au cours de la bataille de Sainte-Foy-la-Grande, elle réussit à se glisser au milieu d'un convoi ennemi stoppé entre le Fleix et Sainte-Foy, ramenant les papiers des officiers tués et leurs armes, sous le feu des rescapés. Elle échappe ensuite à une colonne de secours allemande en traversant la Dordogne à la nage, et réussit à prévenir le chef du détachement engagé au nord de la Dordogne. Ce fait lui vaudra une citation. Avec son unité, elle participera à la libération de Sainte-Foy, de Castillon, de Bordeaux puis, aux opérations de la poche de la Rochelle.

Les milieux de la Résistance reconnaissent les mérites de Ginette Marois; pour cela, elle sera la seule femme qui, au cours des cérémonies officielles, prendra la parole au nom des femmes de la Résistance. Le 26 août 1944, elle prendra la parole à Périgueux. Le 6 septembre 1944, elle est placée à la tête d'un défilé de six mille maquisards. Résistante authentique, à la sincérité insoupçonnable, Ginette Marois ne pouvait apprécier le désolant spectacle des femmes nues et tondues soumises à la vindicte populaire qui, par ailleurs, semblait peu préoccupée de gibiers masculins beaucoup plus coupables. En septembre, la brigade Demorny est intégrée au 108e régiment d'infanterie. Ginette Marois s'engageait volontairement sous une double condition. Elle refusait tout d'abord, le grade de lieutenant qu'on lui proposait. Elle demandait ensuite de servir à côté de son frère, devenu lieutenant. Elle sera soldat de 1ère classe au 6e bataillon du 108e RI qui a regroupé différentes unités FTPF. Début octobre, Ditka part en mission à la Rochelle. C'est là qu'au d'une mission réussie de contact avec la Résistance, ayant traversé deux fois les lignes allemandes et rendu compte de sa mission, elle devait trouver la mort, à 23 ans, dans un stupide accident de voiture, le 15 octobre 1944.


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