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Analyse média

Dans le cadre du 10e anniversaire des grandes rafles de l’automne 1943, et à l’initiative de la Fédération Nationale des Anciens Résistants (F.N.A.R.), le dimanche 15 novembre 1953, une plaque est apposée sur le mur extérieur de l’hôtel Louvet-Mayaud à la mémoire des résistants saumurois. La cérémonie est présidée par Jean Morin, préfet de Maine-et-Loire, qui dévoile la plaque. Cette commémoration est suivie par de nombreuses personnalités, dont Victor Chatenay, député-maire d’Angers et chef du réseau « Honneur et Patrie », le colonel Royer, président national de la F.N.A.R, Théophile Pelon, conseiller général et président de l’Union des Déportés du Saumurois, René Marnot, président de la Fédération des Anciens Résistants de Maine-et-Loire, Emmanuel Clairefond, conseiller général et maire de Saumur ainsi que par plusieurs représentants d’associations patriotiques, d’autorités civiles et militaires.

Contexte historique

Situé au milieu d’un grand parc, 1 rue du Maréchal-Leclerc (auparavant rue de Bordeaux) l’hôtel Louvet-Mayaud, est construit vers 1848-1840 par l’architecte nantais Armand Guillemet pour le médecin Désiré Toché et son épouse Louise Louvet. Il partage cette demeure avec la famille de Charles Louvet, son beau-frère. Celui-ci, qui exerce la profession de banquier, est maire de Saumur de 1844 à 1869, conseiller général, député et ministre de l’agriculture et du commerce dans le cabinet d’Émile Ollivier en 1870. Par l’intermédiaire de sa fille Louise-Honorine, mariée à Charles-Albert Mayaud, l’hôtel passe à cette autre famille bourgeoise saumuroise. En 1849, Louis-Napoléon Bonaparte, prince-président, venu inaugurer à Saumur la voie ferrée de Paris à Angers y passe la nuit du 31 juillet au 1er août.

L’hôtel est réquisitionné par les autorités allemandes, pour abriter, en 1941, les services de la Feldgendarmerie. En 1943, deux vagues d’arrestation vont décapiter la Résistance saumuroise en la privant de nombreux dirigeants. Ainsi les 17 et 18 septembre, le capitaine de gendarmerie Aristide Royer, René Roussel, Albert Jouanneault et le procureur Louis Ancelin, entre autres, sont arrêtés et conduits au siège de la Feldgendarmerie, rue de Bordeaux, pour y être interrogés avec brutalité par les agents de la Gestapo venus tout exprès d’Angers. Les 8 et 9 octobre, un deuxième coup de filet permet d’arrêter dans l’agglomération de Saumur 16 personnes, dont Félix Pauger, René Marnot et Théophile Pelon qui subissent à leur tour, dans ce lieu, les interrogatoires et les brutalités infligés par la Gestapo. Le 24 août 1944, devant l’avancée des Américains, la Feldgendarmerie quitte l’hôtel Louvet-Mayaud.